L'industrie automobile pousse les feux pour proposer aux consommateurs des voitures électriques à bas prix, s'efforçant en particulier de répondre aux spécificités du marché chinois.
La Chine, l’Eldorado de l’électrique
Si Valeo, Renault et GM ciblent le marché chinois, c'est que l'ex-Empire du Milieu est devenu l'Eldorado de la voiture électrique du fait de la politique volontariste du gouvernement de Pékin. Ce dernier avait annoncé en septembre dernier, sans fournir de précisions, préparer «un calendrier» vers «une interdiction» de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles : un pari titanesque pour le premier marché automobile mondial en volume.Dès 2019, tous les constructeurs automobiles en Chine seront soumis à d'ambitieux quotas de ventes de «véhicules à énergie nouvelle» calculés selon un système complexe de crédits. Les acheteurs de ces véhicules peuvent faire déjà immatriculer leurs véhicules plus rapidement et bénéficient d'aides financières.L'originalité de la formule annoncée la semaine dernière par Valeo repose sur l'emploi d'une batterie de 48 volts, contre 400 volts pour la Zoe, par exemple.Les systèmes basse tension n'imposent pas les mêmes exigences de protection et peuvent être «20% moins chers» que les systèmes actuels, selon James Schwyn, de Valeo.«C'est très astucieux» de la part de Valeo d'utiliser des systèmes 48 volts, sur lesquels l'équipementier français a déjà investi de manière importante pour ses solutions d'hybrides légers, indique à l'AFP Eric Kirstetter, spécialiste de l'automobile au cabinet de conseil Roland Berger.Mais les perspectives d'une deux places électrique semblent moins prometteuses en Europe, souligne M. Kirstetter pour qui «le consommateur européen n'est pas encore prêt pour ce type de véhicule», souhaitant notamment «plus d'autonomie» que les 100 kilomètres affichés.Ce type de véhicule à faible autonomie et à bas coût pourrait, en revanche, représenter une solution pour de futurs robots taxis, estime-t-il.Diagnostic voisin pour Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, pour qui la petite électrique de Valeo aura du mal à percer sur le marché européen. «Certainement, le prix est un frein à l'achat d'une voiture électrique», explique-t-il.«Mais le prix est moins un obstacle aujourd'hui, compte tenu des incitations financières très fortes» mises en œuvre par beaucoup de gouvernements : «les vrais freins sont plutôt sur l'autonomie encore limitée, et sur la difficulté à trouver des points de recharge», estime-t-il.Les immatriculations de voitures électriques connaissent une croissance forte, mais elles restent marginales pour l'instant, en Chine comme en Europe ou aux États-Unis, à moins de 2% des marchés automobiles.