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«Le Tri-nations vise à faire connaitre et développer le rugby dans le Maghreb»

La ville d’Oujda accueille, du 16 au 24 décembre, la deuxième édition du tournoi Tri-nations du Maghreb de rugby. Une occasion de voir s’affronter les sélections du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Pour en savoir plus sur cette compétition et sur le rugby africain en général, le président de Rugby Afrique, Abdelaziz Bougja, s’est exprimé en exclusivité pour «Le Matin». Bougja évoque l’intérêt d’organiser ce genre de tournois, les chances du Maroc pour se qualifier en Coupe du monde et l’avenir du rugby dans le continent.

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La ville d’Oujda accueille le Tri-nations du Maghreb. Pourquoi avoir choisi Oujda ? Que pourra apporter cet événement au développement du ballon ovale au Maroc ?
Abdelaziz Bougja
  : Le choix de la ville est du ressort du pays organisateur, en l’espèce de la Fédération royale marocaine de rugby. Je pense que c’est un bon choix, il permet par là même de saluer la mémoire d’une partie de ceux qui ont fait le rugby marocain. De même, il est important au sport et au rugby en particulier de se décentrer des villes comme Casablanca ou Rabat. En ce qui concerne les bénéfices ou retombées pour le Maroc, c’est avant tout, de mieux faire connaitre la discipline et de la développer au niveau du Maghreb. Les rencontres seront par ailleurs télévisées, c’est une opportunité d’animation et de découverte pour de nombreux téléspectateurs à travers le Maghreb.

Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont des pays avec une culture rugby qui remonte à plus d’un siècle. Pourtant, ce n’est que la deuxième édition du Tri-nations du Maghreb. Pourquoi ce retard à votre avis ?
Pour revenir sur l’histoire du rugby au Maghreb, seule celle du Maroc est presque centenaire puisque les premiers clubs marocains (Le COC, RUC, Cheminots, Aspttr) ont été fondés dans les années 1920, mais peu de Marocains jouaient au rugby à cette période. La Fédération royale marocaine date de 1956, celle de Tunisie de 1971, et la Fédération algérienne est toute récente (2014). Il n’y a pas de retard. L’idée du tournoi a germé après la création de la fédération algérienne. Ce tournoi permet de rapprocher la jeunesse des 3 pays frères, c’est aussi une bonne opportunité de mieux se connaitre. La première édition à Oran a été un succès à mettre au crédit des jeunes dirigeants algériens. Nous espérons que cette édition connaitra la même réussite.

Le XV marocain a remporté récemment la Silver Cup à Casablanca. Pensez-vous que la sélection nationale soit en mesure de décrocher l’une des places qualificatives à la Coupe du monde au Japon ?
Le Maroc s’est qualifié aux éliminatoires de la Coupe du monde en remportant la Silver Cup de Rugby Afrique à Casablanca. Dans toute participation sportive, il y a espoir, on joue d’abord pour participer mais aussi pour gagner. Le rugby marocain a connu des phases difficiles ces derniers temps, il revient petit à petit sur la scène africaine et mondiale, ses prochaines confrontations seront difficiles, car le niveau est bien supérieur. La Namibie, le Kenya et l’Ouganda ont fait d’importants progrès, il reviendra aux Marocains de bien préparer les 5 rencontres de la Gold Cup, dont 2 sont prévues à domicile.

La World Rugby a attribué récemment l’organisation de la Coupe du monde 2023 à la France, au détriment de l’Afrique du Sud. Hormis cette dernière, pensez-vous qu’un autre pays africain puisse accueillir l’événement planétaire ?
L’un de nos parrains a obtenu cette organisation et nous en sommes contents. Bien que nous aurions souhaité que cette Coupe du monde soit organisée en Afrique. J’en profite pour vous informer que Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, nous fera le privilège d’être présent à Oujda pour le Tri Nations.
Il est aujourd’hui difficile d’envisager qu’un autre pays africain autre que l’Afrique du Sud puisse organiser une Coupe du monde. Le niveau de développement est totalement différent, le nombre de licenciés en Afrique du Sud se chiffre à 500.000 et le budget de la fédération est de 150 millions d’euros.
Le réel développement du rugby en Afrique a commencé en 2002, avec 6 pays pratiquants aujourd’hui ce sont 38 pays et 1.500.000 licenciés à travers le continent. Je pense qu’avant d’organiser une Coupe du monde, nous avons besoin de consolider le rugby sur le terrain, avec plus de licenciés, plus de clubs, un meilleur niveau… Nous avons accompli des progrès incommensurables en rugby à 7 avec le Kenya, Le Zimbabwe et l’Ouganda. Il s’agit aujourd’hui pour nous de continuer à progresser méthodiquement, nous ne sommes pas pressés d’organiser une Coupe du monde.

Le rugby à VII et le rugby féminin connaissent un développement significatif. Que fait Rugby Afrique pour promouvoir ces deux catégories ?
En premier lieu, les opérations de «Get into Rugby» qui permettent annuellement de regrouper dans tous les pays africains plus de 500.000 jeunes filles et garçons. Il y a aussi le recrutement de 10 cadres africains qui sillonnent le continent afin de développer la discipline. Nous avons aussi une meilleure visibilité grâce à la télévision et aux contrats de diffusion, ainsi qu’une meilleure connaissance du rugby en Afrique par le biais de l’Agence APO.
Le rugby à VII permet rapidement aux jeunes d’adhérer à ce sport, car plus ludique et demande moins de moyens pour la mise en place, comparé au rugby à XV, qui est plus élaboré et demande une meilleure connaissance du jeu.
Le rugby à VII permettra au rugby africain de s’affranchir d’une étape. Les femmes en Afrique seront le réel vecteur de développement du rugby, car d’une part, elles sont la prescription pour les enfants et à la base de l’éducation. Tout sport qui souhaite se développer doit intégrer la femme. Nos résultats à cet effet sont éloquents, puisque de plus en plus de femmes dans tous les pays jouent au rugby malgré les barrières et les obstacles. 
Ce développement est fantastique. 

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