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Pour son 20e anniversaire, le Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira accueillera le 29 juin le groupe Ribab Fusion sur la scène de la plage. Cette formation a été créée à Agadir en 2008 avec pour objectif de faire découvrir au monde le potentiel de la musique amazighe, non par nostalgie, mais pour montrer un nouveau visage et une musicalité moderne. Ainsi, Ribab Fusion remet l’instrument du «ribab» à sa place légitime sur la scène musicale marocaine. Ribab Fusion est un hommage aux racines de la culture amazighe, un hymne au chant traditionnel du Souss et ses musiques villageoises, notamment «Ahwach ibarkak», «Ahwach n tafrawt», «Ahwach n tanalt», «Ahwach n souss»... en même temps, il fait le lien avec la musique actuelle. Le leader de Ribab Fusion, Foulane, et ses huit acolytes ont depuis près de 10 ans foulé les scènes de nombreux festivals au Maroc. Ils se sont produits au Festival Gnaoua et musiques du monde en 2011.
La Franco-Marocaine Hindi Zahra revient cette année au festival. Ses nombreux fans l’accueilleront le vendredi 30 juin sur la scène du Borj Bab Marrakech à 19 h. Issue d’une famille d’artistes amazighs, Hindi Zahra a été initiée par sa mère et ses oncles à la musique traditionnelle gnaouie, au reggae et au folk de Bob Dylan. Elle apprend avec eux les mélodies du répertoire égyptien et les rythmes et compás ancestraux. En 2010, elle sort son premier album, «Handmade», pour lequel elle reçoit le prix Constantin. Le 9 février 2011, elle remporte la Victoire de la musique dans la catégorie «Album de musiques du monde» pour «Handmade». En 2015, elle sort «Homeland» qui a remporté le prix du Meilleur album de musiques du monde, en 2016.
Chantant en berbère et en anglais, Hindi Zahra a fait de la World Music et des balades folk/soul aux influences orientales son style. Elle a participé pour la première fois au Festival Gnaoua et musiques du monde en 2015, en duo avec le jeune chanteur gnaoui Mehdi Nassouli. Elle l’a retrouvé lors du concert événement du Gnaoua Festival Tour au Bataclan en mars 2017, pour une fusion avec les maâlems Hassa Boussou et Mustapha Baqbou, Titi Robin, Tony Allen et Karim Ziad. Elle revient cette année pour une performance à Essaouira, entourée d’une formation de talentueux musiciens marocains (Mehdi Nassouli, Anas Chlih, Yahya Zitan, Abdelali Gounsany, Mehdi El Kindi) et interprétera les meilleurs morceaux de son répertoire, avec de nouveaux arrangements portés par le Guembri et autres instruments et 67 rythmiques traditionnelles.
Le 30 juin, le groupe franco-algérien Gnawa Diffusion animera la scène de la plage. Ce groupe a été fondé par Amazigh Kateb en 1992 à Grenoble. Il sillonne les routes et les ondes, explore différentes directions tout en restant attaché à l’ancestral. C’est une formation qui de par l’esprit de liberté qui caractérise ses membres, n’a jamais cessé d’élargir le champ de ses expérimentations, tout en restant très proche de la racine Gnaoua et plus largement nord-africaine. À leur actif, de nombreux albums : «Algérie», «Bob El Oued Kingston», «Live DZ», «Souk System», «Fucking cow-boys», «Shock El Hal». Le groupe fêtera en juin 2017 ses 25 ans d’existence et de résistance. Et les troubadours de Gnawa diffusion fêteront aussi les 20 ans du Festival. Ils étaient là au tout début, en 1999. Ils avaient électrisé le public, lors d’un concert qui figure en bonne place dans les annales du Festival, sur la scène de Bab Marrakech, un dimanche de juin 2003.
Le samedi 1er juillet, ce sera au «Speed Caravan» de se produire sur la scène de la Plage. Mêlant rock, musique arabo-andalouse, chaâbi et musique électronique, ce groupe français enchantera le public du Festival Gnaoua. Créé en 2005, il est composé aujourd’hui de Mehdi Haddab à l’oud électrique, de Pasco Teillet à la basse, Skander Besbes à la guitare, Moussa Ngom au marimba, Alioune Seck et Khadim M’Baye aux percussions, Abdoulaye Lo et Jean-Baptiste Gbadoe à la batterie. Et l’humilité de chacun permet l'épanouissement de ses idées et ses sensibilités, pour une musique basée sur l’échange.
Outre ses compositions, Speed Caravan reprend aussi bien des morceaux arabo-andalous modernisés que des titres des Cure ou des Chemical Brothers. Leur premier album «Kalashnik Love» est sorti en 2008 et a vu la contribution de nombreux artistes tels MC Spex de Asian Dub Foundation, Rachid Taha ou Rodolphe Burger. Véritable diaspora musicale, Speed Caravan a foulé les plus grandes scènes ces dix dernières années comme Glastonbury, Roskilde, Sziget ou Womad. Ils reviennent pour la seconde fois au Festival d’Essaouira et chacun se souvient encore de leurs intenses vibrations en 2010.
