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L’intégration économique interafricaine peine encore à se concrétiser

Lors de la 2e journée de la 6e édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues de l’OCP Policy Center à Marrakech qui se poursuit jusqu’au 15 décembre, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, a qualifié de «spectaculaire» la politique du Maroc en Afrique, signe que l’intégration économique interafricaine, qui peine toujours à se concrétiser, est à la portée des pays d’Afrique.

L’intégration économique interafricaine peine encore à se concrétiser
La sixième édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues réunit des experts de différents horizons issus des pays atlantiques et de la Chine afin de faire le diagnostic sur les maux dont souffre l’Afrique et de prescrire des remèdes.

«L’Afrique a fait beaucoup d’erreurs et nous devons arrêter de pointer du doigt les autres pays comme étant les principaux responsables du retard africain (…) Cela fait plus de 50 ans que nous avons accédé à l’indépendance en Afrique, il est grand temps que nous reprenions notre destin en main, car nous avons beaucoup de retard à rattraper. Aujourd’hui, nous tenons plus de réunions avec des pays d’Europe qu’entre pays africains». Cette remarque de Obiageli Katryn Ezekwesili, conseillère auprès de l’Initiative africaine pour le développement économique, résume les difficultés que rencontre le continent noir pour concrétiser son intégration économique. La sixième édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues qui se poursuit jusqu’au 15 décembre, a réuni des experts de différents horizons issus des pays atlantiques et de la Chine afin de faire le diagnostic sur les maux dont souffre l’Afrique et de prescrire les remèdes les plus à même de répondre aux attentes des populations locales. L’intervention de Obiageli Katryn Ezekwesili trouve tout son sens lorsque l’on sait que ce sont les pays africains qui affichent les taux de croissance économique les plus élevés au monde. À ce sujet, la Banque mondiale rapporte qu’à plus long terme, l’Afrique subsaharienne devrait bénéficier d’une reprise régulière de l’activité économique, avec une projection de croissance estimée à 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019, compte tenu de la stabilisation des cours des matières premières et de la hausse progressive de la demande intérieure alors que ces taux ne sont que de 2,1% en 2018 et 1,9% en 2019.

À ce sujet, l’économiste français et ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a rappelé cependant que la croissance économique n’est pas générale dans tous les pays d’Afrique qui «restent toujours aussi empêtrés dans la récession et dans le marasme», ajoute-t-il. En revanche, les bons chiffres obtenus ne devraient pas pousser l’Afrique à relâcher ses efforts. «Lorsque le soleil brille, c’est le moment ou jamais de réparer le toit», selon la formule imagée Octaviano Canuto, de OCP Policy Center. Mais pour pouvoir retaper la toiture de sa maison, il faut avoir une main-d'œuvre qualifiée ; et c’est là que le bât blesse… aussi. «Investir dans les infrastructures est nécessaire certes, mais c’est le capital humain seul qui fera réellement la différence», rappelle Njoya Tikum, conseiller en politique anti-corruption auprès du Programme des Nations unies pour le développement. Abordant l’intégration interafricaine, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, a qualifié de «spectaculaire» la politique du Maroc en Afrique. La sixième édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogue a également été l’occasion de la publication du 4e rapport annuel Atlantic Currents de l’OCP Policy qui s’intéresse à différents phénomènes socioéconomiques d’Afrique comme la migration, l’intégration et les disparités économiques, le partenariat entre l’Afrique et l’Amérique latine ou encore le terrorisme. 

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