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Alerte sur les impayés !

À fin septembre, le taux du portefeuille à risque à 30 jours s’est élevé à 6% sur un encours global frôlant les 7 milliards de DH. Le secteur du microcrédit, qui est à l’aube d’une nouvelle réforme, garde toujours à l'esprit la crise de 2008-2009 où les impayés avaient explosé.

Alerte sur les impayés !
Le ministère des Finances, en concertation avec la profession, planche sur une nouvelle stratégie pour le micro-crédit afin de l’insérer davantage dans le marché financier.

Le risque d’impayés augmente pour la microfinance. À fin septembre, le taux du portefeuille à risque (PAR) à 30 jours s’est élevé à 6% sur un encours global frôlant les 7 milliards de DH (+4,5% sur un an). Soit 0,76 point de plus qu'à la même période de 2017 (5,24%). Un niveau alarmant pour cet indicateur qui mesure l’encours des crédits présentant des arriérés de paiement excédant 30 jours sur l’encours total du portefeuille de crédits. 

D’autant plus que les prêts représentent le principal actif des associations de microcrédit (AMC) et que la plupart des microcrédits ne sont soumis à aucune garantie formelle, classique ou bancaire. C’est le portefeuille à risque de 90 à 180 jours de retard qui a le plus augmenté (+32,3%), représentant 111,76 millions de DH. Celui affichant plus de 180 jours de retard a bondi également de 24,2% à 208,77 millions. Opérateurs et tutelle gardent toujours à l'esprit la crise de 2008-2009 où les impayés avaient explosé avec un PAR à 30 jours dépassant les 10,5% en septembre 2009.

Le ministère de l’Économie et des finances, en concertation avec la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), planche sur une nouvelle stratégie permettant aux associations de microcrédit de s’insérer davantage dans le marché financier tout en limitant les risques de défaillance. En attendant cette réforme globale, le gouvernement a approuvé le 1er novembre dernier le projet de loi n°85-18 modifiant le texte n°18-97 relatif au microcrédit afin de porter le plafond des prêts à 150.000 DH pour les TPE au lieu de 50.000 DH fixés actuellement. Cette mesure se base sur les résultats d’une étude menée par le ministère des Finances qui montre que 31% des TPE, soit 21.600 unités non clientes des AMC, souhaitent un montant de prêt supérieur à 50.000 DH. Cette mesure sera notamment accompagnée par la mise en place d’un mécanisme de garantie pour les microcrédits au profil des TPE. 

Il faut dire que les très petites entreprises (TPE) font de plus en plus appel à la microfinance pour se financer. Durant les 9 premiers mois de l’année, le nombre de TPE bénéficiaires (clients actifs) a bondi d’environ120% à 2.877. Toutefois, comparé au total des emprunteurs actifs (tous segments confondus), le nombre des TPE bénéficiaires reste modeste. En effet, à fin septembre, le nombre des emprunteurs actifs a atteint 944.625 (-2%), dont 587.415 individuels et 354.333 solidaires, en plus des TPE. Par ailleurs, les neuf premiers de l’année ont été marqués par une baisse de 1,9% des prêts débloqués à 5 milliards de DH. Cette évolution s’explique notamment par la diminution des prêts accordés en septembre à 504 millions de DH (-1,2%), selon les données provisoires sur le secteur.  À fin septembre 2018, le secteur de la microfinance (13 associations de microcrédit) compte 7.680 collaborateurs (+6,6%), répartis sur 1.648 agences (+0,1%), dont 743 en milieu rural (-3,1%) et 905 en zones urbaines (+2,8%). Le nombre de guichets mobiles, lui, s’élève à 136, dont 107 dans des zones rurales. 

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