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Plus de 11,5 milliards de DH additionnels à saisir en 2018

Plus de 1,1 milliard d’euros, soit 11,5 milliards de DH, d’opportunités additionnelles à l’export sont à saisir par le Maroc l’année prochaine. Près de la moitié se trouve en Espagne et en France estime Euler Hermes. Les pays africains, même agrégés en région, ne figurent pas encore sur la liste des débouchés, en raison notamment de problèmes de financement.

Plus de 11,5 milliards de DH  additionnels à saisir en 2018
Selon Euler Hermes, la majorité des opportunités sont concentrées dans 5 secteurs : l’électrique (256 millions d’euros), l’automobile (188 millions), le textile (158 millions), l’agroalimentaire (133) et la chimie (111 millions). Ph. Seddik

Les exportateurs marocains devraient se frotter les mains. Plus de 1,1 milliard d’euros, soit 11,5 milliards de DH, d’opportunités additionnelles à l’export sont à saisir par le Maroc l’année prochaine. Près de la moitié de ce potentiel se trouve en Espagne (296 millions d’euros) et en France (247 millions), estime Euler Hermes. «En valeur, les exportations marocaines progresseraient de 6,3% en 2018, principalement vers les principaux partenaires commerciaux», souligne Stéphane Colliac. L’économiste sénior d’Euler Hermes s’exprimait le 27 novembre lors d’une rencontre organisée à Casablanca. Selon lui, l’Inde représenterait pour le Maroc une demande additionnelle de 74 millions d’euros, particulièrement pour le phosphate afin de soutenir la position agricole de ce pays asiatique. Suivent l’Allemagne (68 millions d’euros), l’Italie (40 millions), la Chine (37 millions) et les États-Unis (37 millions). La majorité des opportunités sont concentrées dans 5 secteurs : l’électrique (256 millions d’euros), l’automobile (188 millions), le textile (158 millions), l’agroalimentaire (133) et la chimie (111 millions, la pharmacie et les engrais phosphatés inclus). 

Qu’en est-il de la demande potentielle venant de l’Afrique ?   L’Afrique du Nord, y compris l’Égypte, ne représente qu’un potentiel de 32 millions d’euros, en raison de la faible intégration économique régionale. «Globalement, sur la liste des principaux marchés où le Maroc pourra réaliser des gains à l’export, on ne trouve pas de nouveaux débouchés, essentiellement les pays africains, en particulier de l’Afrique de l’Ouest. Cette région même agrégée ne figure pas sur la liste», regrette Stéphane Colliac qui intervenait à la veille de la cinquième édition de l'Observatoire international du commerce Euler Hermes tenu le mardi 28 novembre à Casablanca. «Les liens commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne sont encore faibles», a-t-il ajouté, soutenu par un hochement de tête affirmatif de Luca Burrafato, DG d'Euler Hermes pour la région Méditerranée Moyen-Orient et Afrique, et de Tawfik Benzakour, DG d’Euler Hermes ACMAR, la filiale marocaine de l’assureur-crédit. Aux yeux de ces experts, cette faible relation commerciale est liée, notamment, aux problèmes de financement que rencontrent les entreprises marocaines pour exporter en Afrique, comme confirmé par la dernière enquête CGEM-Mazars (www.lematin.ma).

Sur ce volet, les économistes d’Euler Hermes rappellent que le Maroc est classé 105e sur une liste de 190 pays, dans le classement Doing Business 2018 relatif à l’indice Obtention de prêts. Outre le financement, les délais de paiement exigés par les exportateurs marocains sont relativement courts par rapport aux attentes des acheteurs africains.  Par ailleurs, Stéphane Colliac estime que le Maroc doit tirer parti de la croissance du continent africain et les besoins qui existent en termes de financement. «Ces besoins, estimés à 100 milliards de dollars, poussent les pays africains à s’ouvrir davantage sur le plan financier et industriel», a-t-il déclaré. Selon lui, au moins deux opportunités s’offrent pour le Maroc. La première c’est de s’intégrer à l’Afrique par le biais du financement, au regard du niveau de développement du système financier marocain et de la croissance de certaines banques en Afrique. La seconde opportunité concerne, outre le fait de trouver des débouchés à l’export, la délocalisation de l’industrie marocaine vers les pays africains, pour une meilleure compétitivité, à l’instar de l’expérience des entreprises chinoises et turques. «En clair, le Maroc, en s’ouvrant aujourd’hui davantage à l’Afrique de l’Ouest, doit inciter les entreprises locales à utiliser les pays de cette région en tant que site de production dans le cadre d’un partenariat win-win avec ces pays», préconise Stéphane Colliac.

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