Réputé pour son calme imperturbable et son sourire affable, Saad Eddine El Othmani a depuis toujours incarné l’image de l’homme politique consensuel. Ce natif d’Inezgane un 16 janvier 1956 a, en effet, souvent représenté, à son corps défendant, l’antithèse de Abdelilah Benkirane, secrétaire générale du parti. Plus souple et plus ouvert au dialogue, le président du conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD) entamera ses nouvelles missions en tant que nouveau Chef du gouvernement désigné avec les faveurs du pronostic. Mais sa mission ne sera pas de tout repos, tellement les positions des formations politiques sont éloignées les unes des autres. Il devra réussir là où son devancier a échoué, à savoir parvenir à former une coalition gouvernementale cohérente et harmonieuse. Quel est donc le parcours de celui qui mènera les négociations pour la formation du futur exécutif ? Après avoir obtenu son baccalauréat en 1976, M. El Othmani a suivi des études sanctionnées par un diplôme en médecine de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca (1986), un diplôme en psychiatrie du CHU de Casablanca (1994) et un DES en études islamiques à la Faculté des lettres de Rabat (1999). C’est en 1981 que M. El Othmani a entamé sa carrière politique alors qu’il était encore étudiant. Au fil des années, il s’est imposé au sein des structures du parti.
En 1999, il est élu secrétaire général adjoint du parti puis de 2004 à 2008 il est secrétaire général. Depuis cette date, il est président du conseil national du PJD (le parlement du parti). M. El Othmani, qui a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération du 3 janvier 2012 au 10 octobre 2013, dans le cadre d’un remaniement ministériel, a occupé également plusieurs postes, dont ceux de vice-président de la Chambre des représentants (2010-2011), président du conseil national du PJD depuis 2008, membre du Congrès général des partis arabes et membre de la commission d’enquête parlementaire sur les évènements de Gdim Ezik. Il était également membre de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Chambre des représentants (2001-2002), membre du conseil maghrébin de la Choura depuis 2002, directeur du Mouvement populaire constitutionnel démocratique de 1998 à 1999 et membre fondateur du Parti du renouveau national. M. Othmani a été élu membre de la Chambre des représentants aux élections de 1997, 2002, 2007 et 2011. Aux élections législatives d’octobre 2016, il a été réélu dans la circonscription de Mohammedia. Son parcours académique a été marqué par plusieurs activités scientifiques et culturelles, notamment comme membre du bureau exécutif de l’association de la Rabita des oulémas de Dar Al Hadith Al Hassania, membre fondateur de l’Association marocaine de l’histoire de la médecine et de la Jamaa Islmaya, membre du comité exécutif du Mouvement de la réforme et du renouveau, membre du Mouvement de l’unicité et de la réforme, membre de la Bibliothèque Hassan II des recherches scientifiques et médicales et responsable des éditions Al Forkane. M. El Othmani est l’auteur de plusieurs livres et publications sur le fikh, la question de la femme en Islam et la médecine générale au Maroc. Il a également publié plusieurs articles dans des revues arabes et françaises sur les mêmes sujets. M. El Othmani est marié et père de trois enfants.