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Quel avenir pour le contrôle de gestion à l’épreuve des mutations technologiques ?

L’évolution technique et informatique accélérée que connaît le monde représente une menace pour nombre de professions. Le contrôle de gestion en fait-il partie ? C’est à cette question que le débat organisé par l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Casablanca a tenté de répondre. Des professeurs et des spécialistes du Maroc et de France ont échangé avec les étudiants autour de cette question qui les intéresse au premier chef.

Quel avenir pour le contrôle de gestion à l’épreuve des mutations technologiques ?
Le débat de jeudi à l'ENCG Casablanca a réuni des professeurs et des professionnels.

Le devenir des certaines professions est-il menacé ? Courent-elles même le risque de disparaître ? Quel sera alors le devenir des écoles et des lauréats qui forment à ces spécialités ? C’est pour répondre à ces interrogations dans leur secteur d’activité que le laboratoire de recherches prospectives en finance et gestion et les étudiants de la filière audit et contrôle de gestion ont organisé un débat sur cette problématique, jeudi, dans le cadre de la troisième édition des journées d’étude FAC (finance, audit et contrôle de gestion) de l’ENCG Casablanca sous le thème «le contrôle de gestion en mouvement : trajectoire d’une pratique et d’une profession». Pour avoir le son de cloche des professionnels, les organisateurs ont fait intervenir, en plus des professeurs, notamment la chef de cette filière, Mbarka El Ghazali, des professionnels en contrôle de gestion. Il s’agit de Dominique Mavridorakis, expert-comptable et commissaire aux comptes en France, Hind Ettannani, chef de service contrôle de gestion à l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Larbi El Garab, chef de service contrôle de gestion à l'ONEE, Yassine Doulkifel, contrôleur de gestion chez l'entreprise Maymana, et Khalid Chafaqui, président du groupe CKM Finance.
Ainsi, il a été expliqué aux étudiants, qui composaient la plus grande partie de l’assistance, que depuis plusieurs années, les entreprises vivent de véritables bouleversements dans un environnement de plus en plus complexe et turbulent. La gamme des produits fabriqués et vendus par l’entreprise s’élargit, le cycle de vie des produits se réduit, intégrant de plus en plus de service, les réactions des concurrents sont plus rapides, les prix sont devenus extrêmement volatils... De même, depuis quelques années sont apparus des logiciels spécialisés et pointus qui, selon les éditeurs, permettent des analyses plus fines, fournissent des données plus fiables et autorisent des décisions plus rapides. Une situation qui est marquée, plus récemment, par le développement des ERP (Enterprise Resource Planning ou, en français, PGI, Progiciels de gestion intégrée). Ces outils permettent aux responsables d’avoir accès directement aux informations du système.

Ainsi, compte tenu de toutes ces évolutions, la question se pose à propos de la fonction de contrôle de gestion, qui joue un rôle majeur dans l’aide au pilotage de la performance auprès des directions générales et des directions opérationnelles. Doit-elle suivre ce mouvement ? N’est-elle pas également appelée à se réinventer ? Dans ce cadre, l’expert-comptable Dominique Mavridorakis considère que la fonction de contrôleur de gestion a beaucoup évolué. Elle permet ainsi de créer une synergie entre les ressources financières, les ressources techniques et les ressources humaines. «C’est à ce niveau qu’apparait le rôle du chef de l’entreprise qui doit veiller à ce qu’il y ait une harmonie entre ces différentes ressources en se basant sur le contrôle de gestion», a-t-il expliqué.

Pour sa part, Hind Ettannani, chef du service contrôle de gestion à l'ONEE, a fait savoir que la fonction de contrôleur de gestion existe aussi dans les entreprises publiques de grande dimension, comme l’ONEE, et ce depuis une vingtaine d’années. Une fonction qui existe également dans les PME, comme l’a montré Yassine Doulkifel, contrôleur de gestion à Maymana. Selon lui, cette fonction contribue à offrir au top management une vision claire pour le pilotage de l’entreprise et pour mettre en place une meilleure stratégie. Dans ce contexte, l’autre responsable de contrôle gestion à l’ONEE, Larbi El Garab, considère que ce métier risque de disparaître à l’avenir.
Une idée que ne partagent cependant pas les autres intervenants. Le chef d’entreprise Khalid Chafaqui a estimé pour sa part que le contrôle de gestion est une fonction qui a beaucoup d’avenir et que les étudiants doivent être rassurés à ce niveau en ce qui concerne les débouchés. «D’autant que le Royaume du Maroc a des projets pour faire de Casablanca une place financière pionnière en Afrique. Aussi, cette fonction reste incontournable dans toute entreprise. La prise de décision doit être éclairée par quelqu’un qui prend le recul nécessaire pour pouvoir conseiller le top management.», conclut-il. n

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