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Les assurances pour animaux, un marché de niche en plein essor

Les assurances pour animaux, un marché de niche en plein essor
Seulement 6% des foyers français ayant un animal sont assurés contre 30% par exemple en Grande-Bretagne. Et en Scandinavie, jusqu'à 80% des chiens et 50% des chats sont couverts.

Pour une patte cassée ou une castration, les frais vétérinaires des chiens, chats, perroquets et autres animaux de compagnies peuvent rapidement s'élever ; les assureurs et investisseurs y ont flairé un lucratif créneau. La société d'investissement Serena
Capital, qui a annoncé mercredi être sortie du capital du spécialiste de la prévention et de l'assurance pour la santé des animaux SantéVet, a ainsi multiplié par cinq l'argent qu'elle y avait injecté en 2011.
Columna Capital, le nouvel actionnaire majoritaire de SantéVet, a mis en avant le «marché puissant» sur lequel évolue l'entreprise pour justifier son placement. En cinq ans, l'entreprise lyonnaise a fait passer son volume d'affaires de 12 millions à 35 millions d'euros. Et elle devrait gérer en 2017 environ 240.000 demandes de remboursements émanant de 190.000 clients.

D'autres sociétés spécialisées se sont positionnées sur ce créneau comme Bulle Bleue ou Assur O'Poil. Créée en 2002, cette dernière compte 150.000 clients et emploie 103 salariés. Elle a fait grimper son chiffre d'affaires de 74% au cours des cinq dernières années jusqu'à 20 millions d'euros en 2016, indique à l'AFP sa directrice marketing, Najla Barouni. Cette même année, Assur O'Poil a remboursé pour 8,5 millions d'euros de frais vétérinaires. Des compagnies classiques proposent également des formules, à l'instar d'Allianz qui les range dans la catégorie «famille-santé».

Le courtier en assurances April présente ce genre de produits depuis plusieurs années. «Ce n'est pas notre cœur de métier, mais c'est clairement un relais de croissance», explique Marine Robert, responsable marketing santé et prévoyance des particuliers dans le groupe. Les offres de santé animale connaissent selon elle un regain d'intérêt avec l'émergence des concurrents spécialisés, la hausse marquée des frais vétérinaires et le nombre croissant d'animaux de compagnie.

À partir d'une dizaine d'euros par mois, ces assureurs proposent de rembourser tout ou partie des factures en cas de maladie, d'accident ou de chirurgie ainsi que les dépenses de prévention comme les vaccinations, des chiens, chats et autres bêtes du foyer. Le coût de la cotisation est parfois déterminé en fonction de la race. Certaines maladies peuvent être exclues des polices d'assurance et il est fixé un âge limite pour inscrire son animal pour la première fois, en général sept à dix ans pour un chien par exemple.

Seulement 6% en France

Les premières assurances pour animaux domestiques sont apparues dans les années 80 en France et le marché reste confidentiel pour l'instant. La Fédération française de l'assurance ne compile aucune donnée sur le sujet.
Mais «on a encore de grandes années de croissance devant nous», estime Jérôme Salord, le fondateur et PDG de SantéVet.
Seulement 6% des foyers français ayant un animal sont assurés contre 30% par exemple en Grande-Bretagne. Et en Scandinavie, jusqu'à 80% des chiens et 50% des chats sont couverts.
En France, où la couverture santé des personnes est gérée par la Sécurité sociale et les mutuelles des entreprises, «on a moins le réflexe d'assurer son animal puisqu'on a moins le réflexe de s'assurer soi-même», remarque-t-il.
Selon une enquête réalisée pour SantéVet par l'institut Ipsos auprès d'un échantillon de 1.000 propriétaires de bêtes de compagnies, les propriétaires de chiens dépensent chaque année en moyenne 208 euros chez le vétérinaire et ceux de chats, 143 euros.

Le total des cotisations versées à l'assurance correspond plus ou moins aux dépenses moyennes annuelles, mais elles servent à «lisser les coûts», estime M. Salord. «On peut n'avoir aucun frais pendant trois ou quatre années puis une opération chirurgicale ou un accident pouvant coûter jusqu'à 1.500 ou 2.000 euros», justifie-t-il. «Nos clients ne sont pas des gens extrêmement riches», assure le PDG de SantéVet. «Ce sont des foyers pour qui l'animal de compagnie compte énormément et chez qui une dépense vétérinaire peut avoir un impact fort sur l'ensemble de la famille». 

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