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Le marché obligataire s'accélère dans les pays émergents

Le développement du marché obligataire dans les pays émergents augmente à un rythme plus élevé que le crédit bancaire. La part des obligations dans la dette des entreprises est passée de 14% en 2008 à 20% en 2016, selon Coface.

Le marché obligataire s'accélère  dans les pays émergents
Les marchés obligataires semblent avoir offert une bouffée d’oxygène aux entreprises dans plusieurs pays émergents.

Le crédit bancaire reste la source de financement privilégiée par les entreprises. Toutefois, le développement du marché obligataire, essentiellement, dans les pays émergents augmente à un rythme plus élevé. La part des obligations dans la dette des entreprises est passée de 14% en 2008 à 20% en 2016. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude réalisée par Coface. Selon le spécialiste mondial de l'assurance-crédit, si l’année 2017 est synonyme de légère embellie conjoncturelle dans le monde émergent, elle ne fait pas oublier les trois précédentes années marquées par un risque entreprise en détérioration. Les raisons en étaient multiples : chute des cours des matières premières, endettement des entreprises élevé, surcapacités de production, risque politique au plus haut, notamment. Dans ce contexte, les entreprises devaient en outre faire face à des conditions de crédit bancaire plus strictes. «Dans cette étude, nous nous demandons si les marchés obligataires ont effectivement joué ce rôle de “roue de secours” pour les entreprises des pays émergents lors de la période récente de ralentissement de la croissance», souligne le spécialiste mondial de l'assurance-crédit.

Au final, ajoute-t-il, sur un panel de 16 pays émergents, les marchés obligataires semblent avoir offert une bouffée d’oxygène aux entreprises dans plusieurs pays d’Asie et d’Europe émergente. C’est aussi le cas en Amérique latine, à la différence près que ce sont surtout les émissions sur le marché international et non local qui ont progressé dans cette région, avec les risques induits (risque de change accru dans le cas d’émissions en devise étrangère). Globalement, les économistes de Coface ont identifié 3 groupes de pays émergents, à partir d’une analyse de la croissance du marché obligataire lors des périodes de contraction du crédit bancaire au secteur non-financier. Concernant le 1er groupe, le marché obligataire domestique a joué son rôle de «roue de secours» pour les entreprises en Thaïlande, Indonésie, Pologne, République tchèque, Hongrie, Argentine. Pour 2e groupe : les moindres financements bancaires ont pu être compensés par des émissions obligataires sur les marchés internationaux dynamiques au Chili, en Colombie, au Mexique, en Turquie. «À la différence du 1er groupe, ce sont surtout les émissions obligataires sur les marchés internationaux qui ont été utilisées comme roue de secours, avec les risques induits», expliquent les économistes de Coface. Au niveau du 3e groupe, aucune alternative au crédit bancaire en Afrique du Sud, au Brésil, en Malaisie, en Russie. «Alors que la baisse du cours des matières premières s’est traduite dans ces grands pays émergents par une contraction de l’activité, l’emprunt obligataire des entreprises a conservé une dynamique pro-cyclique et la demande d’obligations des investisseurs a baissé. Le marché obligataire n’est d’aucun secours lorsque le choc économique est particulièrement violent, malgré l’existence de marchés liquides et de relativement grande taille», estiment les experts de Coface. Enfin, en Chine et en Inde, aucune contraction du crédit n’a été enregistrée récemment, ne permettant donc pas d’analyser un quelconque effet «roue de secours». 

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