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Le Maroc fournit peu d’efforts pour lutter contre la maladie

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la maladie d’Alzheimer se répand à un rythme effréné dans le monde entier. Au Maroc, cette maladie commence à poser un véritable problème de santé publique, en raison essentiellement du manque d’infrastructures pour la prise en charge des malades.

Le Maroc fournit peu d’efforts pour lutter contre la maladie
Au Maroc, même s’il n’y a pas de statistiques exactes, on estime que le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer dépasse les 150.000.

Le monde entier célèbre aujourd’hui la 24e Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, l’occasion de rappeler que cette maladie chronique est la forme la plus courante de démence au niveau mondial. En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité souffre de la maladie d'Alzheimer. Avec le vieillissement de la population, ce nombre devrait doubler d'ici 2030 et tripler d'ici 2050, à 115,4 millions, si aucun traitement efficace n'est découvert.

Au Maroc, même s’il n’y a pas de statistiques exactes, on estime que le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer dépasse les 150.000. «Dans la région de Marrakech, où nous sommes installés, nous avons déclaré 374 cas qui sont pris en charge par le CHU Mohammed VI. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Il faut signaler que cette maladie se propage d’une façon insidieuse dans la société marocaine, généralement dans le milieu rural, où souvent les proches et l’entourage familial cachent le malade et ont du mal à le révéler au grand jour. Nous organisons régulièrement des campagnes de dépistage (pratiquement tous les 3 mois) pour diagnostiquer de nouveaux cas et sensibiliser les citoyens à cette maladie», souligne Mohamed Bourragat de l’association Espoir Maroc Alzheimer.
«La situation des malades est très difficile dans la mesure où la plupart d’entre eux sont livrés à eux-mêmes. Avec Alzheimer, la principale victime est la famille qui est obligée de faire de nombreux sacrifices pour aider le patient. D’ailleurs, nous recevons souvent des appels de familles en détresse qui se demandent comment faire avec leurs parents qui ont des troubles du comportement très graves. Mais cette situation n’est pas normale, les patients devraient normalement avoir droit à une prise en charge multidisciplinaire dans des centres adaptés et dirigés par des professionnels pour alléger la souffrance des proches. Malheureusement, on constate qu’il n’y a aucune considération pour cette maladie de la part des responsables politiques», ajoute Mohamed Bourragat.

Souvent, les malades et leurs proches, dans le déni, ne savent pas comment chercher de l’aide ni où s’adresser. Dans la majorité des cas de patients marocains, un retard de plusieurs années est constaté entre les premiers symptômes et le diagnostic clinique. Une situation qui engendre une dégradation rapide de l’état du patient, mais aussi l’épuisement des aidants, tant sur le plan physique que psychologique. De plus, le coût des médicaments prescrits pour les personnes atteintes d’Alzheimer (environ 1.200 dirhams chaque mois) demeure inabordable pour la majorité des familles.

«La maladie d’Alzheimer commence à poser un véritable problème de santé publique dans notre pays. Pour cerner ce fléau qui se propage à une vitesse incontrôlable, il faut former les aides-soignants, communiquer avec les associations internationales pour échanger les idées et impliquer le ministère de la Santé et l'État à tous les niveaux. Il est également impératif de construire des centres d'accueil de prise en charge des malades», déclare pour sa part Ahmed Naïm, président de l’association Espoir Maroc Alzheimer. «Il ne faut pas non plus oublier le rôle de la sensibilisation, notamment dans le milieu rural, qui permet de mesurer l’ampleur de la maladie et réfléchir aux solutions pour
la contrecarrer.

Il faut également œuvrer pour le développement de savoir-faire et d'expertises dans ce domaine pour arriver à une prise en charge du malade qui soit multidisciplinaire, avec la formation des professionnels comme les orthophonistes, les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes, les psychiatres et les neurologues», ajoute Ahmed Naïm. 

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