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Pour cette exposition, l’artiste, né en 1981 à Salé et lauréat en 2008 de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan, s’approprie plusieurs espaces de la galerie pour présenter son projet «Chantier II». Mustapha Akrim démontre aujourd’hui, à travers cette exposition personnelle, la cohérence d’une démarche singulière au Maroc. L’exploitation tenace de matériaux dont il sait mettre en scène la violence latente au service d’un récit historique, la virtuosité avec laquelle il se joue des formats, de l’intime au spectaculaire, comme des différents médias, du dessin à la sculpture en passant par la photographie, disent l’ambition de sa démarche. L’artiste, qui fait partie des grandes figures de ce qui est appelé «la génération 00», a effectué plusieurs résidences et réalisé différents projets à travers le monde, en basant sa recherche sur l’univers du chantier et de l’ouvrier avec une réflexion sur la notion de citoyenneté. Conscient des réalités sociales marocaines, il travaille à ouvrir «plusieurs chantiers», dont «celui de la mémoire». À ses yeux, il n’existe pas de rupture entre un projet et un autre.
L’exposition «Chantier II» se veut ainsi la continuité des recherches et des travaux antérieurs de l’artiste, notamment du projet «Chantier» initié en 2009 à l’occasion de la Biennale de Marrakech, ou du projet intitulé «Le Musée des Ouvriers» présenté au Musée Mohammed VI en 2016 lors de l’exposition «Volumes fugitifs». Mustapha Akrim, dont l'œuvre interroge le rapport à la citoyenneté, au droit et au travail pour donner à voir au spectateur une autre lecture de l’Histoire sociale, politique et économique, fait également partie de la génération d’artistes qui développe un nouveau langage dans l’optique de redéfinir le fondement de l’expression des arts visuels au Maroc. «Ma recherche artistique est une question sur le concept du travail et sa relation avec la jeunesse et le marché de l’emploi, ainsi que les fléaux sociaux qui sont associés au chômage et à ses différentes significations», relève-t-il. L’artiste, qui croit fortement en le pouvoir de l’art et de la culture, estime que «l’art est une forme d’engagement et de résistance et qu’une société n’est rien sans l’art, la culture et les espaces de réflexion». Et de faire observer qu’il essaie dans son œuvre de toucher et de développer l’expression artistique et le concept d’art dans la société et son environnement. Comptant à son actif plusieurs expositions tant au Maroc qu’à l’étranger, Mustapha Akrim a pris part aussi à moult workshops, notamment en Namibie, en France, au Maroc et en Jordanie.
