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Il est neuf heures du matin, sur la rocade reliant Rabat à Temara, devant le complexe Moulay Abdellah plus exactement. Outre les quelques familles qui tentent de rallier le Jardin zoologique de Rabat, la route est déjà jonchée de supporters vêtus de vert, bien que la finale ne démarre qu’à partir de 16 h. Avec une majorité écrasante de supporters du RCA, ces inconditionnels arrivent de partout : gares ferroviaires, gare routière, fourgons, autocar ou voitures privées, tous les moyens sont bons pour venir donner un coup de pouce à son équipe. À 14 h tapantes, le stade était pratiquement comble et les chants du public, atteignant des niveaux record de décibels, accueillaient les derniers arrivés à plusieurs centaines de mètres de l’enceinte.
À 15 h 45, les membres des bureaux dirigeants et les joueurs des deux équipes s’étaient déjà alignés sur la pelouse, attendant d’être honorés par la présence de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid qui a présidé la finale entre le Raja de Casablanca et le Difaâ Hassani d’El Jadida. Ce remake du match ultime de l’édition 2013 démarrera avec un léger avantage pour les Jdidis, qui présentent un atout offensif des plus menaçants : le jeune Hamid Ahaddad qui, souvent lancé par Ayoub Nanah, prenait toujours les défenseurs du RCA de vitesse et se retrouvait plus d’une fois esseulé face au portier Anas Zniti. En face, Mouhcine Yajour se retrouve toujours au bon endroit, mais manque de justesse face à Yahya El Filali. Toutefois, à la 28e minute, le goleador du Raja profitera d’une offrande parfaite de Zakaria Hadraf pour ouvrir le score. Un but qui a embrasé encore plus les gradins occupés par les fans rajaouis.
La panenka d’Ahaddad, les ratés de Nanah, Bamaâmar et Hadhoudi
Après le passage aux vestiaires, le DHJ réinvestira la pelouse avec la ferme volonté de rétablir la parité. Les hommes de Abderrahim Talib pousseront le gardien Zniti à effectuer plusieurs parades et sorties pour défendre sa cage, mais réussiront finalement à décrocher un penalty à la 58e minute. Intenable, Hamid Ahaddad avait encore joué un tour à Jaouad El Yamiq pour se retrouver face à Ana Zniti, mais le défenseur international a fini par retenir le maillot du jeune feu follet. Ahaddad transforme la sentence lui-même et se permettra même de fixer le gardien rajaoui d’une sublime «panenka».
Les deux prolongations n'allaient rien changer au score affiché et les deux équipes s’apprêtaient, à l’instar de l’édition 2013, à subir la cruelle épreuve des tirs au but. D’emblée, Ayoub Nanah prend une pause de plus de 20 secondes avant de rater son tir. Achakir marque, Fabrice N’gah égalise pour le DHJ et Yajour rate à son tour son penalty, redonnant espoir aux Jdidis. Sauf que Ali Bamaâmer choisira d’envoyer son tir au-dessus de la transversale, puis Hadhoudi se laissera intimider par Zniti. Erraki, lui, enverra le ballon dans les filets, déclenchant la joie de ses coéquipiers et des milliers de fans agglutinés sur les gradins, avant d’aller recevoir le précieux trophée des mains de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid. Une consécration qui intervient au moment opportun, puisque les Verts sont en pleine traversée du désert, eux qui n’ont plus célébré le moindre sacre depuis 2013 et le titre de la Botola D1.
Déclarations
Yahya El Filali, gardien du DHJ
«Nous avions l’impression de jouer à Casablanca»
«Je pense qu’on n’a pas démérité face au Raja de Casablanca. Nous avons perdu sur penaltys et c’est la loi du jeu. Nous restons quand même confiants et nous allons désormais focaliser notre attention sur la Botola, car nous sommes deuxièmes et invaincus et nous ferons tout pour prolonger cette série. Nous avons évolué face à une grande équipe dans des conditions qui lui étaient favorables. Nous avions l’impression de jouer à Casablanca, tellement le public du Raja était nombreux. Félicitation au Raja pour cette consécration.»
Ayoub Nanah, attaquant du DHJ
«C’est une grosse déception, mais nous allons quand même relever la tête»
«Nous avons fait le nécessaire pour décrocher ce titre, mais nous avons manqué de chance au final. Je crois que le DHJ n’a pas été inférieur au Raja, nous avons créé plusieurs occasions, marqué et failli doubler la mise, mais les penaltys ont finalement choisi le vainqueur. C’est une grosse déception, mais nous allons quand même relever la tête pour faire face aux prochains défis. Nous affrontons le Wydad de Casablanca mercredi et ça va être une occasion pour nous de nous racheter.»
Badr Banoun, défenseur du RCA
«Mentalement, nous avions cruellement besoin de ce sacre»
«C’est une victoire qui nous a fait le plus grand bien. Tout le public connaît déjà la situation difficile que vit le club depuis longtemps. Mentalement, nous avions cruellement besoin de ce sacre pour pouvoir négocier les prochains rendez-vous avec davantage de confiance. On devait aussi ce titre aux supporters, qui nous ont tellement aidés cette saison et qui sont l’un des artisans de ce succès.»
Anas Zniti, gardien du RCA
«Ce titre fera le plus grand bien à toutes les composantes du Raja»
«Nous sommes très heureux d’avoir ramené cette Coupe de Rabat. Je pense que c’est un titre mérité, car le Raja a dû éliminer plusieurs candidats pour atteindre la finale, comme l’AS FAR ou encore le Fath de Rabat. Nous avons su garder notre calme après l’égalisation et les joueurs étaient très concentrés pendant la séance de tirs au but. Ce titre fera le plus grand bien à toutes les composantes du Raja : le public, les joueurs et les dirigeants.»
