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Agité ou hyperactif ? Il faut faire la différence

«Être actif» est un besoin essentiel de tout enfant en bas âge. Toutefois, ce comportement peut devenir préoccupant s’il persiste. Il devient donc important que l'enfant soit accompagné par un spécialiste pour venir à bout de ce trouble.

Agité ou hyperactif ?  Il faut faire la différence

«Il n'arrête pas de bouger», «Il est incapable de rester assis», «Il trouve du mal à se concentrer», «Des moments, il devient agressif», «Il est déséquilibré»… ce sont là quelques expressions employées pour définir un enfant hyperactif. Être agité ne veut pas dire être «hyperactif». Il s’agit en fait d’un trouble complexe appelé déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) qui n’a rien à voir avec l’agitation. La plupart des spécialistes s'accordent à dire que le fait de bouger, de manifester une certaine agitation est tout à fait normal à condition de ne pas dépasser un certain âge (entre 3 ans et 6 ans). L’agitation chez l’enfant n’a rien d’inquiétant. Pour les spécialistes, c’est une façon de développer sa personnalité, de libérer ses capacités et d’évacuer son stress et surtout de s’affirmer. «Être agité ne veut pas dire être “hyperactif”, c’est un long processus et un diagnostic posé à travers plusieurs évaluations et tests, exercé par un professionnel. Tous les enfants, ou disons la plupart d'entre eux, sont agités, certainement à cause du mode de vie citadin adopté récemment par notre société, et qui laisse à l’enfant peu d’espace libre consacré aux loisirs, aux jeux et aux efforts physiques, nécessaires pour dépenser son énergie», souligne Imane Haddouch, coach certifiée. Une fois cette période dépassée et avec l’intégration à l’école, l’enfant arrive à mieux maitriser ses mouvements. Avec l’aide de son entourage, il acquiert une certaine maturité lui permettant de se contrôler et de contrôler ses mouvements. Mais lorsqu’un enfant n’arrive pas à mettre un frein à ses comportements nuisibles, on peut lui accoler l’étiquette d’«hyperactif». L’hyperactivité peut avoir des répercussions énormes sur la qualité de vie de l’enfant et de son entourage. «Ma vie n’est plus normale ! Mon enfant de 7 ans est très agité, énergique et souvent excité. Son école me convoque tout le temps, j’ai du mal à le gérer en raison de son comportement mal apprécié par les autres. Mener une vie normale, je ne sais plus ce que c’est. Une amie m'a conseillé d'aller voir un psy», témoigne Aziza, jeune maman. Même son de cloche chez Nadia qui a suspendu son activité à cause du comportement excité de son enfant de 12 ans. «L’état de mon enfant m’a toujours préoccupée. Dès son jeune âge, il manifeste des comportements anormaux tels que l’hyperactivité, le manque de concentration et l’agressivité. J’ai tout essayé pour l’aider à se calmer, mais en vain. Je sais que cela peut nuire plus tard à ses relations. Aujourd’hui, il est suivi par un pédopsychiatre et je pense que son état s’améliore petit à petit». ll est donc conseillé aux parents de consulter un spécialiste pour venir à bout de cette maladie. «Les spécialistes ayant la compétence nécessaire pour diagnostiquer et entamer un protocole de suivi sont le neurologue et le pédopsychiatre. Après, ces spécialistes peuvent orienter vers d’autres professionnels dans leur processus d’évaluation ou de traitement. Mais ils restent les seuls habilités à le faire», renseigne l’experte. L'école a également un rôle essentiel à jouer pour atteindre des résultats satisfaisants. «À l’école, ça reste très pénible. Puisque l’enfant hyperactif est souvent rejeté par ses camarades et ses enseignants, souvent blâmé, avec des troubles d’apprentissage et parfois des échecs scolaires, et il en résulte une faible estime de soi. Un enfant hyperactif fait preuve d’opposition qui peut se transformer en agressivité, et les camarades comme les enseignants qui ne comprennent pas que c’est un “trouble” qui ne dépend pas de lui, et que ce n'est aucunement la preuve d’un manque de respect ou d’une mauvaise éducation, peuvent empirer les choses», met en garde Mme Haddouch. L’accompagnement et le soutien des enseignants sont une condition essentielle pour que l’élève ne perde pas confiance en lui. L'école peut même tenir des rencontres avec les parents pour échanger et tenter ensemble de surmonter les difficultés. 

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