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Violences dans le milieu scolaire : un phénomène qui prend de l’ampleur

Les cas de violence des élèves envers leurs enseignants dans les établissements scolaires ont défrayé la chronique récemment. Des scènes de violence accrues qui ont choqué l’opinion publique et ont poussé le gouvernement à réagir.

Violences dans le milieu scolaire : un phénomène qui prend de l’ampleur

Les enseignants ont fait la Une de la presse marocaine durant les derniers mois de 2017, malgré eux. Un grand nombre d’entre eux ont été victimes de violences de la part de leurs élèves. On a ainsi eu droit à une professeure blessée à l’arme blanche, un enseignant blessé par une bouteille brisée, un autre battu par ses élèves… des cas de violence partagés sur les réseaux sociaux et divisant l’opinion publique, entre ceux qui crient au scandale et ceux défendent les jeunes.
Si la violence à l’école n’est pas un phénomène nouveau, c’est la recrudescence et la banalisation de celle-ci qui choquent la société marocaine. Refusant de continuer à subir ces comportements, les enseignants se sont révoltés. C’est ainsi que le corps des enseignants a débrayé les 8 et 9 novembre dernier. Lors de leur manifestation, les professeurs ont soutenu que «la multiplication des cas de violences n’est autre que le résultat du discours humiliant envers les enseignants».
Face à la polémique, le ministère de l'Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique avait réagi en publiant un communiqué où il dénonce ces actes répétés envers le corps des enseignants, affirmant que «la sécurité physique des cadres de l'éducation et de l'administration est un droit inaliénable et une ligne rouge». Le ministère a indiqué, par la suite, que selon les statistiques collectées à travers le portail «Marsad», 86 cas de violence ont été enregistrés pour l’année scolaire 2016-2017, dont 47 cas entre les élèves, 19 entre professeurs et élèves (professeur contre élève ou élève contre professeur) et 12 autres cas de violence par des personnes étrangères à l’établissement scolaire. Le ministère de tutelle a également publié une note ministérielle qui consacre plusieurs principes, notamment ceux qui considèrent la violence dans le milieu scolaire comme un comportement inadmissible. Ladite note met aussi l’accent sur la nécessité de faire face à la violence en adoptant une démarche à la fois participative, préventive et inclusive. Au programme : multiplier les campagnes de sensibilisation et de prévention, en partenariat avec tous les acteurs dans le domaine, mais aussi renforcer le rôle des conseils d’établissement, des clubs éducatifs, des centres d’écoute et de médiation, ainsi que des centres de veille. Dans ce cadre, le ministère a également adressé ses orientations aux Académies régionales d’éducation et de formation, ainsi qu’aux directions provinciales pour se porter partie civile dans les affaires de justice touchant aux hommes et femmes de l’enseignement.

De son côté, le gouvernement a réagi en condamnant les actes qui portent atteinte à l’image de l’école. Le Chef de l’Exécutif avait même annoncé la tenue d’une réunion en vue de mettre en place les mesures nécessaires afin de mettre fin à ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur dans la société marocaine, ainsi que l’élaboration d’une loi-cadre qui posera les bases d’un traitement «stratégique et profond» du fléau de la violence dans les établissements scolaires.
Répondant aux questions orales à la Chambre des représentants durant le mois de novembre, le ministre de l’Éducation nationale par intérim, Mohammed Laaraj, a réitéré l’engagement du gouvernement à éradiquer ce phénomène tout en insistant sur le nombre réduit des cas de violence, malgré les apparences. En effet, le ministre a révélé que les cas de violences relevés au niveau des écoles restent marginaux et ne dépassent pas 86, sur une population de 7 millions d’élèves.

Prenant conscience de l’importance que prend le phénomène dans le Maroc, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a présenté, récemment à Rabat, une étude intitulée : «Analyse de la situation de la violence en milieu scolaire». L’Unesco estime ainsi que la mise en place des cours d'éducation sur les valeurs et la valorisation du statut des enseignants sont les meilleurs moyens de contrecarrer la violence en milieu scolaire. «L'amélioration du niveau de vie et du salaire de l'enseignant l'aidera à se consacrer davantage à ses élèves et il sera ainsi moins tenté d'organiser des cours de soutien payants», indique le document. Celui-ci note «qu'une attention particulière devrait être accordée à la promotion des activités parascolaires et au renforcement des centres d'écoute au niveau des établissements scolaires». Notons que l’élève ayant agressé son enseignante, à Casablanca, à l’aide d’une arme blanche, a écopé de quatre mois de prison ferme et 30.000 DH d’amende. nHafsa Sakhi

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