Connexion
Le concept du social business se développe petit à petit au Maroc. Pour le soutenir, son initiateur, le prix Nobel de la paix 2006, Muhamed Yunus, accompagne des opérateurs marocains et l’entreprise canadienne McCain pour la réalisation d’un projet social dans la région de Casablanca-Settat. Baptisé Moulat El Kheir, le projet «vise à accompagner les populations les plus pauvres en leur offrant un revenu pour une vie décente. L’enrichissement ne fait, donc, pas partie des objectifs de ce modèle économique», précise le prix Nobel, hier à Casablanca lors du lancement du projet à la veille des troisièmes Rencontres responsabilité et performance. Moulat El Kheir, une société par actions simplifiée (SAS), est le fruit d’un partenariat entre plusieurs acteurs : McCain, Label’Vie, Agropros et Yozifood.
Le projet, basé à Berrechid, entend accompagner tout un écosystème rural à travers la mise en place d’une filière de pomme de terre inclusive. «Le légume sera exclusivement commercialisé dans les magasins Label’Vie. Les actionnaires ne percevront pas de dividende puisque tous les bénéfices seront réinjectés dans l’entreprise afin d'accompagner les familles en situation précaire, notamment pour l’éducation en milieu rural», précise la Corporate social responsability et intrapreneur Social Innovation chez McCain, Karima Essabbak.
Moulat El Kheir, c'est un an et demi de travail «acharné», dont le résultat sera mis à la disposition du consommateur à compter de février 2018.La joint-venture créée par les quatre partenaires mobilisera, dans un premier temps, 15 familles d’agriculteurs. «Notre ambition est également d’exporter notre produit grâce à notre partenariat avec Carrefour», confie
pour sa part la directrice des Achats du Groupe Label’Vie en Afrique, Hanane Amraoui. Enfin, selon le président McCain pour l’Europe, avec ce projet, «nous espérons changer notre vision du profit en remettant l’Homme au centre de nos préoccupations, en nous focalisant davantage sur les problèmes sociaux afin de changer le monde où nous vivons».
