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Le Plan Maroc vert mis en lumière à Tunis par le Bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord

L'expérience pionnière du Maroc en matière de développement de son secteur agricole dans le cadre du Plan Maroc vert a été mise en lumière lundi à Tunis lors de la réunion de l’équipe multidisciplinaire du Bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique du Nord.

Le Plan Maroc vert mis en lumière à Tunis par le Bureau  de la FAO pour l’Afrique du Nord
Mme Akharbach a expliqué que Le PMV intègre les questions de l’eau, du foncier, de la fiscalité, des accords de libre-échange, du changement climatique et des institutions de gouvernance du secteur. Ph. MAP

Le Plan Maroc vert (PMV), qui a suscité l’intérêt des partenaires du Maroc, est aujourd’hui accompagné par plusieurs organismes internationaux tels que la FAO, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement et la Banque mondiale, a souligné l’ambassadeur du Maroc en Tunisie, Latifa Akharbach, lors de cette rencontre tenue sous le thème «Défis alimentaires et priorités agricoles : consensus de mise en œuvre pour 2018-2019». Elle a relevé que cet appui intervient en grande partie grâce à la portée stratégique de ce Plan et à son approche transversale et orientée vers l’implication et l’accompagnement de proximité des acteurs agricoles et des populations cibles.

Le PMV intègre, en effet, les questions de l’eau, du foncier, de la fiscalité, des accords de libre-échange, du changement climatique et des institutions de gouvernance du secteur, a-t-elle expliqué. Mme Akharbach a de même indiqué qu’en vue d’assurer sa sécurité alimentaire et consolider ses progrès en matière de développement humain, le Maroc a mis en place ce Plan (2008-2020) qui, bien et au-delà des moyens conséquents engagés, présente de nombreux atouts, notamment la vision stratégique et l’approche inclusive.

C’est aussi un Plan qui a intégré dans tous ses programmes une dimension environnementale pour assurer la durabilité des ressources et réduire la vulnérabilité des agriculteurs aux aléas climatiques, a poursuivi la diplomate, ajoutant que les enjeux de la réussite de ce plan stratégique sont particulièrement importants, car l’agriculture est la plus grande force motrice de l’économie marocaine. Et de rappeler que l’importance de cette stratégie se vérifie à plus d’un niveau en matière d’emploi (4 millions d’actifs, 80% de l’emploi rural), de création de richesses (15% du PIB, sans compter la part de l’agroalimentaire) et de sécurité alimentaire, de développement local et territorial et de bonne gouvernance des ressources naturelles.

Conscients de l’inanité, en matière de développement agricole, des remèdes technicistes et des visions à court terme, les promoteurs du Plan Maroc vert ont articulé leur vision autour de deux piliers et plusieurs actions transversales, liés au développement soutenu d’une agriculture modernisée, compétitive, de haute productivité et à haute valeur ajoutée, ainsi qu’à la relance et au développement de l’agriculture familiale et solidaire, rendant possible à terme son intégration dans le système économique, a-t-elle expliqué. Elle a fait état d’investissements privés dans le secteur agricole, estimés à près de 56 milliards de dirhams depuis le lancement en 2008 de ce Plan, qui a programmé des actions portant notamment sur la reconversion d’un million d’hectares de cultures extensives en des filières de production à plus forte valeur ajoutée, comme l’arboriculture fruitière, la valorisation des atouts des territoires, l’accompagnement et l’incitation des petits exploitants à s’organiser en entreprises agricoles, la modernisation et la professionnalisation des mécanismes de gouvernance du secteur, la déconcentration des services, la création d’agences spécialisées et la réforme de l’assurance agricole.

Le Plan Maroc vert a également érigé la coopération Sud-Sud en domaine d’action prioritaire, a-t-elle poursuivi, relevant que cela participe des orientations de la politique étrangère du Maroc telle qu’impulsée et inspirée par S.M. le Roi Mohammed VI. «Le développement de la coopération Sud-Sud et triangulaire, notamment au bénéfice des pays du continent africain, est considéré comme un moyen important pour la réduction de la pauvreté, la garantie de la sécurité alimentaire, le renforcement de la résilience aux menaces et la gestion durable des ressources naturelles», a dit Mme Akharbach. Tout en mettant l’accent sur l’engagement de la FAO auprès du Maroc et avec le Maroc en faveur du développement de la coopération Sud-Sud tripartite (Maroc, FAO, pays africains), elle a rappelé la création d’un fonds fiduciaire dédié, entièrement financé par le gouvernement et le secteur privé marocains, et la signature de quatre accords tripartites entre le Royaume et la FAO, d’un côté, et la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali et le Swaziland, de l’autre.

Pour sa part, le coordinateur du bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord, Michael Hage, a fait savoir que la région du Maghreb, dans laquelle l’agriculture occupe une place importante avec environ 8 millions de personnes économiquement actives, aurait à nourrir plus de 115 millions d’âmes en 2030, contre 97,6 actuellement, d’où la nécessité d’augmenter la production et d’introduire des changements dans la nature et la qualité nutritive des produits.

Le responsable a indiqué que malgré les conjonctures mondiales et régionales difficiles, certains pays de la région ont réalisé des performances économiques plus ou moins réussies, faisant savoir que ces pays ont les potentiels pour faire mieux dans les domaines de la productivité, la transformation, la diversification, la gestion des ressources naturelles et de l’investissement, notamment privé, au sein de diverses filières de l’agriculture.
M. Hage a fait savoir qu’au Maghreb, les projections prévoient, à l’horizon 2030, une réduction de 28% des ressources hydriques, de 30% de la céréaliculture en pluvial, de 5 à 10% du PIB agricole, des superficies des cultures céréalières et d’arboriculture d’environ 200.000 et 800.000 ha respectivement. Il a ajouté que le cheptel pourrait aussi chuter de 80% dans le centre et le sud et de 20% dans le nord à cause de la perte des parcours de pâturage, rappelant que le bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord a mobilisé des fonds importants pour aider les pays de la région à faire face aux défis du développement.

Le portefeuille de projets est passé de 44 à 50, alors que le budget total a enregistré une croissance de 53%, a-t-il fait savoir, ajoutant que plus de 43 millions de dollars ont été mobilisés auprès du Fonds mondial pour l’environnement et plus de 300 millions de dollars sont dans le pipeline pour être financés par le Fonds vert pour le climat.

L’objectif de cette réunion était d’aboutir à une compréhension commune des défis alimentaires et agricoles prioritaires pour les pays d’Afrique du Nord et de définir les programmes et les activités à conduire pour le prochain biennium 2018-2019, afin de fournir des appuis ciblés et adaptés aux attentes des pays membres. L’accent sera mis, lors de cette rencontre, sur une meilleure articulation et l'alignement des priorités nationales sur les Cadres de programmation pays (CPP), des pays respectifs, sur les Programmes stratégiques de la FAO (SP), sur les initiatives régionales relatives à la région Proche-Orient Afrique du Nord, ainsi que sur les objectifs du développement durable. 

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