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La BAD et l'Alliance solaire internationale signent un accord de partenariat au profit du Sahel

La Banque africaine de développement et l'Alliance solaire internationale ont signé un accord de partenariat visant à développer une capacité de 10.000 mégawatts dans les pays du Sahel. L'initiative solaire «Desert to Power» de la Banque africaine de développement ambitionne de fournir de l'électricité à 250 millions de personnes, dont 90 millions sur des systèmes hors réseau. L'Alliance a été lancée depuis New Delhi avec l'objectif de fournir de l'énergie solaire dans les 121 pays situés entre les tropiques et de produire 1.000 gigawatts d'ici 2030.

La BAD et l'Alliance solaire internationale signent  un accord de partenariat au profit du Sahel
Si plus de 70% de la consommation totale d’énergie en Afrique proviennent de sources renouvelables, celles-ci concernent essentiellement la biomasse traditionnelle tandis que le potentiel encore inexploité des autres sources renouvelables reste immense. Ph. DR

La Banque africaine de développement (BAD), à travers son initiative «solaire Desert to Power», a rejoint l'Alliance solaire internationale (ASI) afin de développer une capacité 10.000 mégawatts au profit des pays du Sahel. Selon l'Agence française pour le développement (AFD), le taux d’électrification dans l’ensemble des pays du Sahel est d’environ 20%. «Un taux deux fois inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne et quatre fois inférieur à la moyenne mondiale (...) L’électricité est avant tout un service public, caractérisé par l’absence de concurrence et une production trop limitée pour faire face à la demande», estime l'AFD. À l'échelle de l'ensemble du continent, plus de 645 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Ainsi, l'accord passé entre la BAD et l'ASI, ratifié à New Delhi le 11 mars, vise à développer des instruments de financement pour les projets solaires hors réseau, ainsi que des producteurs d'énergie solaire indépendants à grande échelle pour les pays africains membres de l'ISA, rapporte la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). «C'est une étape importante pour la Banque dans ses efforts pour conduire la transformation du continent vers une énergie durable, grâce à l'utilisation des technologies solaires, et dans sa volonté d'accéder universellement à l'énergie en Afrique», a déclaré Amadou Hott, vice-président Énergie, climat et croissance verte à la BAD, cité par la CCNUCC. L'ASI a officiellement été lancée depuis New Delhi en Inde avec l'objectif de développer l'énergie solaire dans les 121 pays situés entre les tropiques et de produire 1.000 gigawatts (GW) d'ici 2030. Fin 2015, les 121 pays situés entre les deux tropiques représentaient seulement 23% des capacités photovoltaïques mondiales alors qu'ils bénéficient de 300 jours d'ensoleillement par an.

À la veille de la signature de l'accord entre l'ASI et la BAD, le Burkina Faso avait signé et ratifié l'accord-cadre de l'ASI.
Dans ce pays, la centrale photovoltaïque de Zagtouli, co-financée par l’Union européenne et la France à hauteur de 47,5 millions d’euros, est le plus grand projet solaire en Afrique de l’Ouest avec une production estimée à 33 mégawatts (MW) soit 5% de la consommation du pays. Deux autres centrales solaires seront bientôt livrées à Koudougou (20 MW), premier partenariat public-privé dans les énergies renouvelables au Burkina, et Kaya (10 MW). L'initiative solaire «Desert to Power» de la BAD vise à fournir de l'électricité à 250 millions de personnes, dont 90 millions sur des systèmes hors réseau. Selon un rapport de la Banque mondiale (BM) de 2016, en Afrique, le taux d’accès à l’électricité est passé de 32% en 2010 à 35% en 2012, soit environ 25 millions d’habitants supplémentaires alimentés par an, un rythme qui peine à suivre celui de la croissance démographique. «Si plus de 70% de la consommation totale d’énergie en Afrique proviennent de sources renouvelables, celles-ci concernent essentiellement la biomasse traditionnelle tandis que le potentiel encore inexploité des autres sources reste immense», souligne la BM qui met l'accent sur «l’inefficacité liée à la consommation de la biomasse traditionnelle». La BM estime que l’Afrique consomme, en effet, deux fois plus d’énergie que l’Europe pour produire un dollar de produit intérieur brut (PIB). Selon les estimations, poursuit la BM, l’Afrique va devoir mobiliser entre 50 et 80 milliards de dollars par an pour atteindre tous les objectifs de l’initiative «Énergie durable pour tous» un des objectifs du développement durables définis par les Nations unies à l'horizon 2030. 

«Un enjeu financier qui passe par l’implication d’investisseurs privés, notamment dans les énergies renouvelables où la facture s’élève à environ 36 milliards de dollars par an : 12 milliards de dollars pour les mesures d’efficacité énergétique, le reste étant consacré à l’accès», conclut la BM. «Ce dont nous avons besoin, c’est que toutes les parties prenantes, pouvoirs publics, société civile, fournisseurs d’énergie et consommateurs, œuvrent ensemble pour faire de l’énergie durable pour tous une réalité», plaide Anita Marangoly George, directrice principale du pôle d’expertise en Énergie et industries extractives de la BM. 

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