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Soufiane El Bakkali, un nouvel espoir

L’athlète marocain Soufiane El Bakkali a décroché, mardi soir, la médaille d’argent au 3.000 m steeple, lors des 16es Championnats du monde d’athlétisme à Londres (4-13 août). Les larmes de joie du jeune coureur sont totalement légitimes, puisqu’elles coïncident avec la fin d’une décennie de déceptions aux Mondiaux. El Bakkali pourrait ainsi devenir le chef de file d’une nouvelle génération d’athlètes ou, à défaut, leur servir de locomotive.

Soufiane El Bakkali, un nouvel espoir

Grandiose, l’athlète marocain Soufiane El Bakkali a décroché, mardi soir à Londres, la première médaille pour le Maroc aux 16es Championnats du monde, organisés dans la capitale britannique du 4 au 13 août. El Bakkali, avec un chrono de 8:14.49, a été devancé dans le sprint final par le champion olympique kenyan, Conselsus Kipruto, de quelques centièmes. Une fin de course magistrale, à laquelle s’est mêlé le médaillé d’argent olympique, Evan Jager, arrivé troisième. En réalité, toute la course a été un modèle tactique, avec le trio éthiopien qui a décidé de la cadence après le cap des 1.000 mètres. Ensuite, ce fut au tour des Kenyans de dicter leur loi lors du second tiers de la course. Outre le champion en titre Ezekiel Kemboi, son compatriote Jairus Birech et Kipruto ont posé leur candidature pour un énième podium kenyan.

Mais c’était sans compter sur la fougue d’El Bakkali et la volonté de Jager de se mêler à la lutte pour le titre. Tout s’est décidé dans le dernier tour. Kipruto lance l’offensive, mais El Bakkali ne le lâche pas d’une semelle. Les spectateurs encouragent les deux Africains qui sèment clairement l’Américain après le dernier obstacle aquatique. Kipruto sort alors sa dernière réserve d’énergie pour battre d’un cheveu El Bakkali, dont le visage en dit long sur son état d'esprit et exprime à la fois l’enchantement d’avoir décroché une médaille mondiale et la satisfaction après plus de sept années de dur travail, depuis que le jeune fassi avait décidé à 14 ans de faire du 3.000 m sa spécialité.

Une étoile est née, pourvu que ce ne soit pas une météorite

Dix ans ! Dix longues années que l’athlétisme national n’avait plus trouvé de place sur le tableau des médailles lors d’un Championnat du monde. Une décennie de vaches maigres, qui s’est achevée par un véritable affront : pas la moindre médaille aux Jeux olympiques ! Mais au milieu de toute cette succession de déboires dans ce qui, jadis, représentait la fierté de tout un peuple, apparait une lueur. Alors que personne ne l’attendait, Soufiane El Bakkali finissait à Rio au pied du podium, devancé par le même Kipruto, Jager et le Français Mekhissi (quatrième mardi soir à Londres).

El Bakkali a ensuite réalisé un véritable saut de qualité, en améliorant son chrono de 9 secondes. Deux victoires en Ligue de diamant (Rabat et Stockholm) au début de cet été ont ponctué la préparation d’El Bakkali. Au passage, le Marocain brise un record national vieux de 28 ans sur le 5.000 m indoor, dont l'ancien détenteur n'est autre que Saïd Aouïta. Au-delà de la rivalité naissante entre le Marocain et le Kenyan, qui s’annonce passionnante, le seul obstacle sur la route de la gloire est la pression que le public pourrait lui mettre sur les épaules. Certes, nous sommes tous avides de succès dans un sport qui nous est très cher, mais la sagesse voudrait qu’El Bakkali prenne le chemin des médailles, pas à pas. 

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