Après trois éditions réussies, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des Affaires de la migration a ouvert, hier à Rabat, les travaux de la quatrième édition du Forum annuel de l’immigration. Pour cette année, le département d’Anis Birrou a choisi de placer cette manifestation sous le thème «Quelle gouvernance locale pour les politiques migratoires». L’idée est de mettre en lumière la portée considérable de la dimension locale dans le processus d’intégration des migrants dans les sociétés d’accueil. Le choix de cette thématique s’inscrit dans la droite ligne du processus entrepris par le Maroc en matière de migration. Un processus fortement salué par la communauté internationale, notamment africaine.
Le ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, présent à l’ouverture de cette quatrième édition du Forum, a vivement salué la nouvelle politique migratoire du Royaume qui «fait figure de pionnier en la matière». Après le lancement de deux opérations de régularisation des migrants en situation illégale, le Maroc a fait de leur intégration dans le tissu socio-économique une nécessité impérieuse.
Aujourd’hui, tous les secteurs vitaux du pays (habitat, éducation, santé, emploi) se mobilisent pour une insertion effective des migrants au sein de la société. Toutefois, cet objectif ne pourra être atteint sans l’implication des acteurs territoriaux. Car l'immigration est d’abord vécue au niveau local. De ce fait, la territorialisation de la stratégie nationale d’immigration et d’asile est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics marocains. C’est le défi auquel doivent faire face nos élus régionaux et locaux. Et comme l’a souligné Anis Birrou, ministre des MRE et des affaires de la migration, «la gouvernance locale constitue un maillon essentiel de la mise en œuvre démocratique de la stratégie nationale d’immigration et d’asile». Pour lui, les collectivités locales, compte tenu de leur mission, ont un grand rôle à jouer dans la réussite de la politique migratoire».
Mohamed Mouftakir, wali de la coopération internationale au ministère de l’Intérieur, partage cet avis. Pour lui, «les efforts menés au niveau central en matière d’intégration des immigrés doivent être suivis au niveau local». Et d’ajouter que «la mise en œuvre des programmes d’intégration est tributaire du degré d’implication des entités déconcentrées». Dans cette lignée, le wali a mis en avant la nécessité de la coordination, la concertation et la communication entre les différentes parties prenantes à ce processus en vue d’une mise en œuvre optimale des programmes d’intégration. Le lancement de la régionalisation avancée constitue ainsi une occasion idoine pour la mise en œuvre territoriale des programmes d’intégration des immigrés dans la société marocaine. Le ministère de tutelle s’est déjà engagé dans un processus de territorialisation de sa stratégie nationale d’immigration et d’asile. L’objectif poursuivi est d’intégrer le volet de migration dans les programmes et projets de développement régional et local et d'instaurer un partage de responsabilité entre les acteurs et les intervenants aux niveaux national, régional et local. En tout cas, la territorialisation de la politique migratoire n’est pas un choix, mais une nécessité pour le Royaume, qui est devenu un pays d’accueil et non un simple point de transit. Ainsi, toute stratégie en matière de migration devra revêtir une dimension locale.
«Les objectifs assignés à une gouvernance mondiale ou à des politiques nationales d’immigration et d’asile ne peuvent être atteints que si ces dernières sont déclinées au niveau local, et ce à travers le déploiement d’outils de gouvernance permettant une meilleure collaboration et synergie entre les différents acteurs concernés par la question de la migration», ont souligné les organisateurs de ce forum, et de préciser qu’une bonne gouvernance locale de la migration est même essentielle pour apporter une base solide à une gouvernance internationale durable de la mobilité humaine.
