Un ambitieux projet chez le département du Commerce. Le ministère de Moulay Hafid Elalamy compte, en effet, mettre en place des concepts de développement du commerce rural pour en faire un instrument clé de développement économique rural. Le projet fera l’objet d’une étude stratégique à commanditer le 1er août prochain pour plus de 1,3 million de dirhams. Le ministère entend ainsi assurer au consommateur rural l’accès à l’offre «produits» (accessibilité, équité et qualité) et accompagner le développement du commerce dans ce milieu à travers une amélioration de la compétitivité par la mise en place de programmes de promotion et d’appui en sa faveur.
Le monde rural marocain a un potentiel démographique, social et économique jugé «important». Il s’étend sur 90% de la superficie du Royaume et représente 40% de la population nationale. Il regroupe 85% des communes (soit 1.282 communes rurales sur 1.503). Aussi, il comprend 43% des actifs du pays et couvre presque la totalité des besoins en volailles, lait et viandes rouges, ainsi que 65% des besoins en céréale. Cependant, soulignent les services d’Elalamy, l’intégration du monde rural au processus de développement économique est l’un des défis majeurs que doit relever le pays. «En effet, le monde rural souffre encore de plusieurs problématiques telles que l'enclavement, les infrastructures délabrées, le faible accès aux services de base, l’insuffisance des infrastructures économiques, sociales et éducatives, l’analphabétisme encore élevé (47,7% contre 22,2% en zones urbaines), le sous-emploi (10% des travailleurs ruraux contre 8,4% urbains) et l’emploi non rémunéré (40% de l’emploi en milieu rural contre 4,1% de l’emploi en milieu urbain)», rappelle le ministère. Tous ces éléments contribuent à la pauvreté et à la vulnérabilité des ruraux : 79,4% des personnes pauvres et 64% des personnes vulnérables vivent dans ces zones. Des études et plusieurs expériences étrangères prouvent, selon le ministère, que le développement du commerce est essentiel à la lutte contre la pauvreté dans les zones rurales, et ce, à travers l'accroissement des capacités productives et la création d'emplois.
Le commerce, deuxième employeur du pays
Le secteur du commerce et de la distribution pèse lourd dans l'économie nationale. Classé au quatrième rang des secteurs générateurs de richesses, sa contribution au PIB s’est traduite par une valeur ajoutée de l’ordre de 80,5 milliards de dirhams en 2016. Aussi, le secteur est le deuxième employeur au niveau national (1,48 million de personnes) avec plus de 13,9% de la population active. Il capte 60% des dépenses des ménages, avec un chiffre d’affaires estimé à 290 milliards dirhams.
