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Les Marocains résidant en Allemagne affichent clairement leur volonté de mettre leur savoir-faire et leur expertise au service de leur pays. Prenant part aux travaux d’ouverture de la troisième édition du Forum des compétences marocaines en Allemagne, organisé samedi dernier à Tanger par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et des affaires de la migration, les membres du Réseau des compétences maroco-allemandes ont renouvelé leur engagement en faveur du développement du Royaume.
Dans ce sens, le président du réseau, Karim Zidane, a indiqué que cette rencontre visait à consolider les liens entre les compétences marocaines en Allemagne et leur patrie, dans la perspective de mettre leurs expertises et connaissances à la disposition du Royaume afin de contribuer à son développement. Revenant sur les orientations stratégiques du réseau, M. Zidane a souligné que l’association a fait le choix de servir le pays. «Nous avons choisi de prendre l’initiative et de ne pas attendre que les autres travaillent à notre place», a-t-il souligné.
De son côté, le ministre délégué chargé des MRE et des Affaires de la migration, Abdelkrim Benatiq, est revenu sur le niveau d'intégration et le succès d’un grand nombre de Marocains d'Allemagne, les présentant comme un vrai modèle de réussite. Dans ce sens, le responsable gouvernemental a affirmé que «le Maroc mise sur ses ressortissants installés en Allemagne, pour jouer le rôle de relais positifs en ce qui concerne l’investissement et le transfert des technologies». Poursuivant son intervention, le ministre a appelé les Marocains d’Allemagne à promouvoir la véritable image du Maroc en tant que pays développé et prospère, et à contribuer efficacement à la dynamique industrielle et de développement que vit le Royaume. Prenant également part aux travaux de ce forum, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a tenu à rappeler, quant à lui, les différents changements ayant marqué l’économie marocaine durant les dernières années. Dans ce sens, il a mis l’accent sur les principales transformations qu’a connues l’industrie marocaine, notamment celle de l’automobile et de l’aéronautique. Le responsable est également revenu sur le nouveau mode de gestion adopté par le Royaume et qui se base désormais sur les stratégies sectorielles à long terme au lieu des programmes quinquennaux.
Les travaux d’ouverture ont aussi connu la participation de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne à Rabat, Götz Schmidt-Bremme, ainsi que du secrétaire d’État chargé de la Formation professionnelle, Larbi Bencheikh. Ce dernier a présenté un aperçu des efforts du Maroc en matière de formation de main-d’œuvre qualifiée. Dans ce sens, il a rappelé que ce sont les techniciens et ingénieurs formés par le Maroc qui sont aujourd’hui actifs au niveau des différents projets industriels lancés depuis quelques années.
Pour rappel, le Forum des compétences marocaines d’Allemagne, organisé cette année du 30 septembre au 1er octobre, a été placé sous le thème «Marocains du monde, un capital humain relais pour l’avenir». Plus de 100 compétences marocaines résidant en Allemagne y ont pris part afin de débattre avec leurs homologues marocains, créer des synergies dans les domaines de l’entrepreneuriat et de l'investissement et favoriser les échanges dans les secteurs des nouvelles technologies et de la formation professionnelle.
Karim Zidane, un ingénieur marocain chez BMW
Président du Réseau des compétences germano-marocaines DMK, Karim Zidane avait atterri par hasard en Allemagne. Né dans la région du Gharb, cet ingénieur a eu son baccalauréat technique dans la ville de Kénitra avant de passer deux années à l’Université d'Ibn Tofaïl. Nourrissant l’ambition de poursuivre ses études à l’étranger, il avait le choix entre les États-Unis et la France. «C’est en faisant la connaissance de certains amis allemands que j’ai décidé de tenter cette expérience», déclare-t-il. Reprenant son parcours de formation à l’Université d’Aachen (Aix-la-Chapelle) puis à celle de Munich, Karim Zidane n’a pas eu de mal à obtenir son diplôme d’ingénieur en fabrication mécanique, pour rejoindre aussitôt après les usines du géant allemand de l’automobile BMW. En charge aujourd’hui du développement de certaines parties des moteurs à essence de la marque, l’ingénieur marocain ne cache pas son ambition de participer au développement du Maroc. Son idée est de rassembler les compétences marocaines en Allemagne afin de servir le pays d’origine depuis le pays d’accueil.
Nabia Mokahli, médecin-dentiste à Düsseldorf
Ayant quitté le Maroc avec ses parents à l’âge de 15 ans, Nabia Mokahli n’a pas pu intégrer l’université directement après son baccalauréat, à cause des difficultés liées à la maîtrise de l’allemand. Opérant en tant qu’assistante dentaire dans le cadre d’un stage d’une durée de trois années, cette originaire de la ville d’Oujda n’a pas abandonné pour autant son ambition de devenir médecin-dentiste. Après l’acceptation de son dossier par l’université, elle a commencé une formation de cinq années en médecine dentaire pour intégrer un cabinet de dentistes en tant qu’assistante pour une durée de deux ans. Engagée et sérieuse, elle s’est vue proposer l’ouverture de son premier cabinet dans le cadre d’un partenariat avec son médecin employeur. En l’espace de dix années, cette médecin-dentiste a développé son partenariat pour ouvrir un deuxième cabinet dans la ville de Düsseldorf qui connaît une forte présence de la diaspora marocaine. Avec une clientèle majoritairement arabe et marocaine, Nabia Mokahli se dit fière d’avoir gardé ses fortes relations avec son pays natal. «Je viens au Maroc chaque année pour les vacances. Mais au-delà de cette relation forte, j’espère pouvoir contribuer au développement du pays», déclare-t-elle.
