Les comptes semestriels de BMCE Bank of Africa sont marqués par un résultat net part du groupe (RNPG) record. À fin juin 2017, ce dernier a augmenté de 3% (en glissement annuel) à 1,288 milliard de DH, pour un produit net bancaire (PNB) consolidé en quasi-stagnation à près de 6,7 milliards. La rentabilité du groupe est surtout dopée par l’activité en Afrique subsaharienne qui y contribue pour 434 millions de DH. «Cette région représente 34% du RNPG, contre 27% lors de la même période de l’année dernière», se réjouit Brahim Benjelloun Touimi. L’administrateur directeur général exécutif du groupe s’exprimait le 2 octobre, lors de la présentation à Casablanca des résultats semestriels. Rappelons que le groupe compte trois filiales en Afrique, à leur tête Bank of Africa (BOA) qui est présente dans dix-huit pays (y compris BOA France). BOA, dont le groupe marocain détient 72,85% du capital, a contribué pour 30% au RNPG, contre 21% un an plutôt.
Quant à la Banque de Développement du Mali, détenue à hauteur de 32,4% par BMCE Bank, elle a participé pour 3% à ces bénéfices, au lieu de 4% au 1er semestre 2016. La Congolaise de Banque (Congo Brazzaville), dont BMCE détient 37% du capital, a en revanche vu sa contribution augmenter à 1,5%, contre 1,1% pour la même période de l’année dernière. Globalement, les activités à l’international (dont l’Europe) ont pesé 41% dans le RNPG. Les activités européennes du groupe -qui sont dirigées par BMCE Bank International Holding (B.I.H) à Londres, Paris et Madrid- en représentent 7%, contre 9% à fin juin 2016. Face à la montée en puissance des filiales étrangères, essentiellement africaines, la banque au Maroc, BMCE BANK S.A (la maison mère de toutes les filiales), a vu sa contribution au RNPG baisser de 9 à 45%, même si son résultat net social a progressé de 3,4% à 1,111 milliards. Les activités filialisées (Salafin, Maghrebail, Maroc Factoring, BMCE Capital, Locasom…) représentent, elles, 14% (au lieu de 13%). Par ailleurs, le bénéfice semestriel part du groupe est tiré notamment par la bonne dynamique de l’activité du Core Business (hausse de 8% de la marge d’intérêts et de 5% de la marge sur commissions). S'y ajoute l'impact positif de la maîtrise des risques.
Le coût du risque consolidé a, en effet, chuté de 40%, atteignant le niveau le plus bas depuis 2011, soit 633 millions de DH. Ainsi, le ratio de coût de risque s’améliore à 0,68%, contre 1,26% en juin 2016. Cette amélioration s’accompagne par le renforcement du taux de couverture des créances en souffrance, passant de 60 à 64% entre juin 2016 et juin 2017. À noter que le groupe bancaire explique la quasi-stagnation (-0,2%) du PNB par le recul du résultat sur opérations de marché de 51%, «en raison de la performance exceptionnelle réalisée l’année dernière sur les rendements obligataires».
En outre, le premier semestre a été marqué par l’évolution des charges générales d’exploitation de 4,5%, portant le coefficient d’exploitation consolidé de 53,1 à 55,6%, en dégradation de 2,5 points de pourcentage sur la période. Sur le plan commercial, (marché marocain) la banque enregistre une hausse de 5,7% des ressources à 142,27 milliards de DH (encours), «dépassant l’évolution du secteur (+0,5%)». Les dépôts Clientèle ont progressé de 3,2% à plus de 126 milliards de DH, améliorant la part du marché à 14,82%.
Pour ce qui est des Crédits, la banque affiche une hausse de 6,4% à 126,2 milliards DH, contre +2% pour le secteur (hors BMCE Bank). Sa part de marché crédits se renforce à 15,46%.
Soulignons que les crédits aux Entreprises ont augmenté de 12,6% à près de 66,4 milliards, dont +15,8% pour les crédits Trésorerie, 3,6% pour l’Équipement et 20,3% pour la promotion immobilière. Sur le marché des particuliers, les crédits se sont accrus de 2,1% à 39,25 milliards de DH, et sont principalement portés par l’immobilier (hausse de 2,5% à 29,44 milliards).