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Agnès Varda : Un monument du cinéma français

Le troisième jour du FIFM a été marqué par le vibrant hommage rendu à une dame exceptionnelle, Agnès Varda. Celle qui a milité, tout au long de sa vie, pour offrir un cinéma unique, en allant toujours à la découverte de l’autre.

Agnès Varda : Un monument du cinéma français
Agnès Varda était émue par l'hommage du FIFM. Ph. Saouri

Plus de 60 ans de carrière où elle a pu avancer en toute liberté, avec audace et beaucoup d’ambition. Dans son témoignage, le réalisateur Thierry Frémaux n’a pas tari d’éloges à l'endroit de cette grande dame, en précisant qu’«il faut savoir remercier les artistes comme Agnès qui nous a enchantés avec ses films, ses mots et ses sujets. Cet hommage que lui rend le FIFM, c’est pour dire combien nous l’aimons et la remercions».
Cette mémoire du théâtre et du cinéma français est une réalisatrice singulière. «Merci pour ton humilité et ton extravagance», renchérit Thierry Frémaux qui l’accompagnait pour cet émouvant témoignage que Varda a qualifié de bouquet d’émotions. «En tant qu’artistes, nous travaillons pour pousser le plus loin possible notre imagination. Nous avons des difficultés. Mais nous savons que nous sommes des privilégiés. Car nous avons conscience que beaucoup de gens ne trouvent même pas d’emploi pour vivre. Avec notre travail, nous essayons de promouvoir les valeurs de paix et de coexistence».
Ces grands moments d’émotion qu’a vécus Agnès furent encore plus intenses avec la montée sur scène de son fils Mathieu et sa fille Rosalie Denis lors de la remise de l’Étoile d’or du festival. Un hommage mérité pour cette artiste qui a acquis une reconnaissance internationale, notamment à travers son obtention du Lion d’or au Festival de Venise, la Palme d’or d’honneur au Festival de Cannes et l’Oscar d’honneur, entre autres distinctions. 


Question à Agnès Varda, photographe, réalisatrice et plasticienne

«L’essentiel dans le cinéma est de savoir de quoi on parle et à qui on parle»​

Que savez-vous du Festival international du film de Marrakech ?
Je suis déjà venue au Festival de Marrakech. Mais moi j’ai connu le Maroc avant le festival et j’ai pu montrer mes films à Rabat et dans d’autres villes où j’ai eu l’occasion de rencontrer le public marocain.

À quel public s'adressent vos films ?
Ce sont les cinéphiles en particulier qui aiment mes productions, parce que je n’ai jamais eu de succès commercial. J’ai plutôt fait des films qui ont touché une catégorie de gens qui pensent que le cinéma a du sens.

Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir un hommage dans ce grand festival ?
On me rend beaucoup d’hommages, peut-être parce que je suis vieille. Peut-être, aussi, parce que mes films sont connus, même s’ils n’ont pas rapporté de l’argent. Je suis une force vivante du cinéma. Cela me fait grandement plaisir.

Est-ce le cas de votre film avec JR ?
On a fait un film documentaire «Visages, villages» où nous sommes allés à la rencontre des Français, dans les villages, chez des gens qui n’ont pas l’habitude de parler, pour voir comment ils vivent leur quotidien qu’on a filmé avec beauté et amour.

Vous êtes photographe, actrice, scénariste, vous avez fait des courts et des longs métrages, des documentaires, des installations… Comment conciliez-vous entre ces différentes disciplines que vous pratiquez ?

Je ne concilie rien. J’exprime ce que je ressens avec les moyens du bord. Parfois, je me trouve dans un lieu, je fais une installation. Je trouve un peu d’argent, je fais un film documentaire. Ma fille Rosalie aussi m’aide à réaliser mes projets.

Peut-on parler d’un cinéma féministe ?
J’ai toujours été féministe, pour la lutte des femmes pour avoir le droit de choisir les naissances, de s’exprimer, de faire les métiers qu’elles souhaitent. Par exemple, au Maroc, je suis contente de voir des réalisatrices marocaines qui ont du talent et qui se battent pour le cinéma.

Comment étaient vos débuts dans ce domaine ?
Comme tout le monde, il est dur de trouver l’argent ou de faire un cinéma radical. Mais ce n’est pas dur d’être une femme. C’est dur de faire du cinéma original. Il y a des hommes qui ont le même problème que moi. Si on est femme, on a des valeurs à défendre et des combats à soutenir. L’essentiel est de savoir de quoi on parle et à qui on parle.

Vos projets d’avenir ?
Je suis en train de finir un documentaire qui est une longue conférence.

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