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Une reprise au Maroc, mais sans emplois !

Selon le nouveau rapport du FMI sur les perspectives de croissance, le Maroc fera mieux que la moyenne mondiale en 2017 avec un taux de 4,4%. Il fera également mieux que la région MENA et l’Afrique subsaharienne. Cependant, cette reprise serait sans effet sur l’emploi, le chômage devant rester élevé avec 9,3% cette année et monter à 9,5% en 2018.

Une reprise au Maroc, mais sans emplois !
Selon le FMI, la croissance mondiale devrait passer de 3,1% en 2016 à 3,5% en 2017.

La valse des chiffres sur les prévisions de croissance au Maroc se poursuit. Avec un dénominateur commun, puisque toutes tablent sur la reprise. La dernière en date émane du Fonds monétaire international (FMI) qui a publié mercredi son nouveau rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale, avec des prévisions plus optimistes que celles de la Banque mondiale pour le Maroc. Le FMI prévoit, en effet, pour le royaume un taux de croissance de 4,4% cette année, après 1,5% en 2016. La Banque mondiale, rappelons-le, prédit, elle, une augmentation du produit intérieur brut (PIB) marocain de 3,8% en 2017.

Selon le FMI, le pays fera mieux que la moyenne mondiale qui devrait passer de 3,1% en 2016 à 3,5% en 2017. La croissance du pays sera également plus rapide que celle de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Afghanistan&Pakistan qui ralentirait à 2,6% après 3,9% en 2016 (pour la seule région MENA, la moyenne atteindrait 2,3% au lieu de 3,8% en 2016). Le PIB marocain devra, également, augmenter à un rythme plus important que celui des pays importateurs de pétrole de la région MENA dont la moyenne se situerait à 4%, cette année. En Afrique du Nord, l’économie marocaine se distinguerait face à l’Égypte (3,5%), la Tunisie (2,5%) et l’Algérie qui enregistrerait une croissance atone de 1,4% cette année après 4,2% en 2016.

Cependant, les clignotants de l’économie marocaine ne sont pas tous au vert. Déjà, le FMI prédit un ralentissement de la croissance du pays en 2018 à 3,9%, au moment où la région
MENA-Afghanistan&Pakistan signerait un rebond à 3,4% (dont 3,2% pour la moyenne MENA) grâce essentiellement à l’amélioration de la croissance globale des pays importateurs de pétrole à 4,4% et à leur tête l’Égypte (4,5%). L’Institution alerte, par ailleurs, sur le taux de chômage qui restera fort au Maroc. Il passerait ainsi de 9,3% en 2017 à 9,5% en 2018, après 9,4% en 2016. L’inflation se situerait, elle, à un niveau faible estimé à 1,2% pour cette année, contre 1,6% l’année dernière et une projection de 1,5% pour 2018. Concernant le solde extérieur courant, le FMI table sur un allégement du déficit de 3,9% en 2016 à -2,6% cette année et -2% l’année prochaine.
Globalement, le FMI souligne que l’expansion modérée attendue dans la région MENA s’explique par le ralentissement de la croissance globale dans les pays exportateurs de pétrole en raison de l’accord de réduction de la production conclu par l’OPEP en novembre 2016, qui masque le redressement attendu de la croissance non pétrolière à mesure que le rythme de l’ajustement budgétaire face à la baisse structurelle des recettes pétrolières ralentit. La persistance de troubles et de conflits dans beaucoup de pays de la région freine aussi l’activité économique. En Arabie saoudite, la plus grande économie de la région, la croissance devrait ralentir à 0,4% en 2017 en raison de la baisse de la production pétrolière et de l’assainissement budgétaire en cours, avant de remonter à 1,3% en 2018. La croissance dans la plupart des autres pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe devrait fléchir de manière similaire en 2017.

En Afrique subsaharienne, une reprise modeste est prévue en 2017 avec une croissance de 2,6% qui passerait à 3,5% en 2018. Au niveau des principales puissances économiques du continent, «après s’être contractée de 1,5% en 2016 en raison de perturbations dans le secteur pétrolier, conjuguées à des pénuries de devises, d’électricité et de carburants, la production au Nigeria devrait augmenter de 0,8% en 2017 grâce à un redressement de la production pétrolière, à une croissance persistante dans l’agriculture et à une augmentation de l’investissement public», est-il souligné. En Afrique du Sud, la reprise devrait également être, avec une prévision de croissance de 0,8% en 2017, grâce au rebond des prix des produits de base, à une amélioration de la situation sur le plan de la sécheresse et à l’expansion des capacités de production.

En Angola, la croissance devrait aussi devenir positive en 2017, à 1,3%, portée par une expansion dans le secteur non pétrolier sous l’effet de l’augmentation des dépenses publiques et une amélioration des termes de l’échange. «Cependant, les perspectives de la région restent en demi-teinte : la croissance de la production ne devrait dépasser que modérément la croissance de la population sur l’horizon de prévision, après y avoir été inférieure en 2016», est-il indiqué. Selon le FMI, beaucoup de pays exportateurs de produits de base doivent encore s’ajuster pleinement à la baisse structurelle des recettes tirées des produits de base, parce que les prix de ces produits demeurent bas, ce qui freine la croissance au Nigeria, en Angola et dans les pays exportateurs de pétrole de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale. 

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