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Quand les artistes se mettent à la customisation

Au Maroc, c'est un domaine qui en est encore à ses balbutiements. La customisation essaie de se frayer, petit à petit, un chemin à la recherche de clients passionnés, de prestataires professionnels et créatifs. De l’automobile au mobilier, en passant par le design, la customisation est présente dans différents secteurs. Les arts ne lui échappent pas non plus.

Quand les artistes se mettent  à la customisation
La Stan Smith marocaine est signée Yassine Morabite. Ce jeune designer marocain a customisé le célèbre modèle de la marque Adidas avec une touche marocaine afin d’offrir aux gens des chaussures originales, qui leur permettent de s’identifier.

Plusieurs artistes se sont ainsi mis à la customisation pour donner naissance à des œuvres d’art époustouflantes à base de vieux objets et pour protéger l’environnement, leur première préoccupation. T-shirts, chaussures, sacs, coussins, rideaux, boites, coques de téléphones, meubles... La customisation apporte, en effet, son empreinte à tous les objets. C’est l’art de modifier, détourner et personnaliser un objet déjà existant, en ajoutant des motifs attirants sur les t-shirts, par exemple, en donnant un nouveau souffle à un bocal en verre pour le transformer en photophore ou encore en dessinant sur une bouteille en plastique qui se mue en vase.
C’est dans cette optique visant la protection de l’environnement et de la nature que l’artiste-peintre Mohamed Boukhana agit.
«Je peux transformer des bouteilles en plastique en vases, des boites à sardines en “Boîtes à merveilles”, des pneus en espace de culture de fleurs, un petit panier en porte-stylo, le tout avec une touche artistique personnelle et dans l’objectif d’épargner à notre planète un tas d’objets nocifs», confie M. Boukhana dans une déclaration à la MAP.
L’artiste donne une nouvelle vie à plusieurs objets pour pouvoir les réutiliser sans porter préjudice à la nature. De surcroît et grâce à ses dons et sa créativité, il exploite un amas d’objets destinés aux poubelles pour donner naissance à des tableaux ainsi qu’à des sculptures à couper le souffle. «Actuellement, j’essaie de réexploiter d’anciens ordinateurs. Mon but est d’empêcher l’amoncellement de ces appareils informatiques», précise M. Boukhana, également sculpteur et calligraphe. La customisation prend une autre tournure chez El Gharbi Joudar, qui, par passion et amour indéfectibles pour la musique, a décidé de donner un nouveau souffle aux vinyles. «Je travaille sur la personnalisation des platines vinyles. J’y apporte des modifications, des dessins... 

Et pour faire cela dans les règles de l’art, je pars en voyage en Europe pour mieux cerner ce domaine», indique M. El Gharbi, propriétaire de «Technics customisation Maroc».
«Sachant que les vinyles sont très chers et qu’il y a des gens qui détiennent quelques-unes vieilles de 20 voire de 30 ans, je préfère, donc, les réparer et les rénover complètement», ajoute-t-il.  Soucieux de la protection de l’environnement, M. El Gharbi utilise des peintures spéciales qu’il achète à Séville, en Espagne, pour préserver la nature. «J’ai des appareils qu’il faut vraiment soit jeter, soit détruire et qui contiennent des matières nocives. Et c’est dans ce sens que je les rénove tout en gardant leur aspect vintage», explique ce passionné qui personnalise également des t-shirts et d’autres objets.
Pour sa part, l’artiste-plasticienne et designer Khadija Kabbaj ne manque pas d’inspiration et d’idées pour donner un new look à des objets simples qu’ils soient nouveaux ou usés.
«On récupère quelques bouts de bois pour en faire des chaises, ou des bouts de carton qu’on découpe, décore et assemble pour faire un rideau...», détaille la fondatrice de l’atelier création KHK.
La customisation requiert un concept, un goût et un esprit artistique pour la réaliser et la maîtriser. Nonobstant, c’est un domaine qui est à ses débuts au Maroc. «Nous travaillons dans un système basé sur la bouche à oreille et il faut encore de la médiatisation. Mais, cela n’empêche pas qu’il y ait des gens qui cherchent à personnaliser leurs t-shirts, leurs tables, leurs sneakers, leurs casques ainsi qu’une panoplie d’autres objets et qui font appel à nous», 
souligne El Gharbi Joudar.                          Adil Chadli - MAP

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