L’Islam ne s’arrête pas aux frontières et nombreux sont celles ou ceux qui voient en ce mois du Ramadan la période idoine pour se convertir à l’Islam et prononcer la «chahada» (la profession de foi musulmane). En effet, le mois sacré est la période où les conversions battent tous les records, dans la mesure où les rituels de déclaration de foi se tiennent presque toutes les soirées pendant «Salat Attarawih» (prières nocturnes).
Religion de tolérance, de paix et d’amour, l’Islam continue de séduire et d’attirer nombre d’étrangers en quête d’apaisement, en dépit de son instrumentalisation et de sa stigmatisation potentielle. Malgré la propagande ambiante tentant de faire croire que l’Islam est une religion rétrograde et violente, on constate que de plus en plus de personnes choisissent de devenir musulmanes. Dans ce contexte, nos mosquées reçoivent un afflux considérable de demandes de conversion. L’exemple le plus typique à cet égard est celui de la mosquée-monument Al-Koutoubia de Marrakech, où des cérémonies de conversion sont organisées régulièrement en ce mois de piété, de recueillement, de solidarité, de fraternité et de partage.
Dans un moment exceptionnel de spiritualité, cette mosquée accueille chaque soir plusieurs dizaines de milliers de fidèles qui viennent s’acquitter de leur devoir religieux, aussi bien à l’intérieur de l’édifice que sur son esplanade. Aux yeux du jeune Wadiaâ Chaker, maître de cérémonie et célèbre réciteur du Saint Coran lors des prières d’«Attarawih», la majorité des convertis sont de jeunes européens, notamment des Français. Cet engouement pour l’Islam est dicté par moult raisons, dont la lecture du Coran, la mixité des populations, les mariages mixtes, la découverte de l’Islam en pays musulman et aussi la curiosité née de la diabolisation de l’Islam, a-t-il expliqué
«À la mosquée, les convertis prononcent en arabe la Chahada : “Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et que Mohammed est Son Messager”, qui vaut déclaration de foi musulmane devant un auditoire de fidèles. Par la suite, les attestations de conversion sont délivrées aux intéressés soit par un Âdoul, soit par un juge (Qadi Tawtiq), pour officialiser leur conversion et leur permettre de vivre pleinement leur Islam», a-t-il confié au journal
«Le Matin».
En plus des conversions, la mosquée Al-Koutoubia reçoit régulièrement des demandes de personnes désireuses de se renseigner sur l’Islam ou encore de l’étudier, a ajouté Wadiaâ Chaker, indiquant que toutes ces personnes qui se sont converties en l’Islam ont changé de prénom après leur conversion. Dans ce cadre, nous étions témoins de la conversion de deux jeunes sœurs françaises, âgées respectivement de 16 et 19 ans, qui ont choisi de prendre les prénoms de Basma et Touria, sachant que leur mère s’était convertie, il y a cinq ans, toujours à la mosquée Al-Koutoubia. Ces conversions en masse illustrent, si besoin est, la perte de valeurs des sociétés occidentales. Tout en cherchant des réponses aux questions qu’ils se posent sur l’Islam, ces convertis trouvent finalement dans le message du Prophète Sidna Mohammed quiétude, paix, dignité et sérénité. Et c’est par l’Islam qu’ils comblent leurs aspirations spirituelles et se font une place dans la société. Cette ruée vers l’Islam paraît, à vrai dire, paradoxale, dans la mesure où notre religion fait l’objet aujourd’hui d’un acharnement politico-médiatique sans précédent. Toutefois, cette arrivée en masse montre clairement que ces gens ne sont pas dupes, étant entendu qu’ils côtoient les musulmans au quotidien.
