Le thon rouge de Méditerranée se nourrit de presque tout ce qui passe devant ses mâchoires, peut peser jusqu'à 650 kilos, mesurer plus de 4 mètres de long et pondre des centaines de millions d’œufs. Pourtant, cette force de la nature a failli périr de la surpêche. «En 2001, nous avons connu une grave crise, le thon rouge de Méditerranée était sur le point de disparaître», rappelle à l'AFP Alessandro Buzzi, expert de l'ONG Fonds mondial pour la nature (WWF). Le stock de reproducteurs était tombé à 150.000 tonnes en 2008. Lors de la dernière évaluation menée en 2013, il était remonté à 585.000 tonnes, et on s'attend à encore mieux cette année. Une nouvelle évaluation du stock sera menée cet été pour être présentée à l'automne devant la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT).
«Si l'évaluation est positive, ce sera la fin du plan de reconstitution, en gros des mesures d'urgence. Cela ouvrira la voie à un plan de gestion sur le long terme qui fera l'objet de discussions, avant sa mise en place», déclare Alessandro Buzzi. La demande mondiale ne faiblit pas. Si le thon des sushis vendus en Europe est généralement de l'albacore, une variété tropicale qui n'est pas du thon rouge, 80 à 90% des thons pris par les gros thoniers senneurs en Méditerranée partent au Japon, où leur chair est très prisée, après avoir été engraissés dans des fermes en Méditerranée.