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Un coup de pub pour le dossier Maroc 2026, mais sans réel effet sur l’activité économique

Attribué au Maroc en remplacement du Kenya, le Championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN) suscite plusieurs questions. Combien coûte l’organisation ? Qui paye ? Que peut-on espérer en tirer ? Aura-t-il un impact sur l’activité économique ? Autant de questions auxquelles le «Matin» a tenté d’apporter une réponse.

À défaut d’organiser la Coupe d’Afrique des nations, le Maroc devra se contenter du CHAN, en l'accueillant à la place du Kenya. Autrement dit, l’organisation de cet événement n’est pas une action réfléchie, mais le fruit d'un concours de circonstances et pour prêter main-forte à la Confédération africaine de football qui recherchait une solution de rechange après l’éviction du Kenya. L’attribution de cet événement à l’improviste au Royaume explique l’absence d’une quelconque étude d’impact, avec une estimation du coût de l'organisation ou de l'effet sur l’activité économique.

Interrogé par le «Matin» sur l’impact du CHAN sur l’activité économique, Moncef El Yazghi, chercheur en sport et auteur du livre «Les Politiques sportives du Maroc 1912-2021», a assuré que cette compétition n’aura aucun impact sur l’activité économique, compte tenu de la petite taille de cet événement. Et de poursuivre : «le pari du Maroc n’est pas de réaliser un profit économique. Je pense qu'il n’a pas raisonné en termes de profit économique en déposant sa candidature. D’ailleurs, aucun responsable marocain n’a fait de déclaration dans ce sens en tablant sur un quelconque profit. L’organisation du CHAN est avant tout la consécration de la nouvelle orientation africaine du Royaume. C’est une façon de prouver qu’il peut organiser des manifestations continentales et internationales sans le moindre souci. C’est un test grandeur nature pour montrer les capacités du Royaume d’organisation des grands événements», nous a-t-il déclaré.

El Yazghi a assuré qu’à part peut-être l’augmentation du nombre de nuitées dans les villes qui accueillent la compétition, l’événement n’aura aucun impact sur l’activité économique. En revanche, aucune information ne circule sur le coût de l'organisation de l'événement ni sur la partie qui paiera les factures. En fait et loin de toute considération économique, le CHAN est considéré par les experts du football comme un coup du pub pour promouvoir la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde 2026. Il sera une occasion de mettre en lumière les infrastructures sportives et hôtelières du Maroc et ses capacités en termes d’organisation des grands événements sportifs.

Pas d’impact sur le marché du sponsoring

Le marché du sponsoring, qui habituellement se frotte les mains à l'occasion de l’organisation des événements, ne fanfaronne pas à l’annonce de l’attribution du CHAN au Maroc. D’après Zaki Lahbabi, directeur général de Transatlas Sport Management (TSM), agence spécialisée dans le marketing sportif, le marché du sponsoring ne devrait pas bouger beaucoup : «C’est sympa d’organiser le CHAN, mais ce n’est pas un tel événement qui va attirer les sponsors. Le CHAN, ce n’est pas la CAN. C’est bénéfique d’organiser ce genre d’événement pour se préparer pour des événements plus importants, mais il n’aura aucun impact sur le marché du sponsoring», a-t-il indiqué. aLahbabi a cependant relativisé quelque peu son propos, en assurant qu’un bon parcours de l’équipe nationale pourrait faire bouger le marché, comme il en a été le cas avec le Raja, lors de la Coupe du monde des clubs en 2013. Si l’équipe nationale joue bien, ça va peut-être avoir un petit impact sur l’évolution du marché. Lahbabi précise que la clé de l’évolution du marché du sponsoring est à trouver dans le football en général et pas seulement dans l'équipe nationale. Les clubs, dit-il, doivent être bien organisés avec à leur tête des dirigeants à la hauteur. «L’image que renvoient les clubs marocains actuellement est très négative et ce n’est pas rassurant pour les partenaires».

Déclaration : Nasser Larguet, directeur technique

«Le CHAN est une occasion de suivre l’évolution du football africain»

En plus des gains en termes de promotion de la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde 2026, le CHAN devra offrir à la direction technique nationale une occasion inespérée de voir de près l’évolution du football africain. D’après Nasser Larguet, la direction technique nationale (DTN) va mobiliser tous ses cadres techniques pour superviser l’ensemble des matchs : «Au niveau de la DTN, tous les entraîneurs qui travaillent avec nous vont être mobilisés pour superviser l’ensemble des matchs pour être au fait de l’évolution du football africain et de ce qu’on peut en tirer. Le CHAN nous offre également la possibilité d'observer toutes les équipes qualifiées et surtout de les suivre 

techniquement afin de savoir leurs points forts et faibles». 

 

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