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Souss-Massa, une région à fort potentiel mais qui s'essouffle

Agriculture, tourisme et pêche. Trois secteurs qui ont fait de Souss-Massa l’une des régions les plus dynamiques du pays. Aujourd’hui, ces secteurs, dits traditionnels, s’essoufflent dans un environnement caractérisé par un stress hydrique qui s’aggrave, un exode rural croissant et un chômage des jeunes préoccupant. La région fait également face à une hémorragie de l'investissement, qui n'est pas sans effet sur sa croissance. Elle a besoin d'un nouveau dynamisme pour exploiter tout son potentiel.

Souss-Massa, une région à fort potentiel  mais qui s'essouffle

C'est indéniable. Souss-Massa est l’une des régions les plus prospères du pays. Elle traîne cependant des boulets l'empêchant d'aller plus avant. C’est l’un des principaux constats de l’étude commanditée par la région au cabinet McKinsey. Déclinée en une vision stratégique à horizon 2035 et un programme de développement régional (PDR) à horizon 2022, l’étude plante d’emblée le décor : «Souss-Massa est une région importante et critique au niveau national avec un potentiel de développement socio-économique certain, mais avec des disparités régionales importantes». Souss-Massa représente, en effet, près de 7% du PIB national, tirés principalement de l’agriculture, la pêche et le tourisme. Mais elle fait pâle figure dès qu'il s’agit d’indicateurs sociaux. Elle pointe ainsi au 10e rang sur l’indice de développement humain. Un classement que la région pourrait avoir du mal à améliorer, ses moteurs historiques de croissance commençant à s’essouffler. Le diagnostic de McKinsey révèle, en effet, que la croissance économique de Souss-Massa est en légère décélération depuis 2010, avec toutefois une forte résilience comparée à d’autres régions. La forte dépendance de la région de l'agriculture, du tourisme et de la pêche, qui représentent près de 45% du PIB régional, n’est pas sans risque, surtout lorsqu’on sait que ces secteurs montrent des signes de faiblesse. Qui plus est dans un environnement qui se détériore.

À en croire l’étude, l’exode rural a induit un fort taux de chômage, principalement chez les jeunes. De plus, les domaines de la santé et de la lutte contre la pauvreté accusent d’importants retards. L’offre de soins serait insuffisante : 6 lits pour 10.000 habitants contre 8 en moyenne à l'échelle du pays. Le niveau d'éducation est également inférieur à la moyenne nationale, tant sur les compétences fondamentales (taux d'analphabétisme de 33% contre 31% pour tout le pays) que sur la formation supérieure (5% de la population a suivi un cursus universitaire vs 6% au niveau national).

Les experts déplorent également la forte pression sur les ressources naturelles. «Le déficit hydrique atteint 350 mn/m3 avec des retards de mise en œuvre des projets visant à augmenter l’accès à l’eau. De même, les ressources halieutiques se raréfient à cause de la migration du stock», alerte McKinsey. Les auteurs de l’étude sonnent, en outre, l’alarme quant à la persistance «d’un fort enclavement de quelques provinces, en particulier Taroudant et Tata», ainsi qu’à la précarité sociale encore importante chez les travailleurs saisonniers notamment dans le secteur agricole. Pour rappel, la région de Souss-Massa est constituée de 2 préfectures (Agadir Ida Outanane et Inezgane Aït Melloul) et de 4 provinces (Chtouka Aït Baha, Tiznit, Taroudant et Tata).

Autre facteur impactant l’économie de la région, et non des moindres, la panne de l’investissement. Souss-Massa connait une forte baisse des investissements publics et privés, selon McKinsey. L’investissement public est largement inférieur à la moyenne nationale et l'investissement privé chute : -44% entre 2010 et 2012 et autant entre les deux années suivantes. Que faire donc pour remonter la pente ? Le cabinet a formulé plusieurs recommandations. «Il est nécessaire d’articuler la relance économique autour des moteurs traditionnels, tout en engageant une diversification des sources de croissance économique. Une mise à niveau radicale du Grand Agadir est urgente, et ce, pour améliorer l’attractivité de l’ensemble de la région. De même, il faudra développer une vocation industrielle différente pour la région», estiment les auteurs de l’étude. Ces derniers ont défini 6 principaux axes constituant la vision Souss-Massa 2035 et qui consistent à faire de la région un pôle d’innovation agricole à vocation africaine (1), une destination touristique multi-produit moteur de croissance (2), une référence nationale dans l’entrepreneuriat et l’employabilité des jeunes (3), un leader du développement durable au Maroc (4), un modèle d’intégration économique et sociale des migrants de la région et dans la région (5) et de favoriser l’émergence du Grand Agadir comme métropole opérationnelle au centre d’un réseau urbain structurant la région (6).

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