Le Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a ordonné à l'armée de protéger les outils de productions menacés, selon les autorités, par les mouvements sociaux. «Nous savons que c'est une décision grave, mais qui doit être prise», a ajouté le Chef de l'État. «Toute personne voulant manifester le fait dans le cadre de la loi (...) La démocratie, sa condition c'est l'État de droit», a-t-il ajouté, lors de cette allocution prononcée au Palais des congrès de Tunis devant plus de 200 personnes. Le gouvernement d'union de Youssef Chahed, à l'image de ses prédécesseurs, est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l'intérieur du pays. Les mouvements sociaux prennent parfois l'allure de sit-in bloquant les accès à certains sites de production.
«S'ils (les manifestants) se mettent en colère, ils bloquent la route. La route est pour tout le monde et l'État doit faire face à cela», a relevé Béji Caïd Essebsi lors de ce discours qui a fait l'objet de nombreuses spéculations au cours des derniers jours. Il a notamment cité l'industrie du phosphate, dans le bassin minier de Gafsa (centre), qui «s'est arrêtée pendant cinq ans». Si la Tunisie a réussi jusqu'à présent sa transition politique, elle n'arrive pas à relancer son économie, six ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. Tandis que le déficit public continue de se creuser, la croissance a plafonné à 1% l'an dernier. Les autorités tunisiennes espèrent un taux d'environ 2,5% en 2017.
