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Amnesty accuse les Houthis de «militariser les hôpitaux»

Amnesty International a accusé jeudi les rebelles Houthis de recourir «délibérément à la militarisation des hôpitaux» et de poser des mines qui mettent en danger les civils. L'organisation s'est en particulier inquiétée du déploiement de combattants Houthis sur le toit d'un hôpital «rempli de civils blessés», dans le quartier du 22-Mai à Hodeida même.

Amnesty accuse les Houthis  de «militariser les hôpitaux»
Amnesty International s'est inquiétée du déploiement de combattants Houthis sur le toit d'un hôpital «rempli de civils blessés», dans le quartier du 22-Mai à Hodeida même. Ph. DR

Le chef de la rébellion au Yémen a promis de ne «jamais» rendre les armes face aux forces progouvernementales qui tentent de reprendre Hodeida, ville portuaire stratégique de l'ouest où les humanitaires s'inquiètent vivement pour les civils et l'aide à une population menacée par la famine. Les combats actuels ont bloqué les possibilités de s'échapper vers le Sud et les rebelles «ont miné d'autres voies vers l'extérieur», déclare Amnesty International. Depuis 2015, des forces loyales au Président Abd Rabbo Mansour Hadi, avec l'aide de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, tentent de chasser les Houthis, soutenus par l'Iran, des vastes régions qu'ils ont conquises, dont la ville de Hodeida et la capitale Sanaa. La reprise aux rebelles de Hodeida, sur la mer Rouge, serait stratégique, car c'est par ce port que transitent trois quarts des importations et de l'aide nécessaire à la population. Alors que des sources militaires yéménites ont fait état d'avancées des forces progouvernementales depuis une semaine, le chef rebelle a averti mercredi que ses hommes n'abandonneraient pas Hodeida. La cité est soumise à un pilonnage intensif et les forces loyalistes tentent d'avancer notamment en direction du port, dans le nord de la ville. Près de 40 combattants ont été tués entre mardi et mercredi dans les deux camps, ont rapporté des sources médicales. Depuis l'intensification le 1er novembre des frappes aériennes et des opérations au sol, au total près de 200 combattants ont péri. Trente-cinq ONG ont lancé un appel à «une cessation immédiate des hostilités» au Yémen, où selon elles «14 millions» de personnes sont «menacées par la famine». «Le port de Hodeida est vraiment la ligne de vie de ce pays», a expliqué à l'AFP Juliette Touma, responsable de la communication de l'Unicef au Moyen-Orient. Mirella Hodeib, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen, a appelé «toutes les parties à épargner les civils et les infrastructures civiles». Elle a cité en particulier l'hôpital Al-Thawra, «l'un des plus grands de la ville», très proche de la «ligne de front». La bataille de Hodeida a lieu au moment où Washington, allié des Saoudiens, et l'ONU cherchent à relancer le processus de paix. «Nous continuons à exhorter toutes les parties à se réunir et à admettre qu'il n'y a pas de victoire militaire possible au Yémen», a réaffirmé un porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino. Depuis 2015, la guerre a fait quelque 10.000 morts et provoqué selon l'ONU la pire crise humanitaire au monde. Mais des responsables humanitaires estiment que le bilan réel des victimes est bien plus élevé. 

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