L’activité était intense jeudi après-midi au souk de dattes de Derb Mila, pour le plus grand bonheur des commerçants. Il faut dire que cette année, la production locale est présente en force, contrairement à l’année dernière où elle a été impactée par la sécheresse. Haj Abdeslam Fath Allah, l'amine du souk, nous a assuré que le souk était bien approvisionné pour ce mois du Ramadan. «Il y a toutes sortes de dattes. Le client a l’embarras du choix entre les dattes locales et importées. L’offre répond de loin à la demande à toutes les bourses. Chaque citoyen peut s’approvisionner en fonction de son budget. Les prix commencent entre 10 et 15 DH le kg pour “bousset hami”, entre 20 et 30 DH pour “jihl” et ça peut aller jusqu’à 150 DH pour “Majhoul”», nous a-t-il indiqué.
Abdelmajid Al Bouyahyaoui, agriculteur et commerçant, abonde dans le même sens. Il assure que l’offre répond largement à la demande. Néanmoins, il a pointé du doigt la concurrence des dattes importées de Tunisie, d’Irak, d’Arabie saoudite, d’Algérie… «Malheureusement, on souffre de la concurrence des dattes importées, surtout durant le mois du Ramadan. Ces dattes importées ont l’avantage d’être présentées dans de beaux emballages. Les clients, quand ils achètent, regardent surtout l’emballage et pas la qualité du produit», a-t-il regretté. Il en profite pour réclamer une usine de dattes dans sa région de Zagoura, afin de les conserver et les emballer pour bien les présenter aux clients. Najem a, quant à lui, mis l’accent sur la qualité des dattes cette année : «Il y a de la qualité cette année. Ce n’est pas comme l’an passé où la production locale était faible en raison de la sécheresse». Et de poursuivre que cette année, il y a une activité dense au souk.
Prix jugés un peu chers
Malgré cette offre abondante, les prix de certaines dattes sont jugés trop élevés par certains clients. C’est le cas de Majid, qui trouve que certaines variétés sont trop chères : «Il y a des dattes dont les prix atteignent 50 DH le kg. C’est trop élevé pour le citoyen. Combien gagne le citoyen pour se permettre de payer les dattes à ce prix ? Les prix ont augmenté de 10 à 20 DH durant cette semaine. On a vérifié les prix à la médina et on s’est rendu compte que c’était moins cher là-bas, alors qu’il s’agissait de revendeurs. Combien de marge font donc les commerçants d’ici», s’est-il interrogé ! Son ami Ahmed, quant à lui, juge regrettable que les clients ne puissent vérifier ce qu’il y a dans les boites de dattes : «On ne sait pas ce qu’il y a dans les cartons. On ne nous laisse pas voir. On ne voit qu’une seule face. Il se pourrait qu’à l’intérieur il y ait des dattes pourries. On aimerait bien s’assurer que les dattes en dessous sont de même qualité que celles qui sont exposées».
Abderrahman Ichi
