Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Trop lente, la transformation structurelle au Maroc !

Malgré un rebond de la croissance à 3,8% en 2017, le Maroc reste confronté au défi de la transformation structurelle, que le dernier rapport de la Banque mondiale sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord juge relativement lente. Le pays s’appuie encore sur les activités non marchandes et ses gains de productivité demeurent limités, en dépit d’investissements colossaux.

Trop lente, la transformation structurelle au Maroc !
Pour la Banque mondiale, les principaux défis demeurent la poursuite d’une croissance plus forte sous l’impulsion du secteur privé, la promotion de l’emploi et d’une prospérité partagée.

«Après une mauvaise campagne agricole en 2016, le secteur primaire devrait rebondir en 2017 et propulser la croissance du PIB marocain à 3,8%». C’est ce qu’estime la Banque mondiale dans son dernier Rapport de suivi de la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), lancé le 17 avril au soir à Rabat, en collaboration avec l’OCP Policy Center.

«On s’attend à une production céréalière supérieure à sa moyenne historique (102 millions de quintaux ont été annoncés hier par le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, lors des Assises de l'agriculture, Ndlr) et le PIB agricole devrait augmenter de près de 10%. On prévoit également un accroissement du PIB non agricole qui – bénéficiant de l’embellie du secteur agricole et de la confiance grandissante à la fois des consommateurs et des producteurs – serait légèrement supérieur aux tendances récentes (3% en 2016 Ndlr)», expliquent les économistes de l’institution de Bretton Woods. «Cela dit, il est peu probable que cette conjoncture positive se traduise par d’importantes améliorations dans la structure du marché du travail au Maroc», déplorent les experts de la Banque mondiale.

À leurs yeux, le pays reste confronté au défi d’une transformation structurelle jugée relativement lente. Parce que structurellement, il s’appuie encore sur les activités non marchandes (comme la construction), ses gains de productivité ont été limités durant les deux dernières décennies, en dépit d’investissements considérables. Et ces investissements – principalement de grands projets d’infrastructure financés par l’État – ne sont pas encore parvenus à stimuler la croissance. «Pour accroître ses gains de productivité et sa compétitivité à moyen terme, le Maroc doit s’atteler à renforcer la gouvernance dans le secteur public, moderniser l’administration, renforcer les liaisons entre les régions et améliorer les résultats du système éducatif. Au bout du compte, sa prospérité dépend fondamentalement de sa capacité à densifier son capital humain», recommandent les économistes de l’Institution. En termes de croissance, le Maroc fera mieux que la moyenne de la région MENA qui devrait reculer jusqu’à 2,6% (3,5% en 2016), en raison du ralentissement de la croissance des économies exportatrices de pétrole (2,4%, soit 1,1 point de pourcentage de moins qu’en 2016).

La croissance des pays importateurs de pétrole devrait, elle, atteindre 3,5% en 2017, contre 2,9% en 2016. Cependant, au regard de la volatilité de la production agricole marocaine, des perspectives économiques peu optimistes dans la zone euro et du risque persistant d’une dégradation de la situation géopolitique dans la région, les prévisions pour le pays sont orientées à la baisse : 3,7% en 2018 et 3,6% en 2019 (toujours mieux que la croissance moyenne de la région MENA pour les deux prochaines années : 3,2%). Et ce n’est pas tout. «Après la libéralisation réussie des prix à la pompe, l’augmentation anticipée de 30% des cours mondiaux du pétrole va aussi permettre de mesurer l’acceptabilité et la robustesse du nouveau système de tarification», indiquent les analystes de la Banque. Cette évolution «va contribuer à détériorer le solde du compte courant, mais comme de coutume, les besoins de financements extérieurs ne présentent pas un risque majeur compte tenu du niveau relativement bas de la dette extérieure et de l’accès du pays aux marchés internationaux», rassurent-ils. Globalement, pour l’avenir, les principaux défis pour le Maroc demeurent la poursuite d’une croissance plus forte sous l’impulsion du secteur privé, la création d’emplois et la promotion d’une prospérité partagée. 

Lisez nos e-Papers