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L’UMT et la CFDT décortiquent les défis du mouvement syndical dans les pays méditerranéens

L’Union marocaine du travail (UMT) poursuit sa collaboration avec la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Organisant, conjointement, un colloque à Casablanca les 15 et 16 décembre, les deux plus grandes centrales syndicales du Maroc et de France ont mis en avant les différentes problématiques auxquelles fait face le mouvement syndical dans les pays des deux rives de la Méditerranée.

L’UMT et la CFDT décortiquent les défis du mouvement syndical dans les pays méditerranéens

La question de l’avenir des relations sociales intéresse le mouvement syndical des deux rives de la Méditerranée. Liées par de fortes relations de partenariat, les centrales syndicales de l’Union marocaine du travail et la Confédération française démocratique du travail ont organisé un colloque hier à Casablanca afin de débattre des différentes problématiques des travailleurs aussi bien dans les deux pays respectifs que dans les autres pays du pourtour méditerranéen.
Interrogé sur les principales problématiques auxquelles font face à la fois les travailleurs et les syndicats au Maroc et en France, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé que certaines problématiques sont communes aux deux pays. «On a parfois des interlocuteurs gouvernementaux ou patronaux, des deux côtés de la Méditerranée, qui n’ont toujours pas compris que si on ne donne pas la parole aux travailleurs, les choses ne fonctionneront pas correctement au sein des différentes entités», a expliqué le responsable syndical en réponse à une question du «Matin».
Poursuivant son intervention, le syndicaliste français a affirmé que les centrales syndicales ont la volonté de peser dans les décisions au niveau des pays et des entreprises et non pas seulement jouer le rôle de pompiers en cas de conflit. «Le réflexe des entreprises est de faire appel aux syndicats en cas de grands conflits, car ils ont besoin, à ce moment-là, d’une force de régulation qui est le syndicalisme», ajoute M. Berger.
Revenant sur une problématique commune au mouvement syndical en France et au Maroc, à savoir le faible taux de syndicalisation, le secrétaire général du plus grand syndicat de France a affirmé que si le nombre d’adhérents reste insuffisant dans les deux pays, comparés aux pays scandinaves notamment, il dépasse de loin celui des autres organisations nationales. Dans ce sens, M. Berger s’est interrogé sur «les autres organisations que les syndicats qui peuvent avoir autant d’adhérents que l’UMT au Maroc ou la CFDT en France et qui compte plus d’adhérents que tous les partis politiques réunis».
Interpellé sur la même problématique, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, a affirmé que le fort taux de syndicalisation dans les pays nordiques s’expliquait notamment par la culture des pouvoirs publics dans ces pays qui considèrent le mouvement syndical comme un vrai partenaire. «Il faut savoir que les travailleurs dans ces pays ne peuvent pas accéder à certains droits sociaux comme la protection sociale et médicale s’ils ne sont pas syndicalisés», a tenu à préciser le SG de l’UMT. Une culture qu’on ne trouve pas dans les pays du Sud et au Maroc, dont certains premiers ministres ont même souhaité voir l’UMT disparaître de la carte, a affirmé le responsable syndical marocain. «Comment voulez-vous augmenter le taux de syndicalisation sachant que si aujourd’hui vous vous avisez de faire une réunion du bureau syndical d’une entreprise, l’ensemble du bureau peut être licencié le lundi d’après ?» s’est indigné M. Moukharik.
Se déroulant sur le thème «L’avenir des relations sociales sur les deux rives de la Méditerranée», le colloque dont les travaux se poursuivent ce samedi également au siège central de l’UMT a été organisé en plusieurs panels. Traitant des questions de «L’état du dialogue social sur les deux rives de la Méditerranée : un partage d’expériences», du «Dialogue social et responsabilité sociale des multinationales», «Les révisions des lois sociales aujourd’hui pour quelles finalités ?» et du «Droit de grève, un droit humain et un acquis à préserver», ce colloque a connu la participation de leaders syndicaux issus de plusieurs pays de la Méditerranée.

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