La Conférence de l’ONU sur les changements climatiques, la COP 23, qui s'est déroulée du 6 au 17 novembre à Bonn, s’était ouverte sur des appels pressants à maintenir le cap de l’Accord de Paris et par le passage du flambeau par la présidence marocaine à son homologue fidjienne. Salaheddine Mezouar, président de la COP 22, a remis le 15 novembre le year book au secrétaire général des Nations unies. «C’est la première fois que nous disposons d’un panorama de tout ce qui se passe à travers le monde en relation avec les questions climatiques. C’est une base de données qui sera accessible sur le portail électronique de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique», a fait savoir le président de la COP 22.
Lors d’un side event consacré au financement des projets d’adaptation au changement climatique, Christiane Bogenmann-Hagedorn, directrice au ministère fédéral allemand de l’Environnement, avait annoncé que son pays mobiliserait, cette année, 357 millions d’euros, dont 90% seront consacrés à la protection du climat et la promotion des énergies renouvelables au Maroc. «Le Maroc va de l’avant dans sa politique environnementale et constitue une source d’inspiration tout comme l’Allemagne», avait alors déclaré la responsable allemande. En rappelant la Centrale solaire d’Ouarzazate, Christiane Bogenmann-Hagedorn a estimé que cet investissement protège le climat en évitant l’émission de 800.000 équivalents tonnes de carbone, mais allège également le Budget du pays. «Le Maroc en tire de multiples avantages et l’Allemagne renouvelle son soutien. Nous nous devons de générer des connaissances ensemble et de les partager avec l’ensemble des partenaires. L’Afrique souffre beaucoup plus que l’Europe des changements climatiques», a-t-elle conclu.
Ousmane Jarju, directeur des Programmes pays au Fonds vert pour le climat, avait déclaré quant à lui : «Le Maroc est leader en Afrique et nous allons vous accompagner par l’accréditation de nouvelles entités en plus de celles qui le sont déjà. Cela montre votre engagement et le Fonds vert pour le climat appuiera encore le Maroc pour renforcer son rôle de meneur». En plus de contribuer à assouplir l’accès aux financements au profit des pays africains, la présidence marocaine de la COP 22 a également plaidé pour que les projets liés à l’adaptation au changement climatique soient davantage pris en compte au lieu de ceux se rapportant à l’atténuation qui, jusqu’ici, se taillent la part du lion.Enfin, la clôture de la COP 23 a vu trois initiatives environnementales portées par de jeunes Marocains recevoir des distinctions dans deux catégories différentes. Younes Lemsaoui s’est vu attribuer le Prix de la meilleure vidéo par la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique dans la catégorie «Youth Climate Action». L’association Tagadirt a, quant à elle, été distinguée par «Initiative Climat Afrique francophone». La conservation de la biodiversité oasienne, la préservation d’un arbre emblématique des zones arides, l’acacia, menacé par la coupe de bois, le bois de chauffe, et la plantation de 1.000 plants de palmiers dattiers dans une zone de 10 hectares, à Tamsouqt, région de Marrakech, ont particulièrement été appréciés à la COP 23. La troisième distinction a été remise à Walid Mahrouch, directeur de Green Gold Energy, pour son biocarburant fabriqué à partir de marc de café, de grignons d’olives et de sciure de bois. nSamir Benmalek