La régionalisation avancée est un chantier stratégique déterminant pour l’avenir du Maroc. Partant de ce constat, dressé à plusieurs reprises par S.M. le Roi Mohammed VI dans Ses discours adressés à la nation, le Groupe «Le Matin» a placé cette question au centre de son rendez-vous annuel, le MoroccoToday Forum (MTF). Organisée vendredi à Casablanca, l’édition de cette année s’est déroulée sur le thème «Disparités régionales, Écosystème pour la concrétisation d'un développement harmonieux». Des interventions de haute facture ont marqué la séance d’ouverture.
Pour sa part, le wali, directeur général des Collectivités locales, Khalid Safir, a souligné que «le processus de décentralisation représente pour le Maroc un choix irréversible et un chantier prioritaire». Selon lui, ce chantier a déjà fait l’objet de plusieurs réformes permettant aux citoyennes et citoyens de disposer d’une administration de proximité, efficace, autonome, efficiente et à leur écoute. Pour l’ancien wali de la région de Casablanca, le processus de régionalisation, qui a été entamé dès les premières années de l’indépendance, s’est affirmé avec la consécration de la régionalisation avancée par l’adoption de la Constitution de 2011 et la promulgation des lois organiques relatives aux Collectivités territoriales en 2015.
De son côté, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka, a mis en avant le rôle de la régionalisation dans le développement. «À travers un découpage administratif de 12 espaces régionaux équilibrés et complémentaires, la régionalisation est venue constituer un instrument de développement et un véritable vecteur de territorialisation des politiques publiques», a-t-il souligné. Spécifique au Maroc, le modèle de régionalisation adopté par le Royaume est «un modèle particulier et adapté au territoire, à la culture et à l’organisation de notre pays», estime M. Baraka, qui n’a pas omis de rappeler les disparités qui persistent toujours entre les régions et leur impact sur le développement harmonieux et équilibré du Royaume.
Prenant la parole également lors de cette rencontre, le président de la région de Casablanca-Settat, Mustapha Bakkoury, a attiré l’attention des participants sur les disparités au sein d’une même région, outre celles existant entre les régions. Selon M. Bakkoury, plusieurs défis restent encore à relever afin d’atteindre les finalités de la régionalisation avancée, à savoir une répartition équilibrée des pouvoirs et des richesses au service du développement humain. Des problèmes ayant trait notamment à l’enclavement, l’accès à l’eau potable ainsi qu’à l’électrification figurent en tête des disparités enregistrées au niveau d'une même région, a souligné le président de la plus grande région du Royaume.Espace d’échange et de partage, la troisième édition du MTF a été une occasion pour s’ouvrir et mieux connaître les expériences de certains pays africains amis. La vice-Premier ministre, ministre des Collectivités locales et des îles Éparses de la République de Maurice, Fazila Jeewa-Daureeawoo, ainsi que le ministre conseiller à la présidence du Sénégal, Pape Diallo, ont exposé les grandes lignes de l’organisation territoriale dans leur pays.
Autre temps fort est la restitution des travaux du «Strategic African Conclave» lue par Joseph Ntakarutimana, secrétaire général adjoint du parti CNDD-FDD Burundi.
La séance du clôture a été également marquée par l'appel du MTF sur la régionalisation avancée en Afrique lu par Mbaye Papa Dialo dit Zator, Ministre conseiller à la présidence-Sénégal et par le message de fidélité et de loyalisme adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI par Mohammed Haitami, président directeur général du Groupe le Matin.