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Les bonnes prévisions de la campagne feront-elles repartir les ventes ?

Les importateurs et distributeurs de matériel agricole misent gros sur le SIAM. La récolte agricole qui s'annonce bonne devrait faire repartir à la hausse les ventes. En tout cas, les professionnels y croient et mettent les petits plats dans les grands pour conclure de bonnes affaires.

Les bonnes prévisions de la campagne feront-elles repartir les ventes ?
À fin février 2018, les ventes de tracteurs neufs ont bondi de 20% à 266 unités contre 219 la même période de 2017.

Les professionnels du matériel agricole doivent certainement se frotter les mains. La grand-messe de l’agriculture (SIAM), qui démarre ce 24 avril à Meknès, constitue, en effet, une véritable aubaine pour les importateurs et distributeurs de matériel agricole. Pour certains, les commandes engrangées lors du SIAM représentent jusqu’à la moitié de leur chiffre d’affaires annuel. L’Association marocaine des importateurs du matériel agricole (AMIMA) y croit et met les bouchées doubles pour une meilleure visibilité au SIAM qui accueille des centaines de milliers de visiteurs. Si les ventes de tracteurs ont accusé le coup ces dernières années, le marché s'annonce prometteur en ce début d’année. À fin février 2018, les ventes de tracteurs neufs ont bondi de 20% à 266 unités contre 219 la même période de 2017. Pour l’ensemble de l’année écoulée, la croissance a été de 22% à 2.350 tracteurs commercialisés. «Il est à noter que l’année 2016 avait enregistré le plus bas niveau des ventes des 10 dernières années, avec seulement 1.934 unités, soit une baisse de 35% par rapport à 2015. Malgré une légère évolution en 2017, l’activité marquait toujours un recul par rapport à la moyenne des cinq dernières années. C'est également le volume le plus faible, après 2016, depuis l’avènement du Plan Maroc Vert (PMV)», détaille l’AMIMA. 

Avec le relatif dynamisme des deux premiers mois de l'année, l’espoir est permis grâce à une campagne agricole qui s’annonce prometteuse. Les précipitations survenues ces dernières semaines augurent d’une bonne récolte céréalière, autour de 98,2 millions de quintaux, comme annoncé lundi lors des Assises de l'agriculture. En effet, le cumul pluviométrique moyen national a atteint 367,7 mm au 16 avril 2018, soit une hausse de 16% par rapport à la normale (316,7 mm), a annoncé la semaine dernière le ministère de l'Agriculture. Ce dernier a rassuré sur la bonne évolution de la campagne agricole et le bon état phytosanitaire des cultures. De même, les réserves des barrages à usage agricole se sont nettement améliorées par rapport à leur niveau de démarrage de la campagne, se situant à 8,88 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 67%, contre 54% la campagne précédente à la même date. Tous ces éléments, mais aussi les mesures déployées par l'État, notamment les subventions et l'accès au financement, devraient faire repartir à la hausse les ventes de matériel agricole. D’ailleurs, la 13e édition du Salon est placée sous le thème de la logistique et des marchés agricoles. Elle mettra notamment en exergue les différents mécanismes et efforts déployés par le Plan Maroc vert pour une meilleure mécanisation des exploitations, comme les subventions destinées aux agriculteurs. «Ces aides étatiques ont constitué un levier important dans le développement de la mécanisation et permis au secteur de connaitre une croissance notable. Néanmoins, et malgré ces aides étatiques, le taux de mécanisation, estimé actuellement à 0,4 ch/ha, reste en deçà des objectifs fixés par la FAO et le Plan Maroc vert, à savoir 1 ch/ha», regrette l’AMIMA. Pour améliorer ce taux, des discussions sont en cours entre les professionnels et le ministère de l’Agriculture afin de mettre à jour le référentiel des subventions, dont les procédures d’octroi seront encore assouplies. Autre élément important : le financement. En 2013, une convention avait été signée entre Crédit Agricole du Maroc et l’AMIMA. Elle a permis aux agriculteurs de bénéficier d’un financement plus souple et plus rapide. Cette convention sera révisée incessamment afin de redynamiser le secteur et améliorer le taux de mécanisation. Une révision que les professionnels espéraient avant le SIAM. Contactée par «Le Matin», Nima Guitouni, chargée de mission auprès de l’AMIMA, nous confie qu’elle aura lieu après le SIAM. 

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