La tension entre Saïd Hasbane et les joueurs a franchi un nouveau cap. Jeudi, les joueurs ont tenu un point de presse pour dire leur ras-le-bol de la situation qu’ils vivent depuis plusieurs mois. Certes, aucun joueur n’a osé prendre la parole par crainte de représailles, mais ils ont distribué aux journalistes un communiqué dans lequel ils expliquent à l’opinion publique pourquoi ils ont fait grève en début de semaine. Mieux encore, ils ont indiqué qu’ils pourraient résilier leurs contrats s’ils le voulaient, car ils avaient le droit de le faire, conformément au règlement de la FIFA qui stipule que tout joueur qui n’a pas été payé pendant trois mois est libre de tout contrat. Mais pour rassurer les supporters, ils ont déclaré qu’ils ne franchiraient pas ce pas et continueraient à défendre les couleurs du club. S’ils ne mettent pas à exécution leur menace, c’est aussi parce qu’ils n’ont pas intérêt à le faire, car le mercato hivernal est fermé. Autrement dit, ils n’ont pas la possibilité de signer dans un autre club.
Pas de boycott du match face à Tadla
Abattus et démoralisés, les joueurs ont saisi l’occasion pour lancer un appel à leur président Saïd Hasbane afin d’honorer ses engagements en leurs versants leurs salaires et leurs primes. Les joueurs ont également démenti les rumeurs qui circulent à propos de leur intention de boycotter la rencontre face à la Jeunesse de Kasbat Tadla prévue dimanche à Rabat. «On continuera à défendre les couleurs du Raja. On continuera à disputer des matchs», ont-ils indiqué. Cette conférence à laquelle ont pris part la majorité des cadres du club (Issam Erraki, Mohamed Oulhaj, Abdelillah Hafidi, Anas Zniti, Youssef El Kaddioui…) marque un tournant dans la crise qui secoue le club. Les joueurs n’en peuvent plus des promesses du président et se tiennent prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire valoir leur droit. Pendant ce temps, Hasbane préfère garder le silence et suivre les péripéties de la crise.