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Malgré les avancées enregistrées au Maroc, des efforts restent à faire pour réduire la mortalité maternelle en milieu rural

Malgré les avancées enregistrées en matière d’accès de la population aux soins, des efforts importants restent à déployer pour améliorer les indicateurs liés à la mortalité maternelle. En effet, selon le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) sur l’état de la population mondiale présenté la semaine dernière à Rabat, la mortalité maternelle est toujours deux fois plus importante chez les femmes rurales que les citadines. Le document souligne également et que plus de la moitié des femmes les plus pauvres ne se font pas suivre durant leur grossesse et que près des deux tiers accouchent à domicile.

Malgré les avancées enregistrées au Maroc, des efforts restent à faire pour réduire la mortalité maternelle  en milieu rural
Au Maroc plus de la moitié des femmes les plus pauvres ne se font pas suivre durant toute leur grossesse.

«Si le Maroc doit se féliciter de la grande avancée dans la réduction de la mortalité maternelle, qui a baissé en moyenne à 72,6 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2016, contre 112 en 2010, davantage d’efforts sont requis pour éliminer les disparités entre les milieux urbain et rural. Les derniers chiffres font état d’une mortalité maternelle de plus du double parmi les femmes rurales que chez les citadines». Les propos sont en effet de Bérangère Boell-Yousfi, directrice pays de l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) Maroc qui s’exprimait la semaine dernière à Rabat lors d’une conférence organisée pour présenter le rapport sur l’état de la population mondiale en 2017.
D’après la même responsable, le rapport relève dans la partie réservée au Maroc que plus de la moitié des femmes les plus pauvres ne se font pas suivre durant toute leur grossesse et près des deux tiers accouchent à domicile. La fécondité des femmes les plus pauvres représente ainsi le double de celle les plus riches, le risque de mortalité et morbidité maternelles est donc plus élevé parmi les plus démunies. Intitulé «Des mondes à part : santé et droits en matière de reproduction à une époque marquée par les inégalités», le rapport met l’accent par ailleurs sur les inégalités de plus en plus accrues dans le monde.
En effet, indique le document, «si l’on ne prend aucune mesure pour réduire les inégalités, et que l’on ne parvient pas à protéger les droits des femmes les plus pauvres, notamment en matière de santé et de droits reproductifs, le monde pourrait faire face à des troubles, la paix pourrait être compromise et les objectifs mondiaux de développement risquent de ne pas être atteints». «Dans la plupart des pays en développement, les femmes les plus pauvres ont le moins de pouvoir de décider si, quand et à quelle fréquence elles peuvent avoir des enfants. Les femmes les plus pauvres ont aussi l’accès le plus limité à des soins de qualité pendant la grossesse et l'accouchement. Cette inégalité a des conséquences durables sur la santé, la vie professionnelle et le potentiel des femmes et sur leur contribution au développement de leur pays», souligne la directrice pays UNFPA. Outre la santé reproductive, le document s’arrête également sur les disparités économiques ainsi que sur les violences fondées sur le genre et les difficultés d’accès aux soins. Sur ce volet, le directeur de la population au sein du ministère de la Santé, Khalid Lahlou, tient à rappeler les efforts consentis par son département pour garantir un meilleur accès de la population aux soins. Selon ce responsable ministériel, l’année 2002 a représenté une date importante pour le Maroc, car elle a marqué la promulgation de la loi 65-00 relative à la couverture médicale de base et qui a fait de l’égalité et l’équité dans l’accès aux soins l’une des priorités de l’État.

Aussi et dans la même dynamique, plusieurs stratégies ont été mises en œuvre dans l’objectif de réduire les inégalités d’accès aux différentes prestations du système de soins. Il s’agit notamment de la mise en œuvre de la stratégie nationale de la santé de la reproduction 2011-2020 qui s’est donné comme objectif principal un accès universel à une offre de soins intégrés pour les femmes en matière de santé reproductive. Le Maroc s’est par ailleurs doté depuis août 2017 d’un programme national de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence. Ce dispositif, dont la mission principale est la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence, vise également la réduction des inégalités dans l’accès aux soins pour une frange de la population vulnérable, à savoir les victimes des violences fondées sur le genre. 

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