«Le légionnaire d’automne», c'est le nom du papillon dont la larve ravage les cultures emblématiques de l'Afrique. Originaire d'Amérique, cette maladie qui affecte le maïs, le mil, mais aussi les cultures maraîchères et le coton, a fait sa première apparition en 2016 au Nigeria, à São Tomé-et-Principe, au Bénin et au Togo. D'autres foyers sont également apparus cette année au Ghana et en Afrique australe confirmant ainsi sa rapide expansion si aucune mesure n'est prise. Le 19 octobre à Abidjan, en recevant le Prix mondial de l'alimentation 2017, Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD), en avait appelé aux décideurs politiques, aux organismes à but non lucratif, aux entreprises et aux universités afin de prendre «des mesures urgentes contre le légionnaire qui est un danger manifeste et bien réel». L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a organisé une réunion consultative à Harare (Zimbabwe), en février de cette année, avec les représentants des gouvernements et des parties prenantes d’Afrique australe pour faire le point sur la situation.
«Bien qu’il soit trop tôt pour connaître l’impact à long terme de la chenille légionnaire d’automne sur la production agricole et la sécurité alimentaire en Afrique, ce ravageur a le potentiel de causer de sérieux dégâts et des pertes de rendement importantes», avertit la FAO. Dans une note d’information sur la chenille légionnaire d’automne en Afrique, la FAO dit s'engager sur le court terme à apporter l’expertise acquise «de sources pertinentes et les adaptera à l’Afrique». Sur le long terme, l'Organisation s'emploiera à développer des systèmes agricoles durables en utilisant la lutte intégrée (lutte chimique et biologique) contre les ravageurs et des technologies innovantes en mettant l’accent sur les mesures préventives. Cette maladie est d'autant plus préoccupante qu'en Afrique subsaharienne, 208 millions de personnes dépendent du maïs pour assurer leur alimentation. Et c'est pour cette raison qu'en décembre 2016 l'armée zambienne a été mise à contribution pour acheminer des insecticides dans les provinces affectées. Pour l'heure, le Bassin méditerranéen est indemne.