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Le Matin : Vous avez été, durant des semaines, sur le qui-vive afin de garantir le meilleur accueil aux Marocains venu supporter leur équipe en Russie. Vous avez entrepris plusieurs actions pour leur faciliter la tâche. Aujourd’hui, quel bilan faites-vous de cette opération ?
Abdelkader Lecheheb : Jusqu’à présent, je pense que la situation est tout à fait gérable. Je rappelle que nous avons reçu 52 à 53.000 supporters. Je salue d’ailleurs ce public extraordinaire, qui a encouragé son équipe sans relâche et qui a suscité le respect des autres supporters.
Quand on parle d’une affluence aussi importante, on s’attend toujours à quelques problèmes. Quels sont les cas ou incidents que vous avez eu à gérer pendant cette période ?
Je préfère toujours parler des solutions et non des problèmes. Lorsque vous recevez 53.000 Marocains et que vous ne constatez que quelque 80 cas problématiques, pour moi ce n’est rien, ce n’est vraiment pas d’une importance capitale et c’est gérable comme situation. Je voudrais cependant dire aux Marocains qui restent ici, et c’est leur droit, car ils sont toujours en situation régulière, qu’il y a un deadline pour leur retour au pays, à savoir le 25 juillet. Une fois ce délai dépassé, ils doivent s’attendre à être sévèrement punis par les tribunaux russes. Nous l’avons déjà stipulé dans notre guide, distribué tout au début aux fans marocains.
Une telle opération nécessite certainement un budget assez important, quels ont été les moyens mobilisés par l’ambassade pour cet événement ?
Nous, c’est-à-dire tous les fonctionnaires de l’ambassade, avons déployé des consulats mobiles, nous avons réparti le travail entre tous les intervenants pour simplifier au maximum le déplacement des Marocains et leur garantir un séjour sans pépins. Je pense que ces consulats mobiles ont fait ce qu’ils pouvaient faire, ils ont bien informé les citoyens marocains, ils ont fourni des documents… Il y a eu également cinq Marocains qui ont perdu leurs passeports. Les Russes n’accordent généralement pas de laissez-passer, mais nous avons négocié avec eux et nous avons pu rapatrier ces citoyens, toujours grâce aux consulats mobiles.
Nous avons lu dans la presse russe que certains Marocains ont été arrêtés à la frontière avec la Finlande ou celle avec la Lituanie. Qu’en est-il réellement ?
Nous sommes tenus informés quotidiennement. Nous obtenons un bilan chaque jour et nous savons exactement ce qui se passe dans les pays limitrophes. D’abord, la Russie a des conventions d’admission avec la Lituanie, la Pologne et la Finlande. À chaque fois que ces pays renvoient des Marocains vers la Russie, nous sommes informés à la seconde même.
Comment évaluez-vous la prestation des Lions de l’Atlas ici en Russie, eux qui ont été éliminés dès la phase de groupes, malgré une bonne prestation dans
l’ensemble ?
Je pense que le premier match était un hold-up, le deuxième était de la tricherie et le troisième était un vol. C’est ainsi que je peux résumer le parcours du Maroc.
DNES à Moscou, Abderrahman Ichi
