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«BOA-Mali joue un rôle important dans l'accélération de la bancarisation au Mali»

La genèse de Bank Of Africa (BOA) date de 1983 avec la création de BOA-Mali. Depuis, le développement de la banque malienne n’a cessé de se raffermir, surtout sous l’étendard de BMCE Bank Of Africa. Aujourd’hui, BOA-Mali, figure parmi les meilleures banques du pays et l’une des pionnières en termes d’innovation. Si le pays souffre depuis 2012 d’une instabilité politique et sécuritaire, ceci n’affecte pas pour autant les ambitions de la filiale malienne de BMCE Bank Of Africa. Son DG, Abdallah Ikched, confirme au Matin-Eco, chiffres à l’appui, que malgré ces tensions politiques, la banque poursuit la consolidation de ses fondamentaux et l’amélioration de sa rentabilité.

«BOA-Mali joue un rôle important dans l'accélération  de la bancarisation au Mali»
Abdallah Ikched, DG de BOA-Mali, annonce au Matin-Eco l’ouverture prochaine d’une nouvelle agence à Kita, dans la région de Kayes. Actuellement, la banque compte 62 points de vente et 2 centres d’affaires.

Le Matin : L’histoire de Bank Of Africa a commencé en 1983 avec la création de BOA-Mali. Depuis cette date, le groupe a pris son envol pour devenir l’un des groupes bancaires panafricains les plus importants. Pourriez-vous revenir sur cette aventure et le bilan des 36 années de présence au Mali ?
Abdallah Ikched
: BOA-Mali a été créée par des entrepreneurs privés maliens, sans capitaux extérieurs, animés par une farouche ambition de créer une banque panafricaine. Ce rêve est devenu une réalité et, en entrant dans le capital de Bank Of Africa comme actionnaire principal, BMCE Bank Of Africa a accéléré le développement de ce groupe qui fait aujourd’hui notre fierté. Le groupe Bank Of Africa compte aujourd’hui 16 filiales bancaires en Afrique. BOA-Mali est ainsi devenu un acteur incontournable du financement de l’économie malienne. Que de chemin parcouru depuis 1983, et nous continuons à grandir. La preuve, nous venons tout juste d’emménager dans un nouveau siège social, le troisième depuis la création de la banque.

Que représente aujourd’hui BOA-Mali dans les activités africaines et globales du groupe Bank Of Africa ?
BOA-Mali affiche aujourd’hui un capital de plus de 15 milliards de FCFA (environ 255 millions de dirhams) et un total bilan de 457 milliards de FCFA (7,01 milliards de dirhams). Grâce à cette puissance financière, BOA-Mali finance non seulement l’économie malienne, mais aussi le développement des principaux pays d’implantation du groupe Bank Of Africa, à travers sa participation aux opérations de syndication. Au sein du groupe, nous nous sommes classés en 2017 deuxièmes en termes de réseau, cinquièmes pour la taille de bilan et en sixième place en ce qui concerne le résultat.

Quelles ont été vos principales réalisations financières en 2017 ?
Malgré un contexte socio-économique très difficile, doublée d’une grave crise sécuritaire, BOA-Mali continue à se développer, comme l'attestent nos performances 2017. Le nombre de comptes ouverts à la clientèle a en effet augmenté de 16% et le volume de collecte de la banque a atteint plus de 7 milliards de dirhams de ressources et plus de 4,5 milliards de dirhams pour les crédits octroyés. 
Par ailleurs, le coût du risque demeure stable, à 1,39% des encours moyens de crédits et le résultat net de l’exercice 2017 a atteint plus de 127 millions de dirhams. Notons que la part de la clientèle des particuliers a connu en 2017 une progression significative de 15% sur les crédits octroyés. Cette croissance est essentiellement liée au lancement d’un nouveau produit «Prêt Conso», grâce auquel nous avons réalisé plus 119 millions de dirhams de collecte en seulement 6 mois de production.
Les créances douteuses et litigieuses ont augmenté en 2016, impactant le coût du risque. Comment expliquez-vous cette situation et qu’en est-il aujourd’hui ?
Depuis 2012, le Mali connaît une instabilité politique et sécuritaire qui affecte considérablement l’économie du pays. De facto, de nombreux clients ont eu des difficultés. Cette situation impacte fortement le marché bancaire malien dans son ensemble. La dégradation de certains portefeuilles, notamment dans le secteur du transport des hydrocarbures, a donc amené la banque à opérer des provisions complémentaires. Malgré ces nouvelles contraintes, BOA-Mali s’est bien adaptée et poursuit la consolidation de ses fondamentaux et l’amélioration de sa rentabilité, notamment grâce au renforcement de sa marge bancaire sur les crédits. Celle-ci est en progression et constitue l’un des facteurs clés permettant la pérennisation de sa croissance et de son PNB. On peut aussi rappeler qu’en 2017, tous les indicateurs d’activité et de rentabilité ont été stabilisés avec des comptes en nette croissance, toutes catégories confondues, dont une bonne partie de comptes sur livret, baromètre de la confiance en milieu bancaire. 
Les dépôts, les crédits et le PNB ont également été stabilisés. Nous continuons d’ailleurs à adapter notre organisation au contexte réglementaire en revisitant nos filières risques et de recouvrement, afin de réduire le niveau des créances douteuses. Les premiers résultats observés nous permettent d’être optimistes.

Quelles sont vos perspectives pour l’année en cours ?
Pour 2018, la stratégie de BOA-Mali s’articule autour de 4 principaux axes, à savoir le développement de notre activité commerciale, la qualité de performance au niveau de la rentabilité et la profitabilité de la banque, l’assainissement et la maîtrise du coût du risque et enfin la rationalisation et la maîtrise des frais généraux.

Quelle est votre part de marché au Mali et sur quels segments êtes-vous le plus performant ?
BOA-Mali est une banque universelle, donc présente sur tous les segments et elle affiche des performances notables sur chacun d'entre eux. Il faut, cependant, savoir que le marché bancaire malien est très concurrentiel. Fin décembre 2017, celui-ci est composé de 13 banques et de 3 établissements financiers à caractère bancaire. Selon les statistiques de décembre 2017, BOA-Mali se hisse au quatrième rang en total de bilan avec 457 milliards de FCFA (presque 8 milliards de dirhams), derrière BMS-SA (724 milliards), BDM-SA (708 milliards) et Ecobank (534).

Le taux de bancarisation au Mali atteint à peine 15%. Comment comptez-vous bénéficier de ce potentiel ?
Notre force réside dans la taille de notre réseau. Nous disposons d’une soixantaine de points de vente, ce qui constitue un atout majeur qui nous permet de recruter chaque année de nouveaux clients. Ensuite, ces clients trouvent une réponse à leurs besoins grâce à la richesse de notre offre, spécialement pensée pour être proche d’eux comme les Packs multiproduits pour des catégories précises de clients, le Mobile Banking, l’Internet Banking, une gamme riche de cartes bancaires et des crédits adaptés à chaque situation. Nous étions, par exemple, les premiers à lancer un prêt immobilier à un taux compétitif sur 20 ans, le «Prêt Ma Maison». Nous venons aussi de lancer un nouveau produit, «Ikamobili» («Ta voiture» en Bambara, l’une des langues les plus parlées au Mali). Ce produit permet aux clients, particuliers et entreprises, de financer leur véhicule, ce qui nous positionne en tant que seule banque au Mali à proposer du leasing. BOA-Mali a également créé un produit spécialement conçu pour le secteur informel. 

Celui-ci, nommé «Packs Mon Business», permet à des milliers de petits artisans, boutiquiers et mécaniciens, entre autres, de bénéficier d’un service bancaire de base pour environ 17 DH par mois. À travers notre offre digitale, nous participons également activement à l’inclusion financière en atteignant des zones non couvertes par notre réseau. Enfin, en proposant aux entreprises et aux collectivités publiques des conventions avec des conditions avantageuses, BOA-Mali joue aussi un rôle important dans l'accélération de la bancarisation au Mali.

Quel est le profil de votre clientèle, la part des particuliers et du Corporate, et quels sont les secteurs d’activités les plus représentatifs dans votre portefeuille ?
BOA-Mali accompagne tous types de clientèle. Toutefois, même si les particuliers représentent la part la plus importante des comptes de la banque, nous consacrons environ 58% de nos concours aux Corporates, les particuliers et les PME bénéficiant égalitairement de 21 à 22% des financements que nous octroyons.

Vous avez dirigé BOA-Madagascar jusqu’en 2016. En 4 ans, sa clientèle a été multipliée par 2,5. Vous avez également contribué au développement de produits nouveaux comme le Mobile Banking et la diversification des cartes de paiement. Comptez-vous dupliquer ces formules au Mali ?
BOA-Mali appartient à un groupe qui définit une stratégie que chaque dirigeant de filiale s’engage à mettre en œuvre, en tenant bien évidemment compte du contexte socioculturel propre à chaque pays. Nous ambitionnons d’être une banque citoyenne, actrice du développement et de la bancarisation, au service du pays où nous opérons, donc de ses citoyens. Ceci nous oblige par conséquent à mettre à la disposition de nos clients tous les moyens et les instruments modernes lui permettant la réalisation et la facilitation de ses opérations financières, au quotidien et en toute sécurité.

Quels segments et relais allez-vous exploiter pour vous développer sur ce marché ? Est-ce que le Mobile Banking figure parmi vos priorités ?
Notre offre de produits et de services s’adresse à tous les segments de clientèle (particuliers, entreprises, PME/PMI, Corporate, professionnels, administrations et institutions internationales). L’offre de BOA-Mali comporte, depuis plusieurs années, une composante Mobile et Internet Banking. Nous allons poursuivre son développement, avec toujours le souci de répondre aux besoins du client, lesquels évoluent très rapidement. Le digital est au cœur de la stratégie de notre groupe, car il constitue un important levier de développement.

Quel est le nombre d’agences, bureaux, centre d’affaires actuels et les  ouvertures prévues cette année ?
Notre réseau compte 62 points de vente et 2 centres d’affaires, ce qui nous permet de couvrir une grande partie du territoire. Nous prévoyons prochainement d’ouvrir une nouvelle agence à Kita, dans la région de Kayes.

Pourquoi le choix d’ouvrir des bureaux au niveau des stations Total du pays ?
Total est un partenaire stratégique de longue date de BOA-Mali. Ces bureaux nous permettent d’établir une proximité avec nos clients et donc facilitent la vulgarisation des services bancaires. À travers ces bureaux, nous mettons également un accent particulier sur le transfert rapide d’argent.

Comment accompagnez-vous les entreprises marocaines désireuses de percer le marché malien et vice-versa ?
En tant que filiale du groupe BMCE Bank Of Africa, BOA-Mali bénéfice de l’assistance technique de BMCE Bank et participe aux synergies du groupe afin d’accompagner les entreprises marocaines, multinationales ou PME, qui interviennent en Afrique subsaharienne. Plusieurs projets ont déjà été financés dans ce cadre par BOA-Mali. Inversement, nos clients qui souhaitent développer des relations d’affaires avec le Maroc bénéficient de l’appui de la banque, notamment pour des mises en relation, de l’information de de l’accompagnement.

Mai 2016, BOA-Mali fait son entrée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan. Pourquoi opter pour le marché boursier ? Combien de fonds avez-vous levés et quel bilan faites-vous du comportement du titre BOA-Mali à la Bourse ?
L’introduction sur le marché boursier de BOA-Mali traduit la volonté du groupe de jouer un rôle actif dans le développement économique des pays où nous sommes présents. BOA-Mali est la cinquième filiale du groupe BOA à être cotée en Bourse en Afrique de l’Ouest et la seule banque à l’être au niveau de la Bourse malienne. Avec les différentes offres publiques de vente (OPV) lancées depuis son introduction, BOA-Mali a porté son capital de 8,3 à 10,3 milliards de FCFA. À signaler également que BOA-Mali, dont le capital est actuellement de 15,45 milliards de FCFA, dispose d’un partenariat de premier plan et bénéficie désormais de possibilités de collecte de ressources à long terme, offertes par le marché financier régional. 
 

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