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Othman Benjelloun : «Le Maroc se trouve le mieux positionné pour représenter une plaque tournante des relations sino-africaines»

Le Maroc «se trouve le mieux positionné» pour représenter une plaque tournante des relations sino-africaines et, au-delà, pour les relations sino-européennes, sino-atlantiques ou encore sino-arabes, a affirmé, lundi dernier à Marrakech, le président-directeur général du groupe BMCE Bank Of Africa, Othman Benjelloun, lors de la deuxième édition du China-Africa Investment Forum (CAIF).

Othman Benjelloun : «Le Maroc se trouve le mieux positionné pour représenter une plaque tournante des relations sino-africaines»
Aperçu de la séance d'ouverture du China-Africa Investment Forum à Marrakech. Ph. AicPress

Intervenant lors d’un panel intitulé «Chine-Afrique : priorités et nouveaux cadres de développement», M. Benjelloun a mis en avant quelques réflexions et convictions par rapport à l’évolution de la relation sino-africaine, à l’aune de la nouvelle politique chinoise «One Belt One Road» (OBOR). Il a ainsi indiqué que la «Nouvelle Route de la Soie» devait associer étroitement le Maroc dans la relation de la République Populaire de Chine avec l’Afrique. Le choix du Maroc est, par ailleurs, fondé sur une légitimité historique.

La relation d’amitié sino-marocaine fut consolidée à l’ère contemporaine quand le Maroc fut à l’ère de Sa Majesté le Roi Mohammed V parmi les tout premiers pays au monde à reconnaître la République Populaire de Chine en novembre 1958. Elle fut développée à un niveau exceptionnel de confiance réciproque à l’ère de Feu S.M. Hassan II avant de faire l’objet d’un partenariat stratégique en mai 2016 lors de la visite historique de S.M. Mohammed VI à Pékin.»

Et d’ajouter que «le Maroc se trouve le mieux positionné pour représenter une plaque tournante des relations sino-africaines et au-delà, pour les relations sino-européennes, sino-atlantiques ou encore sino-arabes. Notre pays a, en effet, vocation à être une plateforme de production et d’exportation pour le rayonnement des industries, des services et, en général, du savoir-faire chinois vers le continent africain et de par le monde. Notre pays a bâti une véritable stratégie africaine multidimensionnelle portée par Son Souverain, sur laquelle est aligné l’ensemble des investisseurs, des opérateurs privés et publics, nationaux et étrangers. Des zones économiques au Maroc ont été identifiées pour accueillir des plateformes d’investissement et d’échanges avec des pays essentiellement d’Europe puis, potentiellement, avec tous ceux liés au Royaume, par des accords de libre-échange ou de quelconques accords préférentiels.»

Dans ce sens, M. Benjelloun a cité le projet monumental et emblématique qui se trouve au début de sa mise en œuvre : la Cité industrielle Mohammed VI Tanger Tech. «Il est prévu, dans les 10 à 12 prochaines années, de mobiliser jusqu’à 11 milliards de dollars d’investissement, de créer une ville entière, moderne et futuriste, écologique et connectée, en même temps qu’elle sera résidentielle. La Cité Mohammed VI Tanger Tech sera mitoyenne du plus grand port de transbordement d’Afrique Tanger Med. D’une superficie totale de 2.000 ha, elle devrait accueillir 300.000 habitants et créer plus 100.000 emplois dans une dizaine de secteurs industriels et de services», a-t-il souligné. Et de noter «combien sera porteuse de grandes réalisations économiques mutuellement bénéfiques pour l’ensemble des parties prenantes la prochaine adhésion du Maroc à la communauté des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao».

Dans ce cadre, le président-directeur général du groupe BMCE Bank Of Africa a appelé à la mise en place d’une «vision mondiale du développement de l’Afrique». «Cette vision, que nous appelons de nos vœux, doit être coordonnée puis appropriée par l’ensemble de la communauté internationale. Elle devra avoir tenu compte des objectifs de la Vision à Cinquante ans élaborée par l’Union africaine – “l’Agenda 2063” – ; elle aura englobé la “Vision 2020” de la Cédéao, la “Vision 2050” de l’East Africa Community. Elle s’intéressera, pareillement, aux travaux prospectifs élaborés par des organismes issus de grands cabinets internationaux de consultants, des organismes multilatéraux comme la Banque africaine de développement, la CNUCED, la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international», a souligné M. Benjelloun. D'après M. Benjelloun, «l’Histoire de l’Initiative One Belt One Road» doit constamment être évolutive et son déploiement s’envisager dans la longue durée. Elle a associé, jusqu’alors, une centaine de parties prenantes, des pays et des organismes multilatéraux et de la société civile... Depuis le vendredi 17 novembre, nous avons appris avec plaisir et intérêt qu’elle accueille, désormais, un nouveau partenaire : le Royaume du Maroc… Cette adhésion du Maroc est d’autant plus opportune que la formalisation d’un tel cadre nouveau de partenariat qui représente, précisément, l’un des axes de réflexion et de recommandation de notre panel aujourd’hui, intervient quelques semaines avant l’année 2018, quand sera célébré le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre ces deux grandes nations».

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