Dix-neuf ans après sa dernière participation à un Mondial, la première sélection africaine à représenter le continent lors de la grand-messe du football est toujours en croisade pour assurer une cinquième qualification en Coupe du monde (après le Mexique en 1970 et 1986, où il a terminé premier du Groupe F devant l'Angleterre et le Portugal, les États-Unis en 1994 et la France en 1998). Vendredi soir dans l’enceinte de la capitale, Hervé Renard et ses Lions seront les hôtes du dernier de la poule C des qualifications, le Mali, qui ne compte qu’un seul point à son actif, issu du nul face au Gabon (0-0). Les Aigles, qui ont débarqué lundi à Casablanca pour un mini-stage de préparation à Bouskoura, devaient mettre le cap sur Rabat jeudi avec un effectif amputé de quelques joueurs clefs mais toujours compétitif.
En effet, le sélectionneur du Mali, Alain Giresse sera privé de Bakary Sacko (milieu de terrain de Crystal Palace), Salif Coulibaly (défenseur du Tout Puissant Mazembe), Ousmane Coulibaly (latéral du Panathinaïkos) et Cheick Tidiane Diabaté (attaquant du FC Metz). Toutefois, la liste des 23 joueurs convoqués pour la double confrontation face au Maroc compte plusieurs joueurs à craindre, notamment les attaquants Moussa Doumbia (FC Rostov), le virevoltant Adama Traoré (TP Mazembe), Ives Bissouma (Lille) ou encore Moussa Marega (FC Porto), sans oublier deux défenseurs ayant déjà roulé leur bosse dans la Botola Maroc Telecom D1 et donc familiarisés avec le style de jeu des Lions : Mohamed Oumar Konaté, qui vient de quitter la Renaissance de Berkane pour l’Étoile du Sahel, et Boubacar Kiki Kouyaté, qui a acquis ses lettres de noblesse au Kawkab de Marrakech avant de rejoindre le Sporting De Lisbonne.
Ça se bouscule en milieu de terrain et à la pointe de l’attaque
Pour faire face à cette équipe jeune et redoutable en contres, Hervé Renard pourra compter sur une défense revivifiée par le retour de son capitaine Mehdi Benatia. Si la charnière centrale ne devrait pas poser problème en présence des da Costa, Saiss et El Yamiq, les couloirs de la défense, eux, suscitent quelques doutes. Hormis Nabil Dirar, les trois joueurs convoqués dans ce poste (Achraf Hakimi, Amine Khamass et Soufiane Alakouch) effectueront leurs premiers pas en sélection. On espère donc que la fougue l’empotera sur le manque d’expérience, d'autant plus que les trois joueurs cités ont beaucoup de qualités à faire valoir et affolent déjà les recruteurs européens.
Au milieu du terrain, le double champion d’Afrique n’aura que l’embarras du choix. Si Karim El Ahmadi devrait certainement être titularisé au poste de milieu récupérateur, les Belhanda, Boussoufa, Ait Bennasser, Fajr et Fouzair devraient se bousculer pour les deux autres places de titulaires, sans oublier le nouveau numéro 10 de l’Ajax Amsterdam et l’un des meilleurs passeurs du continent européen la saison écoulée : Hakim Ziyech, qui effectuera son grand retour vendredi en portant la casquette de meilleur buteur de la sélection depuis l’arrivée d’Hervé Renard (5 buts), et ce, malgré plusieurs mois d’absence. En première ligne, le sélectionneur devra faire son choix parmi les fers de lance Boutayeb, Bouhaddouz, Mahi, Azaro et Allioui, qui seront assistés sur les couloirs par deux des quatre ailiers retenus : Amrabat, Carcela, Tannane et Ounajem (première sélection). Il faut dire que la mission semble dans les cordes de la sélection marocaine, qui devra également aller chercher les trois points à Bamako, le 5 septembre, pour maintenir la pression sur la Côte d’Ivoire (première du groupe C avec 4 points).
La prestation de vendredi devrait certainement en dire plus sur la capacité des Lions à composter leur billet pour la Russie, en gardant un œil sur la double-confrontation Côte d’Ivoire-Gabon, tout aussi décisive pour la qualification marocaine.
