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Meknès-Ifrane, le nouveau hub de l’industrie automobile

Historiquement à vocation agricole, la région de Meknès est en train de s’orienter vers de nouveaux secteurs porteurs, en particulier l’industrie automobile. Tout en développant son agriculture, elle s’impose petit à petit aux côtés de Tanger et Kénitra comme terre d’accueil des équipementiers automobiles. L'américain Lear Corp s’installerait incessamment dans la ville impériale.

Meknès-Ifrane, le nouveau hub  de l’industrie automobile

La région de Meknès est en train de sortir des sentiers battus. Réputée historiquement être une zone agricole, cette région, tout en restant fidèle à cette vocation, élargit résolument le périmètre de ses activités économiques. Elle a, en effet, pu amorcer avec succès son orientation vers l’un des secteurs les plus porteurs de la nouvelle stratégie industrielle du Maroc, à savoir l'automobile. Et ce n’est pas tout. Elle est aussi en train de tenter le tourisme pour lequel elle ne manque d'ailleurs pas d’atouts. C’est ce qu'affirme Abdeljabbar El Achab, président de la CGEM-Région Meknès-Ifrane.
L'agriculteur est, en effet, «par excellence» le secteur porteur de la région de Meknès avec une orientation de production agroalimentaire importante. Mais celle-ci s’est trouvé une autre vocation et se présente comme «un nouveau hub des plus grands équipementiers automobiles (YAZAKI, YURA Corp et Delphi)». Abdeljabbar El Achab nous a mis dans des confidences de «quelques connaisseurs», selon lesquels l’américain Lear Corp (faisceaux de câbles et composants pour automobile) serait «en principe» le prochain constructeur à s'installer à Meknès. 

En tout cas, ces deux secteurs doivent se développer en parallèle, selon notre interlocuteur.
Le secteur agricole restera donc une locomotive du développement économique de la région. D'autant plus que, pour développer l’apport de l’industrie agroalimentaire, plusieurs contrats-programmes dans le cadre du Plan Maroc vert ont été lancés et des efforts considérables consentis par le ministère de l’Agriculture, relève le président régional de la CGEM.
Toutefois, nuance-t-il, il reste encore beaucoup à faire pour les fédérations interprofessionnelles afin d’appuyer et inciter les opérateurs à réaliser leurs objectifs de mise à niveau et accompagner leur développement.
De son côté, la CGEM œuvre pour donner globalement une impulsion à ce secteur, en créant une fédération de l'agriculture, indique Abdeljabbar El Achab.
Au niveau régional, en termes d’actions transversales, la CGEM Meknès-Ifrane, travaille «en étroite collaboration» avec la Direction régionale de l’agriculture, pour laquelle elle a mobilisé, dans le cadre de sa convention de partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux Gironde, un bureau d’étude spécialisé dans l’élaboration des projets agroalimentaires pour accompagner les entreprises régionales, indique le patron de l’antenne régionale de la Confédération patronale à Meknès-Ifrane. L’objectif étant d’encourager les producteurs pour exporter, précise-t-il.

Meknès, assure Abdeljabbar El Achabest, est actuellement «en phase d'industrialisation rapide». La ville «a pu s’imposer aux côtés de Tanger et Kénitra comme terre d’accueil des équipementiers automobiles». Un début de réussite attribuée par le responsable patronal au positionnement géographique de la ville qui «contribue à l’optimisation de la chaîne logistique des constructeurs», et aussi à son capital humain. Il affirme, en effet, que la ville dispose une main-d'œuvre «qualifiée et engagée, avec une grande assiduité». D'où un taux de rotation de l'emploi (turn-over) de -1%, selon les responsables des services RH des principaux équipementiers automobiles installés localement.
Ainsi, la ville a déjà attiré le groupe nippon Yazaki, spécialisé dans la fabrication des faisceaux électriques, la firme sud-coréenne de faisceaux de câbles pour l'automobile, Yura Corp, et le géant américain Delphi.
Pour diversifier davantage les activités économiques de la région, la CGEM Meknès-Ifrane incite les investisseurs à venir s’installer dans la région à travers des échanges de délégations, dans le cadre de missions économiques avec les partenaires étrangers. 

Il en est ainsi du tourisme pour lequel la région possède un potentiel important, avec des sites naturels, des richesses artisanales et culturelles ancestrales diversifiées et fort attrayantes, fait-il remarquer. Pour lui, une fois valorisés, ces facteurs feraient de cette région une zone touristique attractive pour l’investissement. D’ailleurs, nous confie-t-il, la CGEM Meknès-Ifrane a fait appel à un bureau d’étude bordelais afin de monter un projet avec la commune de Meknès dans l'objectif de bénéficier des subventions européennes. Celles-ci doivent servir à restaurer les monuments et préparer l’infrastructure nécessaire pour développer le tourisme. Un projet qui est dans sa phase finale.
Le partenariat économique avec la ville de Bordeaux Gironde et, plus particulièrement la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux, qui représente plus de 70.000 entreprises, tous secteurs confondus, est, par ailleurs, d’une plus grande portée.
La ville a déjà reçu une importante délégation d’hommes d’affaires conduite par Pierre Gouguet actuellement président des Chambres de commerce et d’industrie de France. 
À l’issue de cette visite, des investisseurs potentiels ont manifesté leur engouement pour la région. 


Les projets structurants de la région 

La région de Meknès-Ifrane bénéficie actuellement de projets structurants. Il s’agit notamment de ceux programmés dans le cadre du Plan d’action communal (PAC) 2016-2021 sur lequel travaille le Conseil communal de la ville de Meknès. Ceux-ci visent à renforcer l’attractivité économique de la ville et à créer de la richesse et réduire le chômage, selon Abdeljabbar El Achab, président de la CGEM-Région de Meknès-Ifrane. Le montant alloué à ce plan est de plus de 10 milliards de DH, avec des projets qui seront réalisés en collaboration avec les différents partenaires de la ville (ministères, secteur privé et fonds extérieurs) et non avec les fonds propres de la commune, précise le responsable patronal. Parmi ces projets figurent la mise à niveau de 24 quartiers sous-équipés dans le périmètre urbain ainsi que la réparation d’un linéaire de 80 km de voirie en cours de réalisation. Le PAC a également dédié une enveloppe de 170 millions de DH répartie sur 5 ans (2017-2021) pour le marketing territorial et l’innovation économique dans la ville impériale. Près de 66% de ce projet sera financé conjointement par les ministères de l’Intérieur, de la Culture, du Tourisme et de l’Agriculture ainsi que les conseils régionaux et préfectoraux, tandis que les 34% restants seront supportés par la commune. Pour ce qui est des projets structurants initiés par la région Fès-Meknès, plusieurs sont en cours de réalisation à Meknès, dont un marché de gros pour un investissement de 500 millions de DH, un espace permanent d’exposition pour 500 millions de DH également et l’aménagement de l'Oued Boufekrane pour une enveloppe de 420 millions de DH. Concernant la province d’Ifrane, il s'agit de la réhabilitation des centres des localités d’Aïn Leuh avec 97,21 millions de DH et Sidi Addi avec 61,5 millions de DH. Sur la liste également, la construction d’un centre interculturel à Ifrane pour 33 millions de DH et la réalisation d’une route reliant la province d’Ifrane et la commune rurale de Tizkit (14 millions de DH).

 

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