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Plan d'action de l'éducation et de la formation, un chantier ambitieux

8.644.727. C'est le nombre d'élèves, de stagiaires et d'étudiants qui ont retrouvé les bancs de l’école, des universités et des établissements de formation professionnelle pour cette rentrée 2017-2018 classée sous le signe du renouveau et de réforme. Des changements tous azimuts qui augurent d’un avenir meilleur dans le cadre de la mise en œuvre de la vision stratégique pour la réforme de l'éducation 2015-2030.

Plan d'action de l'éducation  et de la formation, un chantier ambitieux

La première rentrée scolaire et universitaire sous le gouvernement El Othmani aura été celle du changement. Les observateurs et professionnels du secteur sont unanimes à constater de cette année a démarré sous le signe du renouveau selon un plan de réforme dont les grandes lignes ont été annoncé dès juin 2017 par le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le mot d’ordre de ce plan est : changement de cap, son objectif primordial : lutter contre l’encombrement des classes, redonner ses lettres de noblesse au système éducatif, un capital humain suffisant et compétent et améliorer la qualité des prestations de l’école publique. «Une rentrée exceptionnelle», avait promis Mohamed Hassad, ministre de tutelle. En effet, le travail entamé depuis l’été dernier au niveau des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF) atteste d'une bonne volonté de lancer le processus du changement. En témoignent les visites de terrain effectuées par M. Hassad pour faire le suivi des travaux d’aménagement et d’équipement de certains établissements scolaires. Objectif : améliorer les conditions d’accueil des élèves et leur offrir un espace hospitalier qui favorise l’apprentissage et l’épanouissement psychologique et pédagogique. Insuffisant, diraient certains observateurs, certes, répondraient les responsables, mais ces initiatives constitueront certainement le point de départ pour une optimisation du système en général.

Au niveau des réformes, l’année 2017-2018 sera ainsi dédiée tout d’abord eu désencombrement des classes. Ainsi, comme l’avait signalé M. Hassad, les classes du primaire ne dépasseront plus les 40 et même 30 élèves maximum, même chose pour les classes mixtes à deux niveaux. Pour remédier au manque au niveau du corps enseignant, pas moins de 35.000 enseignants sont embauchés et pour mieux lutter contre la surcharge des classes, près de 8.000 cadres d’appui administratifs et techniques devraient avoir été recrutés dans un cadre contractuel avec les AREF. Autres points forts de ce plan de réforme, la mise à niveau des établissements scolaires et des internats. En effet, de nombreuses écoles ont subi une véritable cure de jouvence : renouvellement du mobilier scolaire, réhabilitation des façades, réaménagement des espaces intérieurs, remplacement des constructions préfabriquées par constructions en dur, respect des règles d’hygiènes... Et ce sont quelque 13.543 établissements qui devaient être remis à neuf. Par ailleurs, et pour remédier à la surcharge des classes, 55 nouveaux établissements ont ouvert leurs portes, dont 26 en milieu rural, et 10 internats devraient être prêts pour accueillir des centaines de pensionnaires afin de les rapprocher de leurs lieux d’études.
Parallèlement à la mise à niveau des établissements, le chantier le plus délicat pour les responsables du secteur reste celui de la qualité du système éducatif et pédagogique. Le défi est donc important et le ministre de l’Éducation nationale en est conscient. Pour lui, le travail au niveau pédagogique requiert un effort impératif au niveau de l’organisation, de la planification et de la gouvernance. La fermeté et la détermination sont
également de mise.
Il a ainsi veillé à identifier les grandes lignes du déploiement du très attendu plan d’action pour la mise en œuvre de la vision stratégique de la réforme du système de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. «Ce Plan a trois références, à savoir les Hautes Instructions royales, la Vision stratégique de la réforme 2015-2021, et le plan gouvernemental 2016-2021», avait indiqué le ministre de tutelle devant les membres du gouvernement.

Qualité du système éducatif
L’une des priorités du plan d’action pour la réforme de l’enseignement réside dans la détermination des indicateurs permettant d’établir un diagnostic de la situation actuelle. Selon M. Hassad, deux indicateurs sont à retenir : l’indice de redoublement et le taux d’abandon scolaire.
«Ces deux indicateurs révèlent une situation préoccupante qui nécessite une mobilisation nationale et l’adhésion des différents acteurs», constate-t-il. S’agissant du préscolaire, l’objectif est de le généraliser à l’ensemble des enfants âgés de 4 ans sur dix ans à l’horizon 2027, et via un partenariat avec la société civile et l’appui central de l’État.
Au niveau de l’éducation primaire, l’objectif fixé est d’améliorer les compétences de base des élèves, notamment dans l’apprentissage des langues arabe et française, avec l’insertion de cette dernière en première année du primaire grâce à une méthodologie d’enseignement oral. Les manuels scolaires devront également être revus tout en publiant de nouveaux livres selon les niveaux.
Quant à l’enseignement secondaire qualifiant, le plan vise à renforcer les capacités linguistiques et scientifiques des élèves et à faciliter le passage à l’enseignement supérieur et l’intégration dans le monde du travail à travers la poursuite de la diversification de l’offre du baccalauréat professionnel pour atteindre un taux de 10% de l’ensemble des élèves dans 4 ans.
En matière de gouvernance, le plan insiste sur le retour à l’ordre et à la discipline sur tous les niveaux du système de l’éducation et de la formation, et de mettre fin à l’absentéisme des élèves, et de faire le meilleur usage possible des cadres d’éducation, outre l’application ferme des lois relatives à l’espace éducatif et son environnement.
Concernant le secteur de la formation professionnelle, il est à souligner que le nombre de stagiaires a atteint plus de 449.000 bénéficiaires dans le secteur public, 74.000 dans le secteur privé, 4.535 au sein des associations et 4.135 au sein dans les entreprises.
Des mesures sont également prises au niveau du plan d’action pour la réforme de l’éducation pour améliorer la qualité de la formation professionnelle, réaliser la complémentarité entre les différentes composantes du système de l’enseignement et créer des passerelles entre les quatre principales branches de la formation professionnelle, à travers notamment l’ouverture des concours d’accès aux grandes écoles en faveur des lauréats les plus méritants.


L’enseignement supérieur,un chantier lourd
Si la formation supérieure représente un tremplin vers une carrière professionnelle prometteuse, il n’en demeure pas moins que ce secteur reflète aujourd’hui une certaine image négative compte tenu des problèmes et des défis qu’il représente. Côté statistique, il faut noter que le nombre des étudiants inscrits au cycle des études supérieures avoisine les 838.000 étudiants, dont 670.000 dans les institutions à accès libre et 96.239 dans les institutions à accès restreint.
Près de 33% des jeunes en âge de suivre des études universitaires sont inscrits à l’université et ce taux avoisinera les 45% à la rentrée scolaire de 2021-2022. Ces chiffres nécessitent ainsi d’engager la réflexion sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes de surpopulation, du manque d’effectif des enseignants, des services sociaux offerts aux étudiants, et bien évidemment, de la qualité de la formation et sa cohérence avec les besoins socio-économiques. Et bien que des efforts aient été consentis au niveau de l’octroi des bourses et de la couverture médicale, le ministère de tutelle est appelé à engager davantage d’actions pour améliorer les conditions de l’enseignement supérieur à travers la valorisation des espaces universitaires, l’extension de six cités universitaires en vue d’élargir leur capacité d’accueil, la construction de nouvelles cités universitaires, l’augmentation du nombre des étudiants bénéficiaires de la couverture médicale, la généralisation de la bourse… À cela s’ajoute le plan ambitieux du ministère pour optimiser le rendement de l’enseignement supérieur et l’employabilité, en créant un mécanisme pour le suivi des lauréats au niveau de chaque université et l’orientation vers les branches à fort taux d’emploi.

Tous ces changements ne pourraient aboutir sans une révision des mécanismes d’embauche pour garantir
plus de transparence, consacrer l’égalité des chances et faire prévaloir les compétences à même de porter cette réforme et de relever les défis ô combien cruciaux. 

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