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Sous les eaux, Houston attend des pluies encore plus fortes

Aéroports et autoroutes fermés, habitants secourus par bateau : Houston, la quatrième ville américaine, subissait dans la nuit de dimanche à lundi des inondations «sans précédent» causées par la tempête Harvey qui a déjà fait au moins trois morts.

Sous les eaux, Houston attend des pluies encore plus fortes

La tempête tropicale Harvey a déjà causé la mort d’au moins trois personnes ; les précipitations pourraient atteindre l’équivalent des pluies annuelles dans les prochains jours. Houston, la métropole texane, est plus en plus isolée, les deux principaux aéroports ayant suspendu tous leurs vols commerciaux. Deux hôpitaux, dont l'un des plus grands de la ville, le Ben Taub Hospital, ont dû être évacué et les émissions d'une chaîne de télévision locale ont été interrompues. Des milliers de sauveteurs, pompiers, policiers, gardes-côtes, 3.000 membres de La Garde nationale et de simples volontaires, appuyés par vingt hélicoptères, étaient mobilisés pour sauver des gens de la montée des eaux parfois fulgurante. Dans les rues transformées en véritables canaux, seuls de rares véhicules pouvaient encore passer, dont d'énormes camions chargés de personnes évacuées.

Plus de 2.000 sauvetages ont déjà pu être réalisés. Les services d'urgence débordés ont appelé les habitants à grimper sur les toits de leurs maisons pour être vus par les hélicoptères de secours. Jeremiah et son fils de 6 ans, Jeremiah junior, ont eu de la chance. Ils ont eu le temps de grimper au premier étage de leur maison à Houston et se sont faufilés par une fenêtre avant d'être hissés à bord d'un hélicoptère. «Nous remercions Dieu, nous remercions Dieu», lance le père à un journaliste de la chaîne ABC locale. L'homme et son petit garçon n'ont que leur t-shirt et leur short pour se protéger de la pluie qui continue de tomber dru. Parfois, les moyens de sauvetage sont plus rudimentaires. Des policiers du quartier de South Central ont formé une chaîne humaine pour récupérer un homme accroché à un arbre. Le compte Twitter de la police de Houston a immortalisé le moment. Avec leurs canots pneumatiques ou même à l'aide de jet-skis, des armées de volontaires tentaient de secourir les habitants encerclés par les eaux. C'est le pire ouragan à frapper les États-Unis depuis Katrina, qui avait provoqué une catastrophe humanitaire avec plus de 1.800 morts en 2005. Le Président Donald Trump, qui avait promis d'attendre, afin de ne pas gêner les secours, ira sur place dès mardi. Le Texas devrait encore être confronté ce jour-là à des pluies torrentielles et des «inondations catastrophiques», selon le National Weather Service (NWS), car Harvey, rétrogradé en tempête tropicale, fait quasiment du sur-place. Les services météo évoquent des intempéries «sans précédent» dont «les conséquences ne sont pas encore connues». Le Président américain va pouvoir constater «la dévastation totale», a estimé le gouverneur du Texas, Greg Abbott, sur la chaîne de télévision MSNBC. «Ce sera déchirant pour lui», a-t-il ajouté, tout en assurant que le déplacement aurait lieu dans un endroit «à l'abri» où la tempête ne sera plus en train de sévir.

La tempête a fait au moins trois morts.
Mais des zones entières sont encore inaccessibles ou submergées, et le gouverneur Abbott a estimé qu'il était trop tôt pour donner un bilan humain. «C'est grave et ça va empirer», a-t-il averti sur «Fox News Sunday», soulignant que les dégâts atteindront «des milliards de dollars». «Même s'il y a une accalmie aujourd'hui, ne pensez pas que la tempête est terminée», a renchéri le maire de Houston, Sylvester Turner, encourageant ses 2,3 millions d'administrés à rester chez eux. Le maire a dû justifier sa décision de ne pas ordonner en amont une évacuation préventive : «vous ne pouvez pas mettre 2,3 millions de personnes sur la route, c'est dangereux», a assuré Sylvester Turner. «C'est dingue de voir les routes sur lesquelles on conduit tous les jours qui sont totalement sous l'eau», dit à l'AFP John Travis, un habitant de Houston. «Avec toutes ces inondations, on ne peut aller nulle part», confie de son côté Brit Breger. Mais ce n'est pas terminé pour la région de la capitale de l'industrie pétrolière américaine. D'après le dernier bulletin du Centre national des ouragans (NHC), entre 38 et 63 cm de pluie devraient encore y tomber d'ici jeudi, pour un cumul total pouvant atteindre 127 cm. Au même moment sur la côte texane, ravagée par le plus puissant ouragan qui ait touché l'État depuis 1961, l'heure était au constat des dégâts. Mais là aussi, le répit pourrait n'être que bref, car le littoral devrait voir arriver les inondations s'écoulant de l'intérieur des terres.

La côte texane accueille près d'un tiers des capacités de raffinerie de pétrole des États-Unis et le golfe du Mexique 20% de la production américaine. Plus d'une centaine de plateformes ont été évacuées, représentant environ un quart de la production quotidienne de brut et de gaz, et de nombreuses installations à terre fermées. Le géant pétrolier américain ExxonMobil a ainsi annoncé l'arrêt des activités de son site de Baytown, l'un des plus grands du monde, proche de Houston.

 Avec agences

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