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«Le Maroc est important pour BNP Paribas»

En visite au Maroc, Jean Lemierre a accordé un entretien exclusif au «Matin». Le président du conseil d'administration de BNP Paribas, société mère de la BMCI, a rappelé l’importance du Royaume pour le groupe et salué les progrès économiques du pays, notamment sa politique d’ouverture sur le continent africain.

«Le Maroc est important pour BNP Paribas»
Mohammed Haïtami, PDG du Groupe Le Matin, et Jean Lemierre lors de la visite de ce dernier au Maroc. Ph. Saouri

Le Matin : BNP Paribas est l'une des 10 premières banques dans le monde, avec un PNB de 44 milliards d’euros, soit presque une fois et demi le Budget de l’État marocain. Quel regard portez-vous sur l’économie mondiale en cette fin d’année 2017 et comment voyez-vous ses perspectives ?
Jean Lemierre :
Les choses vont mieux. On assiste à une reprise de la croissance un peu partout dans le monde : les États-Unis, l’Asie, malgré les débats sur la Chine, mais l’économie de ce pays progresse, et puis l’Europe va mieux, la croissance est repartie. Donc, on peut être beaucoup plus positif.

Vous avez visité la BMCI. Quelle est la place de cette filiale dans le dispositif de BNP Paribas ?
La place de la BMCI est importante. D’abord, le Maroc est important pour BNP Paribas. Nous avons une présence ancienne, d’excellents clients, de remarquables collaborateurs. Nous savons faire de la banque, et puis nous avons de très bons concurrents marocains. Le Maroc dispose d’un très beau système bancaire avec des banques bien structurées, une Banque centrale et un superviseur 
bancaire actif et compétent. Nous sommes très heureux de financer l’économie marocaine.

On reproche souvent aux banques, notamment les filiales domestiques des banques internationales, d’être un peu frileuses dans la prise de décision. Comment pouvez-vous rassurer les clients de la BMCI sur cette possible contrainte ?
Nos clients nous les connaissons bien. Notre métier est de les financer conformément à leurs souhaits et à leurs possibilités. Certes, il y a des fois des débats sur la prise de décision à propos des crédits, ce que je comprends très bien. On en est donc conscient et on lutte contre cette démarche. En tous les cas, mon message aux clients est clair : on fait vraiment très attention à eux.

Dans un récent discours royal, S.M. le Roi a annoncé que le modèle économique marocain était en panne et qu’il fallait en trouver un nouveau. Grâce à votre expertise et votre expérience, quel serait le conseil que vous donneriez à nos dirigeants pour avoir une économie créatrice d’emploi, inclusive et compétitive ?
Ce sont là des objectifs importants et difficiles à la fois. Pour l’économie du Maroc, je pourrais résumer mon point de vue en deux remarques : d’abord, l’économie du Royaume est ouverte, ce n’est pas le cas de toutes les économies. C’est une économie ouverte aux exportations et ouverte à l’Afrique. D’ailleurs, au cours de ces 15 dernières années, l’économie marocaine s’est remarquablement développée en Afrique à travers l’implantation des banques et des entreprises qui font un travail conséquent dans le continent, au profit du Maroc, mais également au profit de chacune de ces économies subsahariennes. Donc, il faut capitaliser sur ce travail, c’est très important. Le deuxième point est que l’économie marocaine cherche depuis des années à améliorer la valeur ajoutée de sa production, à «upgrader», et cette approche est très importante dans la concurrence mondiale et avec l’apparition des nouvelles technologies. Sur ce point, il y a toujours un repère important : l’Éducation. En effet, l’amélioration de la formation technique, professionnelle est absolument fondamentale dans tous les pays. Le Maroc est engagé dans cette voie et c’est la meilleure manière de préparer l’avenir. C’est en train de se faire, je suis donc assez confiant. 


Entretien réalisé par M.H.

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