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Le Royaume maintient son engagement en faveur des pays les plus vulnérables au changement climatique

Signature de la déclaration du patronat mondial, organisation d’une rencontre internationale sur les investissements dans des projets liés à l’adaptation, financement pour les énergies renouvelables et pour la conservation des eaux de la plaine du Saïss : le Maroc a mis à profit sa participation à la COP 23 de Bonn pour poursuivre son engagement en faveur des pays les plus vulnérables, notamment pour financer des projets liés à l'adaptation au changement climatique. Trois initiatives portées par de jeunes Marocains ont également été primées.

Le Royaume maintient son engagement en faveur des pays les plus  vulnérables au changement climatique

La Conférence de l’ONU sur les changements climatiques, la COP 23, qui s'est déroulée du 6 au 17 novembre à Bonn, s’était ouverte sur des appels pressants à maintenir le cap de l’Accord de Paris et par le passage du flambeau par la présidence marocaine à son homologue fidjienne. Salaheddine Mezouar, président de la COP 22, a remis le 15 novembre le year book au secrétaire général des Nations unies. «C’est la première fois que nous disposons d’un panorama de tout ce qui se passe à travers le monde en relation avec les questions climatiques. C’est une base de données qui sera accessible sur le portail électronique de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique», a fait savoir le président de la COP 22.

L’implication du secteur privé mondial dans la préservation de l’environnement a pris corps au pavillon marocain où la Déclaration du patronat a été adoptée le 14 novembre. Cet engagement ne saurait se faire sans l’apport financier public et privé. Le pavillon marocain a organisé une rencontre internationale sur la promotion des investissements du secteur privé dans des projets liés à l’adaptation au changement climatique. Ce volet de finance climat est très important, particulièrement pour les pays en développement. Malgré des besoins énormes, seulement 7% des flux de financement climatique ont ciblé l'adaptation et la résilience en 2015.

Ayman Ben Hassan Cherkaoui, conseiller spécial du comité scientifique de la COP 22, avait mis l’accent sur les difficultés rencontrées lors du montage financier des projets liés à l’adaptation au dérèglement du climat. «Ce sont souvent des projets à long terme dont la rentabilité est difficile à quantifier selon les techniques classiques d’évaluation», a déclaré le conseiller scientifique. Le Royaume a opéré un changement dans la réflexion pour faciliter l’accès à la finance climat au profit de projet d’adaptation au changement climatique, notamment des pays d’Afrique et de façon plus large pour les pays en développement. «C’est un engagement pris par la présidence marocaine de la COP 22. Et l’ensemble des acteurs de haut niveau participant à ce panel reconnaît le leadership du Maroc», poursuit Ayman Ben Hassan Cherkaoui.

Fait inédit dans l’histoire des COP, le Maroc a soumis à la Convention-cadre des Nations unies les recommandations des scientifiques qui ont servi de base de réflexion aux négociateurs officiels. Lors de la COP 22, le Royaume avait organisé la première conférence internationale sur la métrique des projets liés à l’adaptation, qui fait encore l’objet de travaux scientifiques. Dans ce contexte, le rôle du Maroc est d’accompagner des pays où le secteur privé n’est pas encore mature pour pouvoir capter la finance climat dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture.

Lors d’un side event consacré au financement des projets d’adaptation au changement climatique, Christiane Bogenmann-Hagedorn, directrice au ministère fédéral allemand de l’Environnement, avait annoncé que son pays mobiliserait, cette année, 357 millions d’euros, dont 90% seront consacrés à la protection du climat et la promotion des énergies renouvelables au Maroc. «Le Maroc va de l’avant dans sa politique environnementale et constitue une source d’inspiration tout comme l’Allemagne», avait alors déclaré la responsable allemande. En rappelant la Centrale solaire d’Ouarzazate, Christiane Bogenmann-Hagedorn a estimé que cet investissement protège le climat en évitant l’émission de 800.000 équivalents tonnes de carbone, mais allège également le Budget du pays. «Le Maroc en tire de multiples avantages et l’Allemagne renouvelle son soutien. Nous nous devons de générer des connaissances ensemble et de les partager avec l’ensemble des partenaires. L’Afrique souffre beaucoup plus que l’Europe des changements climatiques», a-t-elle conclu.

Ousmane Jarju, directeur des Programmes pays au Fonds vert pour le climat, avait déclaré quant à lui : «Le Maroc est leader en Afrique et nous allons vous accompagner par l’accréditation de nouvelles entités en plus de celles qui le sont déjà. Cela montre votre engagement et le Fonds vert pour le climat appuiera encore le Maroc pour renforcer son rôle de meneur». En plus de contribuer à assouplir l’accès aux financements au profit des pays africains, la présidence marocaine de la COP 22 a également plaidé pour que les projets liés à l’adaptation au changement climatique soient davantage pris en compte au lieu de ceux se rapportant à l’atténuation qui, jusqu’ici, se taillent la part du lion.

Enfin, la clôture de la COP 23  a vu trois initiatives environnementales portées par de jeunes Marocains recevoir des distinctions dans deux catégories différentes. Younes Lemsaoui s’est vu attribuer le Prix de la meilleure vidéo par la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique dans la catégorie «Youth Climate Action». L’association Tagadirt a, quant à elle, été distinguée par «Initiative Climat Afrique francophone». La conservation de la biodiversité oasienne, la préservation d’un arbre emblématique des zones arides, l’acacia, menacé par la coupe de bois, le bois de chauffe, et la plantation de 1.000 plants de palmiers dattiers dans une zone de 10 hectares, à Tamsouqt, région de Marrakech, ont particulièrement été appréciés à la COP 23. La troisième distinction a été remise à Walid Mahrouch, directeur de Green Gold Energy, pour son biocarburant fabriqué à partir de marc de café, de grignons d’olives et de sciure de bois. nSamir Benmalek

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