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La Banque mondiale pour une tarification du carbone, l'ONU et l'OCDE pas du même avis

Lors du G7 consacré à l'environnement, qui prend fin ce vendredi au Canada, la directrice générale de la Banque mondiale s'est dite convaincue qu'une tarification du carbone est la meilleure manière de montrer aux économies qu'il faut changer de comportement dans la lutte contre le changement climatique. Cette vision ne semble pas être partagée par les rédacteurs du rapport 2019 de l'ONU qui pensent qu'une action basée sur le marché du carbone ne suffira pas, même avec un prix du carbone élevé». L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est également du même avis.

La Banque mondiale pour une tarification  du carbone, l'ONU et l'OCDE pas du même avis
Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale (deuxième à partir de la gauche), estime qu'il y a un consensus parmi les scientifiques et les économistes pour dire qu'un prix sur le carbone est la meilleure façon de changer les comportements. Ph. DR

«Nous sommes la dernière génération qui puisse faire quelque chose pour combattre les changements climatiques, mais nous sommes aussi la première qui doive vivre avec ses conséquences», a fait remarquer Kristalina Georgieva, la directrice générale de la Banque mondiale qui prenait part au G7 consacré à l'environnement. En plus du prix carbone, que les émetteurs de gaz à effet de serre payent cash, Mme Georgieva a émis l'idée de l'instauration d'un «prix fictif du carbone», méthode qui permettrait de mesurer le coût social d'un projet privé et public soumis à la Banque mondiale pour financement. La priorité irait aux moins pollueurs. «Nous voulons nous assurer que l'Accord de Paris est intégré dans chacune de nos mesures et nous cherchons très activement à agir pour fixer un prix sur le carbone», a encore dit la directrice générale.
Selon l'Institute for Climate Economics, le prix carbone a rapporté 26 milliards d'euros de revenus l'an dernier, avec des prix allant d’un à 114 euros la tonne. Cependant, un rapport publié le 18 septembre par l'OCDE, qui compare les prix réels du carbone et les coûts climatiques, établit que ces tarifications sont encore loin de couvrir les impacts environnementaux des émissions de gaz à effet de serre : «Au rythme actuel du déclin, les prix du carbone ne couvriront les coûts réels qu'en 2095. Des mesures beaucoup plus rapides sont nécessaires pour inciter les entreprises à innover et rivaliser pour créer une économie sobre en carbone», écrit l'OCDE. Et c'est à cette même conclusion que sont parvenus les 15 experts sélectionnés par l'ONU pour les besoins du rapport 2019 sur le développement durable : «Alors que les économistes mettent généralement l'accent sur la tarification du carbone en tant qu'outil politique de lutte contre le changement climatique, les scientifiques et les groupes de recherche sur l'environnement préconisent un engagement politique plus profond de la transition économique (...) Une action basée sur le marché du carbone ne suffira pas, même avec un prix du carbone élevé». Le prix du carbone a été conçu en tant qu'outil économique destiné à intégrer dans les prix de marché les dommages causés à l'environnement par les émissions de gaz à effet de serre, afin d'orienter les choix économiques vers des solutions sobres en carbone.

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